Ces mêmes assurances avaient été faites en 2016 et l'an dernier par ses prédécesseurs. Finalement, le lobbying des transporteurs privés les avait fait plier en dictant «leurs» tarifs... Comme depuis déjà trois ans, les Algériens accueilleront la nouvelle année avec une série d'augmentations dont la plus importante est celle du carburant. Et comme les trois dernières années, l'effet domino de cette hausse va se répercuter directement sur le prix des transports publics. Néanmoins, la «facture» risque d'être encore plus salée que les fois précédentes. Les transporteurs privés, eux, réclament, ni plus ni moins, qu'une hausse de 50% au minimum. Ce qui ferait en sorte que le ticket le moins cher sera de 50 dinars. Une véritable saignée pour des Algériens dont le pouvoir d'achat ne cesse de fondre comme neige au soleil. Sentant le bouillonnement populaire par rapport à cette délicate question, le ministre des Transports et des Travaux publics a tenté de rassurer, jeudi dernier à partir de Mostaganem. Abdelghani Zaalane parle d'une augmentation symbolique sans toutefois donner plus de précisons sur ce qui est pour lui une augmentation «symbolique». «Elle sera annoncée en temps voulu», s'est-il contenté de dire. Il fait savoir dans ce sens que cette augmentation a été décidée en concert et en coordination avec des représentants des transporteurs (taxis, transport urbain, inter-wilayas). «Elle n'est pas exorbitante et est presque symbolique», a t-il insisté. Pour le ministre, les décisions portant sur la tarification du transport public «respectent le pouvoir d'achat des citoyens d'une part et l'intérêt et les revendications des transporteurs comme les coûts de la maintenance et du carburant d'autre part». Il fait savoir que les réunions tenues au mois de décembre courant avec les syndicats et associations représentant différents transporteurs se sont déroulées «dans un climat et un esprit responsable aboutissant à une solution consensuelle qui n'aura pas de conséquences ou préjudices sur le citoyen». Zaalane a indiqué que les transporteurs ont exprimé leur compréhension de la situation et de la conjoncture et ont assumé la responsabilité en toute confiance, en contrepartie d'un accompagnement et de mesures incitatives accordées par l'Etat à cette catégorie dont celles de cessation de création de nouvelles lignes et d'octroi d'autorisations pour préserver la performance du transport. Lors de ces réunions avec les transporteurs, plusieurs revendications professionnelles ont été examinées et approuvées pour préserver une tarification à un seuil raisonnable et éviter aux transporteurs le recours à l'augmentation à chaque fois, a-t-il soutenu. Les assurances de Zaalane, qui refuse de donner le taux exact de ces augmentations, ne sont toutefois pas là pour rassurer. Car, on connaît la force du lobbying des transporteurs qui ont réussi à désavouer ses prédécesseurs. Que ce soit en 2016 ou en 2017, les ministres en charge du secteur avaient eux aussi promis des augmentations raisonnables, après avoir assuré dans un premier temps qu'il n'y aurait pas d'augmentation. Finalement, les tarifs ont connu 10% d'augmentation en 2016 et 10 autres pour cent (10%) l'année dernière. Cela sans parler des petits «arrondissements» que se permettent ses transporteurs en facturant par exemple les trajets de 27 dinars à 30...Les Algériens doivent donc s'attendre à payer plus cher que jamais leur transport. Heureusement que pour une partie des Algérois (habitants des deux quartiers populaires Aïn Naâdja et place des Martyrs, ndlr) le métro arrive...