Le Prix Spécial du jury fiction quant à lui est revenu à En attendant les hirondelles de l'Algérien Karim Moussaoui dont le film vient de sortir en France... Les lampions se sont éteints vendredi soir à la salle El Mouggar sur la 8e édition du Festival international du film engagé. Dans la catégorie fiction, le président du jury Cheikh Omar Sissoko a préféré parler de la rencontre entre les différents films avec la population avant de révéler son palmarès. Aussi, il estimera que c'est cette idée qui «a emmené nos pionniers à créer le premier festival panafricain à Carthage en 1966 par Tahar Cheria, Ousmane Sembène et d'autres et ensuite ils ont créé le Fespaco de Ouagadougou dont le délégué nous a fait le plaisir d'être parmi nous» et d'expliquer: «Je dis cela car une ville comme Alger ne peut pas exister sans un festival pour plusieurs raisons, d'abord pour ce qu'elle représente pour le continent, ensuite parce que la Fepaci a son berceau ici à Alger. En 1969. Ce sont les cinéastes algériens, dont Ahmed Rachedi, qui ont eu à décider d'une Union panafricaine des cinéastes. Notre berceau c'est ici. En 1975 il y a eu le deuxième Congrès qui a décrit les orientations politiques. Avec ce grand public, on ne peut pas faire un festival sans vous» en exhortant le public à soutenir le Fica, M.Sissoko, secrétaire général de la Fédération panafricaine des cinéastes a fait appel au ministre de la Culture pour soutenir la Fepaci tout en estimant que le cinéma algérien jadis était très fort, mais après avoir baissé les bras il est en train de remonter la pente avec sa nouvelle génération de cinéastes, mais aussi avec les anciens. Abordant enfin le palmarès, il dira ne pas aimer faire partie d'un jury car «c'est un déchirement de vouloir décider quel film est meilleur. Faire un film c'est déjà faire une très grande chose». Annonçant le résultat, le Grand Prix est donc revenu, comme nous l'attendions, au film anglais United Kingdom de Amma Asante et ce comme dira Farid Aouamer, membre du jury pour avoir «remis l'humain au centre de l'histoire, telle a été la mission accomplie de ce film. Cette belle réalisation est tirée d'une histoire vraie qui porte au plus grand nombre ce message d'engagement à la conscience et l'amour qui peuvent encore changer les choses». Pour info, ce long métrage sera distribué bientôt par l'Onci à Alger, Constantine et Oran et probablement d'autres villes. Il sera de même pour le Prix spécial du jury lequel a été décerné quant à lui à En Attendant les hirondelles de Karim Moussaoui, Algérie. Un film, a-t-on souligné, «sa grande force poétique qui nous a émus par son audace, par l'originalité de son scénario, la qualité de son interprétation et sa brillante réalisation». Aussi, une mention spéciale a été rendue à Era o hôtel Cambridge de Eliane Caffé (Brésil). Un film a-t-on estimé «à l'énergie incroyable, plein de compassion pour les sans-abri et les immigrés de San Paolo». Enfin, le Prix du public a été décerné à la fois au film russe Battalion de Dmitriy Meshiev et Nous n'étions pas des héros de Noureddine Guerfi. Dans la catégorie documentaire, le Grand Prix est revenu à Kemityu Cheikh Anta de Ousmane William Mbaye/ Sénégal. Un film, a-t-on fait indiquer «dresse le portrait d'un personnage emblématique dans la quête contemporaine de l'affiquet pour la réformation de son image et son identité intellectuelle et culturelle. Ce documentaire est aussi remarquable pour son utilisation des archives dans un montage extrêmement stimulant...». Le réalisateur était absent nous dit -on car se trouvant aux USA pour interviewer Randy Weston un compositeur et pianiste de jazz américain. Le Prix spécial du jury à On revient de loin - Opération Correa Episode 2 de Pierre Carles et Nina Faure. «Un film qui interroge un autre modèle de société», tandis qu'une mention spéciale est revenue à Off frame, la révolution jusqu'à la victoire du Palestinien Mohamed Yakoubi. Le Prix du public ex aequo est revenu à Maman colonel de Dieudonné Hamadi de la République du Congo et Jean Genet un captif amoureux de Michelle Colery de France. Un hommage en outre a été rendu à Rachid Bouchareb pour l'ensemble de sa carrière cinématographique avant la projection de son dernier long métrage Sur la route d'Istanbul qui figure dans la présélection en lice pour les Oscars.