El Mehdi Yettou et son équipe en conférence de presse Cette dynamique pourrait même devenir «virale», pour la simple raison qu'elle est le fait de jeunes Algériens d'Algérie et d'ailleurs dans le monde. Qui a dit que les cerveaux algériens qui s'étaient expatriés, pour une raison ou une autre, étaient irrémédiablement perdus pour leur pays d'origine? L'exemple de cette société algéro-américaine, mais dans les faits, algéro-algérienne, démontre, si besoin, que l'on peut se trouver à l'autre bout du monde et apporter de la plus-value à l'économie de son pays. Les nouvelles technologies de l'information et de la communication peuvent réaliser ce genre de miracles. De la Silicon Valley à Alger, la distance est parcourue à la vitesse d'un click sur un ordinateur ou un smartphone. Les jeunes de Yassir ont démontré que l'on peut monter un vrai business en Algérie en s'aidant de compétences acquises au pays et perfectionnées dans la capitale mondiale de la technologie numérique. Il est donc possible de matérialiser une idée née et développée ailleurs pour en faire un levier de croissance économique du pays et de création d'emplois. Les success story des quelques start-up enregistrées, depuis le lancement de la 3G, plaident en faveur d'un développement conséquent de la e-économie. Cette perspective est prise au sérieux par les pouvoirs publics, qui entendent accompagner les entreprises versées dans les TIC. L'ambition du gouvernement est grande, d'autant que le potentiel de compétences à l'intérieur et à l'extérieur du pays est assez intéressant. La mise en place de l'arsenal législatif et administratif renseigne sur une volonté de l'Etat de s'appuyer sur la nouvelle économie pour booster la croissance du PIB. «Nous oeuvrons à lancer le maximum de start-up en s'appuyant sur l'innovation comme moteur de développement et d'amélioration des performances», révèle le directeur général de la compétitivité industrielle au ministère de l'Industrie et des Mines. La volonté politique semble donc s'exprimer assez clairement et le soutien apporté à Yassir en témoigne. Il reste à bien huiler la machine en matière de management des projets et de protection des brevets d'invention, ce qui, en soi, est une autre affaire. Mais ce qu'il faut retenir dans le déploiement des pouvoirs publics d'un côté et des jeunes entrepreneurs de l'autre, c'est l'établissement de passerelles entre les «deux mondes». Ce n'était pas évident, il y a de cela quelques années. Dire que tout va pour le mieux, serait mentir, mais se baser sur la réussite des start-up qui ont monté de véritables business viables est une option stratégique, disent les spécialistes du domaine. Il est clair que de l'attitude du gouvernement vis-à-vis des initiatives de jeunes entrepreneurs, dépend la réussite du processus de développement de la e-économie en Algérie. Cette dynamique pourrait même devenir «virale», pour la simple raison qu'elle est le fait de jeunes d'Algérie et de partout ailleurs dans le monde. Les connexions entre les spécialistes des TIC vivant à l'étranger et la mère patrie ont toutes les chances d'être très vite rétablies et bien plus vite que les responsables du ministère de l'Industrie peuvent le penser. La vitesse de propagation des technologies du numérique est infiniment plus grande que les décisions des politiques. Il suffirait de créer les conditions et l'on assistera à une croissance exponentielle de la e-économie en Algérie. Le marché existe et est prometteur, la ressource humaine est qualifiée. Il suffirait d'un click. Yassir et les autres start-up feront bientôt figure d'ancêtres...