La majorité des établissements scolaires n'a pas dispensé de cours hier à Constantine. Des estimations avancent que la grève du Cnapest a été suivie à plus de 70%. Les élèves ont été renvoyés chez eux. Quelques rares établissements primaires ont, cependant, exercé le plus normalement possible. Les chiffres officiels seront communiqués tard dans la journée, nous indique une source du mouvement au moment où nous mettions sous presse. Néanmoins, la grève au niveau du lycée Rédha Houhou a atteint les 85%, le même taux est souligné au niveau des lycées Fadhila Saâdane et Yougourta. Le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapest) avait fait appel à une grève illimitée à partir du mardi 30 janvier (hier), après l'échec d'une rencontre avec le ministère de l'Education nationale dimanche dernier. Les contestataires insistent sur cette grève pour les mêmes revendications depuis cinq ans, qu'ils jugent légitimes au même titre que la grève qui est à leurs yeux légale dans la mesure où la tutelle reste sourde à leurs revendications. Cette dernière a pourtant reconnu que les doléances exprimées par le Cnapest sont légales et légitimes. Dans une déclaration du coordinateur national du Cnapest, on retient: «Notre déception est grande. Au lieu de trouver des solutions, ils optent pour des sanctions collectives. Des enseignants dans certaines wilayas comme Bouira et Béjaïa n'ont pas reçu leurs salaires ce mois-ci. En plus du blocage des salaires des grévistes, des procédures de révocation du personnel ont été entamées, ce qui est contraire à la loi». Pour lui «ces mesures, provocatrices et drastiques. A qui profite le pourrissement de la situation?», s'interroge-t-il. Parmi les revendications du Cnapest depuis cinq ans, la promotion systématique aux nouveaux grades et postes d'enseignant principal et d'enseignant formateur, l'application du Code de la médecine, celui du travail et la promulgation d'une circulaire interministérielle favorisant l'accès des enseignants au logement. Le syndicat revendique également, la mise à jour de la prime du Sud et l'installation d'une commission gouvernementale chargée de recenser les biens et fonds des oeuvres sociales et la promotion automatique. Le dialogue avec la tutelle ne semble pas avoir abouti à un terrain d'entente d'où l'entame de cette grève illimitée. Des parents d'élèves sont quant à eux inquiets pour la scolarité de leurs enfants, notamment ceux qui se préparent aux examens de fin d'année. Pour cette maman, «personne n'a le droit de prendre les enfants en otage, c'est leur avenir qui est menacé, il va falloir trouver une solution». Ainsi, le mouvement de débrayage du Conseil national des enseignants du secondaire et du technique (Cnapest) a durci maintenant le bras de fer entre le ministère de l'Education et le syndicat sus-cité. Une scène qui revient pratiquement chaque année. Pour les quelques enseignants que nous avons pu rencontrer, cette grève intervient à défaut d'un dialogue sérieux et rentable. Pour rappel, la rencontre entre les représentants du ministère de l'Education nationale et du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste), a pris fin dimanche à Alger sans qu'aucun accord ne soit trouvé, la rencontre a été qualifiée de simple séance de travail.