Le comédien Hacen Kechache brandissant les deux Prix de «En attendant les hirondelles» Pour la première fois dans l'histoire du festival l'Algérie rafle sept Prix mettant à mal l'Egypte qui s'est souvent distinguée en haut du podium au côté du Maroc. Le rideau est tombé sur la 10e édition du Festival international d'Oran du film arabe avec le couronnement du long métrage «En attendant les hirondelles» de Karim Moussaoui du Wihr d'or, après avoir remporté également le Prix du meilleur réalisateur, délivré par un jury présidé par le réalisateur tunisien Ferid Boughdir. La soirée, qui s'est déroulée au grand théâtre régional d'Oran Hasni Chakroun, a débuté avec un retard de près d'une heure, pour ne pas changer. C'est devant les invités du festival, le wali d'Oran et le ministre de la Jeunesse et des Sports notamment, que Brahim Sediqui, commissaire du festival, a fait son allocution de clôture avant de céder la place à un hommage appuyé à l'acteur égyptien qui vient de perdre son épouse, à savoir Izzet Al Aleyli. Ce dernier avouera que cet «hommage est bien lourd à accepter car je ressens une grande responsabilité à le porter en le recevant de la part d'un pays qui me tient à coeur. Un pays où j'ai séjourné à l'époque, à Tébessa, durant presque huit mois pour tourner dans un film avec Ahmed Rachedi. Je souhaite que ce pays se développe encore et encore. Merci à ce pays dont je respecte énormément l'histoire, sa culture, son armée, son enfant dans la rue et sa femme algérienne..» Prenant la parole le ministre de la Jeunesse et des Sports, a tenu à rappeler qu'Oran sera en 2012 capitale des jeux de la Méditerranée. Suite à cela un Prix d'honneur a été attribué à Ahmed Majdi Ali pour son long métrage «Mawlana» dont le réalisateur avouera devant l'assistance que le commissaire du Fiofa lui avait confié qu'il n'était pas sélectionné en compétition car il était nettement supérieur aux autres films. Place ensuite à un autre hommage, celui de la comédienne Hyam Younès qui s'était distingué dans le chant dès 5 ans dans «les films égyptiens». Le palmarès a débuté par la remise des récompenses dans la section «les films du mobile» avec l'attribution de prix à Mohamed Zawech. S'agissant des courts métrages, le président du jury, à savoir Karim Traida, dira que le niveau des films était très élevé. C'est Mohamed Yargui avec son excellent film «Je te promets» qui recevra le Wihr d'or du meilleur court métrage et ce ex aequo avec le film palestinien «Cinq enfants et une roue» de Saïd Zagha. Deux mentions, spéciale et d'encouragement ont été attribuées à Naji Ismael Mohamed pour son film et le Marocain Issam Doukhou pour son film «Les pilules contre le rêve». Le Prix du jury est revenu au film soudanais «Nyerkuk» de Mohamed Kordofani. Côté documentaire cette fois-ci, et sans grande surprise, c'est le docu-fiction palestinien «La chasse aux fantômes» de Raed Andhouni qui a reçu le Wihr d'or du meilleur documentaire. Quatre mentions spéciales ont été attribuées. On citera «Enquête au paradis» de Merzak Allouache, «Mayl y a ghazail» du Libanais Iliane Al Raheb, «Chahine, le cinéma et l'Algérie» de Salim Aggar et «The band» de l'Irakien Djaffar Al Bakker. Recevant son prix, le réalisateur palestinien Raed Andhouni dira que son film se devait bien entendu être mis dans la section documentaire eu égard à la grande sincérité d'interprétation de ses acteurs/ prisonniers. Et de dire: «Au nom des 7000 prisonniers dans les cellules fascistes d'Israël je dédie ce prix à la Palestine.» Venant cette fois à la catégorie fiction, une mention spéciale est revenue à Adel Ayoub directeur photo du film marocain «A la recherche du pouvoir perdu», le Wihr du meilleur espoir est revenu ex æquo à Hania Amar et Mehdi Ramdani (in «En attendant les hirondelles» tandis qu'un Prix du meilleur second rôle féminin a été attribué à Latifa Gafsi dans le film tunisien «Demain à l'aube». Le Prix du public, quant à lui, à notre grande surprise a été décerné au long métrage «Saint Augustin», une coproduction algéro-tunisienne signée par une réalisation égyptienne. Le Prix du meilleur scénario est revenu au film libanais «Mahbes». Le Wihr de la meilleure interprétation féminine a été partagé tout aussi ex aequo entre Carine Hamza et Alesandra Kawadji dans le film «Feuilles blanches». Le Prix de la meilleure interprétation masculine a été décerné à l'acteur qui joue le père Aymen Zidan dans le film syrien de Bassel El Khatib. Le Prix du meilleur réalisateur a été enfin attribué à Karim Moussaoui qui raflera encore un autre Prix à savoir le Wihr d'or de ce 10e Fiofa pour son long métrage qui avait bien ému les cinéphiles, mais reçu en partie une critique négative de certains médias qui lui auraient reproché une image d'une Algérie sale...quoi qu'il en soit, un Prix pour notre part amplement mérité. Deux Prix qui couronnent pour rappel un cinéaste dont c'est le premier long métrage et on n'espère pas le dernier. C'est ainsi que ce festival a pris fin cette année non sans être marqué par des couacs au niveau organisationnel qui auraient pu bien être évités. Surtout que cela ne relève pas du tout du manque de budget, mais surtout de l'incompétence et le manque de professionnalisme de certains dans ce festival.