Le Venezuela a «fermement» rejeté lundi soir les sanctions adoptées le même jour par l'Union européenne (UE) contre des hauts dirigeants vénézuéliens, accusant le bloc européen de se «subordonner» à l'administration «suprémaciste et raciste» du président américain Donald Trump. Les sanctions, votées jeudi au niveau des ambassadeurs, ont été formellement adoptées lundi par les 28 pays de l'UE à l'occasion d'une réunion des ministres des Affaires étrangères européens à Bruxelles. «L'Union européenne donne à nouveau des preuves irréfutables de son évidente subordination au gouvernement suprémaciste et raciste de Donald Trump. Ces décisions sont la preuve d'une politique erratique et interventionniste», commente le ministère des Affaires étrangères vénézuélien dans un communiqué. «Cette conduite obsessionnelle à l'égard du Venezuela pousse l'Union européenne à déroger à ses propres principes fondateurs, devenant un instrument au service des prétentions impérialistes du gouvernement américain», ajoute le texte, estimant les sanctions «illégales». Ces sanctions visent sept hauts responsables vénézuéliens, selon la décision adoptée lundi, qui consiste en un gel des avoirs et une interdiction de visas pour entrer dans l'UE. Parmi eux figurent notamment l'actuel vice-président du Parti socialiste uni du Venezuela et député influent à l'Assemblée constituante, Diosdado Cabello, et le ministre de l'Intérieur, le général Nestor Reverol. D'autres personnalités accusées d'avoir réprimé les manifestations de l'opposition sont concernées. Ainsi, le patron du service des renseignements Gustavo Gonzalez Lopez, le procureur général Tarek William Saab et l'ex-commandant de la Garde nationale bolivarienne Antonio Benavides sont aussi inscrits sur la «liste noire» de l'UE. Sur le plan politique, le président du Conseil national électoral Tibisay Lucena et le président de la Cour suprême Maikel Moreno sont également sanctionnés par l'UE. M. Moreno est déjà sur la liste noire des Etats-Unis pour avoir «empiété» sur les pouvoirs du Parlement, contrôlé par l'opposition, et avoir permis à l'exécutif de gouverner par des décrets d'urgence.