L'Institut français en Algérie (IFA), ce n'est pas seulement l'apprentissage de la langue de Molière, c'est aussi la production audiovisuelle et cinématographique. Cette année, en 2017, la majorité des films récompensés à l'international est coproduite par l'Institut français, sans doute le seul institut étranger dépendant de l'ambassade de France à consacrer un budget important dans l'audiovisuel et le cinéma. En effet l'ambassade de France est la seule mission diplomatique à posséder un budget important pour financer des oeuvres cinématographiques, des shorts programmes et des documentaires. Le plus édifiant demeure la production En attendant les hirondelles, le film de l'année en Algérie et surtout premier long-métrage de Karim Moussaoui, qui était également programmateur de cinéma à l'Institut français d'Alger (Ex-CCF). Le film a été sélectionné à la 70e édition du Festival de Cannes, dans la section Un certain regard. L'IFA a également contribué au financement de deux autres longs-métrages en Algérie en 2017: Les bienheureux de Sofia Djama, qui a été sélectionné à la 74e Mostra de Venise où elle a décroché le Prix de la meilleure actrice décerné à la jeune Lina Khoudri et un Prix de la meilleure réalisation décroché au Festival de Dubaï et Jusqu'à la fin des temps, premier long-métrage de Yasmine Chouikh, produit par la société Making of. L'Institut français d'Algérie encourage également les jeunes cinéastes en prenant en charge leur premier film, à travers le laboratoire du documentaire d'Alger: parmi ces films on retiendra Nweli (je reviendrai) documentaire de Amine Kabbès, A l'ombre des mots, documentaire de Amel Blidi et Je suis là, un short documentaire de Farah Abada. Comme pour le théâtre, la musique et la peinture, l'IFA encourage le cinéma algérien, qui n'arrive pas à se frayer un chemin dans les coulisses de la production cinématographique en Algérie. Ainsi l'IFA, en soutenant avec des petits budgets honorables des films algériens et en les accompagnant dans les festivals français, offre une visibilité à l'artiste algérien dans le monde. Cette stratégie culturelle contraste avec les Maisons de la culture du pays qui n'investissent pas un dinar dans les courts-métrages et les docs qui sont créés ici et là et qui s'imposent à travers plusieurs festivals dans le pays. Mais ce soutien à la production cinéma par l'IFA a un prix, une dépendance à la culture française et la vision culturelle de la France qui encourage des films qui défendent les valeurs de la laïcité, de la République et de la démocratie. Reste que l'IFA n'est pas la seule organisation culturelle étrangère à soutenir des projets cinéma en Algérie et l'Institut espagnol Cervantès, l'Institut italien et le Gothe Institut allemand apportent leur pierre à l'édifice de la coopération culturelle et cinématographique en Algérie. [email protected]