Le président du SNFPA annonce la remise de la charte d'or au Président Bouteflika. Une grande fête est prévue le 6 septembre prochain à la Coupole du complexe olympique Mohamed Boudiaf en l'honneur du Président de la République, M.Abdelaziz Boutefika. L'annonce en a été faite, hier matin, par le président du syndicat national des footballeurs professionnels et président de l'Union des footballeurs africains, M.Mourad Mazar au cours du forum du quotidien El Moudjahid dont il était l'invité. La fête en question sera organisée à l'occasion de la remise au chef de l'Etat de la Charte d'or du football africain, une distinction attribuée pour la première fois par l'Union des footballeurs africains à 5 grandes personnalités qui ont contribué à l'essor du football. Cette idée de Charte d'or est née en 2004 à l'occasion du déroulement de la Coupe d'Afrique des nations en Tunisie et c'est en reconnaissance des efforts déployés par des Algériens pour la promotion du football africain que le président Bouteflika se verra décerner la Charte d'or. «Il faut que vous sachiez que la défense des intérêts des footballeurs dans notre continent était presque un sujet tabou. Ce sont nous les Algériens qui avons été les premiers à nous lancer dans ce genre d'initiative, a dit M.Mazar. C'est le formidable vivier que représente notre émigration en Europe qui m'avait incité, dans un premier temps, à créer la première sélection des joueurs algériens de l'étranger. Par la suite, l'idée m'était venue de défendre les intérêts de ces joueurs et je vous avoue que je m'étais heurté à d'énormes difficultés car la FIF Pro, le syndicat international, reconnu par la FIFA, ne voulait pas entendre parler d'un syndicat s'occupant uniquement d'Algériens émigrés qui disposaient, déjà, dans leurs pays d'accueil d'une structure de ce genre. Mais, à force de ténacité, j'avais fini par avoir gain de cause. Cela se passait en 1999. Une année plus tard lors du congrès de Rome, la FIF Pro a incité l'Afrique à s'organiser pour la rejoindre mais ils ont désigné un Portugais pour accélérer le processus. Ce sont les Algériens qui ont protesté au sujet de cette désignation déclarant que les problèmes des Africains devaient être réglés par les Africains eux-mêmes. Une fois de plus, nous avons fini par obtenir gain de cause et c'est ainsi que l'Union des footballeurs africains est née à l'initiative des Algériens. Cette union a reçu le soutien des plus hautes autorités du football international parmi lesquelles le président de la FIFA, M.Blatter et celui de la CAF, M.Hayatou. Aussi, lorsque je leur ai parlé de ce projet de Charte d'or, ils m'ont encouragé à aller de l'avant. L'Union des footballeurs africains s'est donc proposée d'honorer 5 grandes personnalités, deux sur le plan sportif qui sont MM.Blatter et Hayatou et trois sur le plan politique qui sont M.Abdelaziz Bouteflika, notre président de la République, M.Tabo Mbeki, le président de la République sud-africaine et Paul Biya le président de la République du Cameroun, au nom des trois pays fondateurs du syndicat des joueurs africains. J'ajoute que le choix de M.Bouteflika a été dicté par l'action soutenue des Algériens dans la défense des sportifs africains». Le 6 septembre, donc, la Coupole vibrera lors d'une grande cérémonie à laquelle participeront de nombreux artistes africains. Deux jours plus tard, sera organisée la nuit des Oscars algériens où il s'agira de désigner le meilleur joueur algérien de la saison 2004-2005 ainsi que l'équipe-type de notre championnat. Le meilleur joueur ira ensuite à Londres, le 18 septembre pour participer à la soirée organisée par la FIF Pro pour désigner le meilleur joueur du monde. S'agissant de la défense des intérêts des footballeurs algériens , un syndicat, présidé par M. Mazar a été créé le 16 juin dernier. «C'est sur instruction de la FIF Pro que ce syndicat a été créé et elle nous avait donné jusqu'au 30 juin pour nous organiser.» Un syndicat qui a été très bien accueilli par la famille du football algérien. «Le syndicat existe depuis, à peine, un mois et les adhésions ne cessent d'affluer. Des dirigeants nous contactent également pour obtenir des conseils. Je peux vous dire que le syndicat a entre les mains une trentaine de dossiers brûlants mais il n'est pas là pour casser. Il cherchera avant tout à concilier. C'est cela le plus important. Nous sommes membres de la chambre des résolutions des litiges de la FAF et notre souci sera de chercher à réunir et pas de séparer». L'occasion a été donnée à l'ancien président du MCA et actuel membre de la direction du Syndicat des footballeurs professionnels algériens, M.Abdelkader Drif d'intervenir dans le débat qui venait de s'instaurer pour mettre en relief la dernière déclaration de M.Yahia Guidoum, le ministre de la Jeunesse et des Sports. «Il a déclaré que le sport algérien était gangrené. J'espère que ce n'est pas un effet d'annonce et qu'il agira en conséquence pour enrayer le phénomène. L'Algérie a vécu au cours de la décennie noire une crise multidimensionnelle. Le football ne pouvait échapper à cette crise. Il reste que, malgré les problèmes, l'Algérie a pu maintenir une vie sportive et footballistique. Cette période a abouti à une situation d'anarchie qu'il va bien falloir remettre en question. Notre équipe nationale est éliminée de partout. Il faut que nous nous solidarisions pour relancer la machine. Malheureusement, les faits sont là avec un football où le respect d'autrui n'existe pas et où on assiste à un marché de négriers plutôt qu'à un marché des transferts au sens propre du terme. Le syndicat est là pour apporter sa contribution à la reconstruction car nous n'avons pas le droit de jouer avec la morale et l'éducation sportive de nos jeunes. Ce syndicat a eu l'appui des plus hautes autorités du pays et de sa Centrale syndicale. Maintenant il attend de voir ce que le pouvoir politique fera car c'est à lui que revient l'initiative de nous donner un éclairage sur la politique sportive qu'il compte instaurer. Sans une telle démarche tout effort sera vain»