Photo : M. Hacène Par Amirouche Yazid Les transporteurs de voyageurs opérant à la gare routière du Caroubier ont observé, hier, un mouvement de grève. Conséquence : le service a été perturbé pendant toute la journée. Mais ce n'était guère la paralysie puisque la direction de la Sogral a mobilisé des bus qui assuraient d'autres lignes. Le vice-président de l'Union nationale des transporteurs (Unat), M. Benkehla, évalue à 95% le taux de suivi. Pour lui, «le mouvement de grève a été une réussite totale». En face, la direction de l'exploitation regrette que les choses en arrivent là. «L'essentiel pour nous est que les voyageurs soient tous transportés vers la destination qu'ils souhaitent», nous déclare Maloufi Mohamed de la Sogral. La cause principale de la grève décidée par l'Unat est l'augmentation appliquée aux opérateurs de transport pour l'exploitation des quais d'embarquement. Les transporteurs ne veulent pas de cette augmentation. M. Maloufi n'est pas de cet avis. «Les tarifs de transport ont augmenté de 100% entre 2004 et 2010. En 2010, la location du quai a connu une hausse de 5%», soutient-il. Un parallèle à travers lequel M. Maloufi voulait dire que le débrayage des transporteurs est illégitime. Du côté du syndicat des transporteurs, on demande également que l'Unat soit associée dans la prise de décisions engageant l'activité. «Il y a eu une augmentation des tarifs de location sans qu'il y ait de nouvelles prestations», s'interroge M. Benkehla, regrettant le recours de la direction à la mobilisation des cars du secteur public. Que compte faire la direction de la Société d'exploitation et de gestion de la gare routière du Caroubier d'Alger (Sogral) pour résoudre ce différend ? «Nous sommes disposés à discuter avec les membres de l'Unat pour dépasser cette situation. Nous n'avons reçu aucune demande de dialogue», révèle M. Maloufi, qui contredit la thèse de l'Unat. Mais c'est en abordant les questions du dialogue et de la représentativité qu'on comprend que le malaise entre les deux parties ne se résume pas à une affaire de tarification de la location des quais. «Ils n'ont pas le monopole de la représentation», lâche M. Maloufi, qui évoque «des problèmes d'ordre personnel que les membres de l'Unat tentent de résoudre à travers ce mouvement de grève». Cela se vérifie dans les propos du directeur d'exploitation de la Sogral qui préfère faire la distinction entre le syndicalisme de l'ère du défunt Idder et celui de l'actuel bureau. Parmi les «revendications injustifiées» de l'Unat, Maloufi cite l'ambition de cette dernière de limiter le nombre des opérateurs. A noter que la Fédération nationale de transport de voyageurs et marchandises, affiliée à l'UGCAA a affiché sur les murs et les vitres de la gare routière un appel au dialogue et au gel de la grève. La direction de la Sogral a par ailleurs recouru à un «Restorail» de la SNTF pour faire face à l'adhésion des commerçants de l'établissement au mouvement de grève.