img src="http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P180215-02.jpg" alt=""Avec moi, le temps des subventions est fini"" / Fraîchement élu à la tête du conseil d'administration de la SSPA-JSK, Cherif Mellal entame un vaste chantier de redressement de la situation du club kabyle. Des projets à moyen et à long terme sont dans son viseur, mais il ne perd pas de vue que l'urgence est de sauver les Canaris d'une relégation qui se rapproche de match en match. Face à des détracteurs qui ne sont pas prêts à lui céder le terrain aussi facilement et des supporters impatients de goûter enfin à la victoire, le jeune investisseur ne semble pas céder à la pression. Bien au contraire, il persiste et signe sur son intransigeance à propos de la légalité et de la stabilité. Dans cet entretien qu'il nous a accordé, il explique sa démarche et sa vision de la gestion moderne d'un club professionnel, mais surtout, il lance plusieurs appels, à ses détracteurs, les supporters et les joueurs. L'Expression: Dès votre première offre de venir à la JSK, vous avez privilégié une méthode «carrée» et légale d'achat d'actions refusant toute autre manière de faire. Pourquoi? Cherif Mellal: Oui en effet. La légalité est la seule manière de faire si on veut réussir. J'ai toujours privilégié la légalité et je continuerai à le faire. Il faut respecter les lois en général et les lois du commerce doivent régir les affaires de la JSK et de tous les clubs qui veulent réussir. Dès mon arrivée, j'ai en effet refusé d'intégrer le conseil d'administration par des intermédiaires et des méthodes détournées. Ce n'est pas ma façon de faire. Moi, avant chaque décision et chaque démarche que j'entreprends, je me fais conseiller par un commissaire aux comptes et des experts des domaines touchés. Nous avons remarqué que vous misez aussi sur la stabilité, preuve en est, la confiance renouvelée à Noureddine Saâdi... Rien ne pourra se faire sans la légalité et la stabilité. Mon expérience m'a appris que ces deux facteurs sont primordiaux pour la réussite en toute chose. Pas uniquement dans le football. Vous savez, en arrivant à la JSK, j'ai de grands projets mais je ne perds pas de vue que je dois assumer mes responsabilités. Je dois rendre des comptes. Mais, j'ai aussi besoin de temps pour impulser une nouvelle dynamique à la JSK. Pour revenir à Saâdi, c'est moi qui l'ai ramené parce que j'ai l'entière confiance dans ses capacités à redresser le cours des choses. Mais, convenez avec moi que ce n'est pas en deux ou trois matchs qu'on réussit sa mission. Regardez un peu, la méthode des personnes qui sont passées avant moi, rien que cette année. Quatre entraîneurs depuis le début de saison avec le résultat que vous voyez. En 25 ans, période de règne de Hannachi, la JSK a consommé près de 70 entraîneurs. C'est inconcevable. Moi, pour vous dire, je ne cèderai pas à la pression de quelques supporters. Je ne laisserai personne décider à ma place. J'ai un projet pour la JSK et j'ai besoin de temps pour le réaliser. Mais beaucoup crient déjà à la relégation. Qu'avez-vous à leur répondre? Je vais d'abord, en premier lieu et, à brève échéance, sauver la JSK de la relégation. Cela fait partie de mes projets les plus prioritaires. Je suis là pour la sauver justement. Comme je vous le dis, je ne cède pas à la pression. Ce n'est pas en deux matchs qu'on mesure les résultats. Nous avons entamé un travail en concertation avec Noureddine Saâdi dans ce sens. Les premiers résultats commencent déjà à apparaître surtout en matière de discipline et de cohésion des effectifs. Quant aux gens qui s'impatientent et qui ont peur de la relégation, je dis que la JSK sera sauvée de ce danger. Nos efforts seront consacrés à jouer le maintien. Le vrai travail ne commencera que la saison prochaine. J'aimerais bien arriver et gagner la première rencontre, mais ça ne se passe pas comme ça dans la réalité. Il faut travailler avec acharnement, mais on va sauver la JSK. Même s'il faut faire des entraînements à 6h du matin. Il a fallu beaucoup de péripéties avant d'intégrer le conseil d'administration, n'est-ce pas? Oui, en effet. L'essentiel, c'est d'être là pour penser à l'avenir. Pour vous dire sincèrement, lorsqu'on m'a donné la JSK, elle était dans la rue. Ni siège, ni rien du tout. Il faut du courage pour venir dans ces conditions. C'est une mission difficile, mais j'aime la JSK. Je vais tout faire pour la remettre dans la bonne voie. Et, je vais changer beaucoup de choses. Je vais instaurer un autre climat au sein de la maison. La future gestion sera en parfaite transparence contrairement au passé. Durant mon règne, tous ceux qui sont à la responsabilité à tous les niveaux doivent être nets sur tous les plans. Je n'accepterai pas des personnes «louches». C'est une mission qui s'annonce déjà difficile mais je vais avancer dans cette direction. Maintenant que vous êtes à la tête du conseil d'administration, quels sont vos projets? J'ai des projets qui feront de la JSK un grand club sur tous les plans. Mais à court terme, comme je vous l'ai dit, je vais m'atteler avec l'entraîneur à sauver la JSK de la relégation. On a besoin d'un peu de temps. Je demande aux supporters d'avoir un peu de patience. Ce n'est pas en deux matchs qu'on va réussir cela. Nous commencerons aussi la préparation de la prochaine saison. D'ores et déjà, je commence à mettre les joueurs dans de bonnes conditions. Je vais travailler le coté financier et travailler le côté technique. La saison prochaine, la JSK sera une machine performante. Etape par étape, nous allons remettre la JSK dans la bonne voie. Ensuite, nous allons attaquer le centre de formation que j'ai promis. Nous allons former des joueurs de tous âges, surtout les petites catégories. Je veux arriver à l'objectif d'avoir dans l'effectif de la JSK 90% des jeunes joueurs de la région. Une fois, ces objectifs à court et moyen terme atteints, je vais attaquer le projet commercial. Pouvez-vous justement, nous expliquer le projet commercial? C'est un projet qui mettra définitivement la JSK hors du besoin sur le plan financier. Je veux que, dans quelques années, la JSK n'aie plus besoin d'apport financier de quiconque. Elle s'autofinancera. Nous allons construire des infrastructures à usage commercial pour permettre au club de financer ses besoins. Nous ouvrirons un grand centre commercial avec des parkings. Nous allons ouvrir des piscines et d'autres services payants qui vont faire des rentrées d'argent au club. A ce stade, toutes les idées qui seront bénéfiques pour la JSK sont à mettre en oeuvre. Je projette de doter la JSK d'une autosuffisance financière. Mais, vous conviendrez avec nous que les choses ne se présentent pas si facilement. Vous risquez de rencontrer des obstacles. Vous n'avez pas que des amis. Je sais. J'en suis conscient. Mais, je dis d'avance que je ne cèderai devant rien ni personne. Je vais faire mon chemin et redresser la situation de la JSK. A mes détracteurs, j'annonce déjà que L'ère des subventions, c'est fini. Et dans 15 à 20 jours, j'inviterai tous ceux qui aiment la JSK, y compris Mohand Cherif Hannachi, à venir augmenter le capital de la SSPA-JSK en y mettant de leur argent. Ensuite, les choses évolueront d'elles-mêmes. Une chose est cependant certaine dès maintenant. Avec moi, les gens qui ne sont pas nets n'ont plus de place à la JSK. La mission, je sais qu'elle sera difficile mais je le ferai quand même par amour pour ce club qui a bercé notre enfance. Un mot pour les supporters? Aux supporters, je demande de la patience. Rie ne se fait sans travail acharné. Je viens pour apporter des choses à la JSK et je sais que je vais finir par convaincre. On ne redresse pas une équipe arrivée à ce stade de démobilisation en deux matchs. Ce n'est pas sérieux de changer l'entraîneur à chaque fin de match. Les supporters de la JSK le savent très bien. Pour moi, ce sont eux la JSK et je mettrai tous les moyens pour les mettre à l'aise au stade comme aux déplacements de l'équipe. Je leur communiquerai régulièrement l'évolution des affaires de leur équipe car c'est aussi la leur. D'ailleurs, mon travail de communication commence (demain, l'interview a été réalisée avant-hier soir) par leur écrire une lettre où je leur explique tout et dans laquelle je leur demande d'avoir confiance en moi et en l'entraîneur Saâdi.