Les transporteurs demandent à augmenter leurs prix Les opérateurs intervenant dans le secteur des transports publics de marchandises et de voyageurs continuent à manifester leur mécontentement. La hausse des tarifs des carburants à la pompe continue à provoquer des vagues dans le pays. Alors que les transporteurs demandent à augmenter leurs prix lorsqu'ils ne le font pas anarchiquement, les usagers redoutent les impacts sur leur portefeuille et, au milieu, le ministère des Transports tente de satisfaire tout le monde. Les opérateurs intervenant dans le secteur des transports publics de marchandises et de voyageurs continuent à manifester sporadiquement leur mécontentement face aux augmentations des prix des carburants et des lubrifiants. Depuis le premier janvier, date de la mise à exécution de cette mesure contenue dans la loi de finances 2016, on assiste quotidiennement au mouvement de grève et autres augmentations anarchiques des prix des tickets sur les lignes urbaines et inter-urbaines de transport de voyageurs. A Béjaïa, des mouvements de protestation ont été signalés, hier, sur certaines lignes interurbaines. Ces transporteurs interpellaient les pouvoirs publics pour passer à l'examen de la situation au plus vite. D'autres n'ont pas eu besoin d'une quelconque autorisation pour passer directement à l'acte, en revalorisant anarchiquement les tickets de 10 à 20 DA. Les transporteurs de marchandises, n'étaient pas en reste. Durant près d'une semaine, les camionneurs ont débrayé pour réclamer la revalorisation des tarifs des transports, allant comme c'est le cas à Béjaïa, jusqu'à bloquer le port provoquant un manque à produire de l'ordre de 25.000 tonnes, qui sont restées en souffrance pendant toute cette durée. Hier, ils ont repris le travail à la faveur d'un accord trouvé entre les parties concernées et dont la teneur n'a pas été dévoilée. La situation que vit le secteur dans la wilaya de Béjaïa ne diffère pas trop de celle vécue à travers de nombreuses wilayas du pays où des actions de protestation et autres augmentations tous azimuts ont été enregistrées depuis le 1er janvier. Les syndicats de la corporation ont vite réagi pour souligner «l'illégalité des augmentations anarchiques des prix du transport» tout en soutenant que «les augmentations sont automatiques» mais après «concertation avec la tutelle» comme nous l'avait affirmé un syndicaliste de Béjaïa. Conscient d'une éventuelle réaction des opérateurs, le ministre de tutelle avait pris soin d'annoncer certaines mesures pour réduire l'impact de la hausse des prix des carburants sur la rentabilité des transporteurs tous types confondus. Il s'agit notamment de la réduction des impôts et des droits de stationnement dans les gares routières, assurant à plusieurs reprises que «les tarifs des transports terrestres resteront inchangés». Le ministère des Transports a ensuite procédé à l'installation une commission chargée d'examiner d'ici un mois «la question des tarifs et les mesures d'allègement des charges en vue d'atténuer l'impact de la hausse du carburant» et ce, avec pour souci de «préserver et le pouvoir d'achat du citoyen et les droits des transporteurs». Jeudi dernier, la tutelle sort encore de sa réserve pour avancer cette fois-ci que «le prix du tarif qu'on va fixer dépendra de la réduction de certaines charges pour les transporteurs. Ces dernières seront prises en considération dans l'élaboration du tarif qu'on va fixer. Il s'agit d'un «tarif consensuel, raisonnable et qui ne va pas impacter le pouvoir d'achat des citoyens», avait déclaré le directeur du transport terrestre et urbain au ministère des Transports, Salem Salhi, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Entre la pression des opérateurs et les mesures annoncées par les pouvoirs publics, «éventuellement une augmentation des tarifs», aura lieu même si celle-ci est qualifiée de «symbolique et minime». Autre nouvelle, les entreprises publiques de transport de voyageurs ne sont pas concernées par cette augmentation. Le groupe de travail constitué de professionnels du secteur des transports, se penchera sur l'allègement de certaines charges induites par l'augmentation des prix du carburant, dont notamment les redevances d'accès aux différentes gares routières, l'harmonisation de l'impôt forfaitaire unique, la facilitation de l'octroi de crédit pour le renouvellement du parc, le rééchelonnement de leurs dettes fiscales. Cela suffirait-il pour ramener le calme et permettre de nouveau la sérénité? La question reste posée.