L'aménagement d'une partie de l'usine de Ouled Tlélat pour le montage en CKD va bientôt démarrer puisque les investissements, premier enjeu, ont été adoptés par le Groupe. Ces investissements vont se traduire, dans un premier temps, par l'aménagement d'un atelier peinture pour les pièces de tôlerie et pièces en plastique. L'Algérie vient de faire un pas en avant lui permettant de gagner son pari de l'installation d'une industrie automobile. Et cela grâce au respect par Renault Algérie Production de ses engagements. En effet, le premier constructeur automobile à produire en Algérie va passer dès 2019 du SKD (Semi knocked down)au CKD (Complete knock down). La marque au Losange, qui a débuté les travaux de son usine en 2012 pour l'ouvrir en 2014, a conforté son statut d'acteur industriel majeur dans le secteur automobile en dépassant les objectifs initiaux du projet puisqu'en 2015, la capacité de production installée est passée de 25.000 à 35.000 véhicules/an. L'augmentation de ces volumes a favorisé l'accélération de l'intégration locale, de l'ordre de 30% actuellement et qui sera revue à la hausse pour atteindre les 42%, avec l'introduction du montage CKD, ce qui permettra à Renault Algérie d'être en avance de deux années sur son objectif. L'annonce de l'élargissement de l'usine Renault Algérie de Oued Tlélat pour contenir un nouvel espace pour le montage CKD a été faite par le directeur des opérations de la région Afrique- Moyen-Orient-Inde, Fabrice Cambolive, reprise par l'ensemble des médias électroniques ainsi que le quotidien El Moudjahid. Ce responsable est actuellement à Alger pour faire un bilan avant le lancement de la phase II de Renault Algérie, celle du CKD. Ce dernier a largement expliqué que la production en 2017 de 61.000 voitures participe énormément à la première place de Renault sur le continent africain et ses 200.000 ventes au total. C'est grâce à cette production qui devra connaître une hausse cette année pour dépasser les 70.000 unités avec le montage d'un modèle de plus (Clio 4), que l'intégration locale va s'accélérer avec le passage à la phase II. En fait, selon Fabrice Cambolive, l'aménagement d'une partie de l'usine de Ouled Tlélat pour le montage en CKD va bientôt démarrer puisque les investissements, premier enjeu, ont été adoptés par le Groupe. Les investissements vont se traduire, dans un premier temps, par l'aménagement d'un atelier peinture pour les pièces de tôlerie et pièces plastiques. Le lancement de cet atelier va ouvrir la voie, comme l'explique le responsable de Renault de la région Afrique- Moyen-Orient -Inde, à l'intégration de nouvelles technologies. Il précise qu'actuellement Renault Algérie compte six sous-traitants pour les sièges, câblerie, cartographie, pièces en plastique et l'étanchéité. En passant à la phase II, Renault Algérie envisage de passer à 17 sous-traitants avant d'atteindre les 25. En respectant ses engagements, le groupe français confirme l'importance du cluster Renault Algérie qui représente, selon M.Cambolive, 10% des volumes et est au sein d'une région qui progresse en parts de marché. «L'Algérie est un cluster très important pour nous avec les perspectives du marché domestique et aussi d'expansion vers des pays avec qui elle a des accords commerciaux importants. Ce qui fait de Renault Algérie Production une usine stratégique et pour preuve les investissements que nous faisons encore pour le passage en CKD sont des plus importants de la région et c'est un engagement qui va nous offrir de la croissance sur le marché local et de la croissance à l'export». Ainsi donc Renault Algérie vise l'exportation. Certes, ce ne sera pas pour demain, mais dans les cinq ans à venir. Car comme l'explique M.Cambolive, il ne faut pas brûler les étapes. «Quand on cite des exemples d'exportation à partir du Brésil ou de Russie cela a pris quelques années, entre quatre et cinq ans au minimum, le temps de tout mettre en place depuis l'achat du matériel à l'amélioration de sa productivité et ses capacités d'achat, donc il ne faut pas brûler les étapes. Il n'y a rien qui bloque, il faut juste trouver les marchés à l'export au bon moment et c'est un travail d'exploration qui est déjà entamé» a assuré le responsable français, tout en insistant sur le fait que «la position de l'Algérie fait d'elle une source naturelle pour l'exportation. Cela nous intéresse également pas seulement pour les usines, mais également en pièces de rechange pour l'après-vente». Renault Algérie production prévoit d'entamer l'exportation vers l'Afrique une fois l'objectif de Production de 150.000 unités/an atteint. A noter enfin qu'une nouvelle académie de formation dans les métiers de l'automobile sera créée cette année par Renault Algérie.