Cette réunion présidée par M.Mahmoud Mamart s'est ouverte, hier matin. Au menu des discussions, le bilan des diverses commissions et, dans une vision plus générale, de toute la Coordination, ainsi que l'examen des perspectives. Illilten, un village accroché au flanc du Djurdjura, et souffrant de mille maux, a accueilli, hier, le 11e conclave de la Cadc. La rencontre s'est ouverte après une minute de silence en hommage aux victimes du printemps noir et un bref historique de la région. Ce conclave, intervenant à la veille de la rentrée sociale, a réuni 92 délégations et ce, à la suite d'une dizaine d'assemblées et de multiples actions «pour faire bouger le mouvement». C'est ainsi que ce conclave est vu comme une «halte» importante, destinée à prendre le pouls du mouvement citoyen. Pour M.Mamart, «cette rencontre est un saut qualitatif du mouvement. Car avant d'étudier les perspectives, il faut jeter un coup d'oeil à l'étape franchie...» Au programme des séances de la matinée, figure l'examen des rapports des différentes commissions installées lors du dernier conclave d'Aït-Zikki. C'est ainsi que la commission juridique a été la première à présenter son rapport, avec pour rapporteur, M.Bélaïd Abrika, délégué de la commune de Tizi Ouzou. Cette commission se compose de deux sous-commissions: l'une chargée du contentieux tels les problèmes des coordinations parallèles, à l'exemple de celle des Aït-Bouaddou qui a présenté deux délégations représentant chacune une coordination; la seconde sous-commission sera chargée du dépôt et du suivi des plaintes (la Cadc entend ester en justice outre le DG de l'Entv HHC, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur). L'élaboration d'un règlement intérieur des conclaves a été reportée à la prochaine rencontre de Tigzirt. Les membres de la commission juridique ont également proposé le recrutement de deux secrétaires, proposition évacuée par la plénière qui souligne que «tout le monde travaille à titre bénévole depuis le début». La commission de solidarité, quant à elle, sera composée de trois sous-commissions, le rapport sera présenté par M.Azlaf. La première sous-commission sera chargée de la solidarité et de l'assistance, la deuxième de la gestion des fonds de solidarité et la troisième de la gestion des médicaments et du matériel... M.Azlaf a présenté le bilan des blessés des événements (3000, au niveau national dont 1000 sont toujours hospitalisés et 140 à Tizi Ouzou) et évoqué la prise en charge des blessés de la wilaya et des autres à l'échelle nationale. La commission donc s'occupera de la prise en charge de tous les blessés qu'ils soient de Tizi Ouzou ou d'ailleurs. M.Yefsah, membre de la commission, a cité les organismes internationaux avec lesquels, il est en contact, tels que Médecins du monde, Handicap international, le Mouvement pour la paix. L'ouverture d'un compte bancaire proposé par la commission a suscité une forte contestation de la part des participants qui refusent catégoriquement de gérer l'argent, car cela ne cadre pas avec la nature du mouvement. Les différentes coordinations telles que celle de Tigzirt et l'ârch des Aït-Ghobrine ont déclaré, quant à eux, qu'ils pouvaient se passer de l'ouverture d'un compte. Concernant le bilan du mouvement, la satisfaction des revendications formulées dans la plate-forme d'El Kseur, n'est pas satisfaisante car seule celle relative à l'organisation d'une deuxième session au bac a été acquise. Pour ce qui est du mouvement et de la force, les rédacteurs du rapport de synthèse félicitent la mobilisation que suscite ce mouvement et soulignent le principe de solidarité, l'impossibilité de récupération, la mise à nu du pouvoir, l'arrêt de l'effusion de sang et la transcendance des clivages politiques. Quant aux faiblesses du mouvement, les rédacteurs reconnaissent l'absence de communication et la mauvaise gestion de l'information. Les perspectives qui «doivent se faire à la lumière du bilan» ont été proposées par la commission de réflexion, tels la réactivation de la pétition nationale pour le dépôt de plaintes au TPI, le réinvestissement de la capitale par des actions d'envergure (organisation d'un conclave...). Le retrait des élus du peuple pourrait être aussi une revendication. A noter que toutes ces propositions seront soumises à un débat en plénière et adoptées avant la synthèse des travaux prévus aux environs de 22 heures.