Le Sud n'attire pas que les étrangers La Tunisie a été l'autre destination de choix des Algérois. Ceux qui ont eu le loisir d'arpenter les rues d'Alger le soir du réveillon n'ont pu que constater l'absence d'ambiance que l'on connaît lors de cette fête, ailleurs dans le monde. En effet, la préférence des Algériens fut de fêter en famille cette soirée qui appelle à la convivialité entre familles, voisins et amis. Hormis les nombreuses personnes qui ont opté pour les offres alléchantes du climat de quiétude des régions du Sud ou encore celles dont les moyens financiers le permettent et qui se sont «ruées» vers la frontière-est du pays pour rejoindre la Tunisie, soeur si chère aux Algériens de par sa proximité et son accès facile par voie terrestre, les familles algériennes et leurs chefs ont préféré passer une soirée intime entre elles. Si les sites touristiques dispersés à travers les régions du Sud, les plus proches de la région nord du pays (Ghardaïa, Biskra, Taghit...) ont connu en cette fin d'année une affluence de visiteurs nationaux, les endroits mythiques de la capitale où sont proposées des soirées animées, en pareille occasion, ont été quelque peu désertés par l'Algérois plutôt «blasé» en cette fin d'année qui fut très riche en évènements sociaux, sportifs et autres. Les restaurants huppés n'ont pas affiché complet ni les discothèques habituellement bondées en pareil cas. Il faut dire que les prix affichés ne sont guère à la portée de l'Algérien smicard qui a préféré se réfugier en famille au milieu des siens et fêter le Nouvel An à l'Algérienne. Le sud du pays a pourtant accueilli nombre de visiteurs comme chaque année. Ils sont généralement avides de changements et de curiosité pour le patrimoine naturel, architectural, et culturel qu'il recèle. Ainsi, plus de 3000 touristes nationaux ont rallié durant la fin du mois de décembre la vallée du M'zab, la région de Seb Seb, El Menea et la station thermale de Zelfana (70 km sud/est de Ghardaïa), selon les services du tourisme. Ce regain d'intérêt pour la destination du Sud est favorisé par le climat de quiétude qui règne dans cette région dont une grande partie est classée par l'Unesco depuis 1982 comme patrimoine mondial. L'existence de jardins- palmeraies abritant des lieux d'hébergement et maisons traditionnels fait que la destination Sud est très prisée par les touristes nationaux venus d'horizons divers. Abdelkader Benkhelifa, gérant d'un complexe hôtelier à Ghardaïa, a indiqué: «On assiste cette année à un phénomène exceptionnel par ce flux des touristes algériens en famille.» «Cette période (de fêtes de fin d'année) qui coïncide avec les vacances scolaires favorise ce flux vers les régions du Sud» a indiqué pour sa part le gérant d'un hôtel de renom. Il est à signaler que l'embellie du marché touristique interne compense le déficit de la clientèle étrangère et améliore le chiffre d'affaires du secteur du tourisme et de l'artisanat en mal d'activités avec les étrangers dont les pays sont aussi plus ou moins touchés par la crise économique mondiale... En prenant exemple sur la ville de Ghardaïa, on ne manquera pas de citer l'intérêt porté aux jardins de la vallée du M'zab aux maisonnettes traditionnelles respectant l'architecture de la région et répondant au confort des touristes, qui ont été édifiées au grand bonheur des touristes étrangers, venus à la recherche de dépaysement et de connaissance des us et traditions de la région». Ce flux relatif de visiteurs augure d'une saison touristique prometteuse pour la région, selon les services du tourisme. Ceci expliquerait ces déplacements vers le sud et la Tunisie voisine lorsqu'on sait qu'à Alger, un dîner de réveillon dans un hôtel étoilé, sans nuitée, revient plus cher, ou tout autant, qu'un déplacement vers la Tunisie qui sait s'y faire dans le domaine. Espérons que le message sera bien perçu par nos responsables du tourisme.