Deux personnes ont été tuées dimanche en République démocratique du Congo en marge des marches interdites réclamant le départ du président Joseph Kabila, ont indiqué, hier, l'épiscopat et les Nations unies. L'épiscopat qui avait parlé d'un mort dimanche a revu son bilan à la hausse. «Deux personnes sont mortes: une à Kinshasa et un jeune de 21 ans à Mbandaka (nord-ouest), tué par un garde fluvial qui n'avait rien à voir avec le maintien de l'ordre public», a déclaré, hier, l'abbé Donatien Nshole, porte-parole de l'épiscopat. La chef de la Mission de l'ONU au Congo, Leila Zerrougui, «regrette qu'au moins deux personnes aient été tuées» lors des marches «en dépit de consignes qui auraient été données aux forces de sécurité de faire preuve de la plus grande retenue dans la gestion des manifestations», note un communiqué de son bureau. Pour la police congolaise, la répression de ces marches organisées à l'appel du Comité laïc de coordination (CLC), un collectif d'intellectuels proche de l'Eglise catholique, a fait «zéro mort». Plus de 3 millions de Congolais ont marché dimanche pour «dire non à la dictature» et «exiger que le président Joseph Kabila dise publiquement qu'il ne sera pas candidat à sa propre succession», écrit le CLC dans un communiqué. Aujourd'hui âgé de 46 ans, le président Joseph Kabila dirige la RDC depuis 2001 après l'assassinat de son père Laurent-Désiré Kabila. Il a été élu en 2006 lors des premières élections démocratiques organisées dans le pays et réélu en 2011 à l'issue d'un scrutin entaché de fraude. Son dernier mandat constitutionnel s'est achevé le 20 décembre 2016 dans un climat de violences. Les élections qui devaient se tenir fin 2017, selon un accord politique signé sous l'égide de l'épiscopat, sont désormais fixées au 23 décembre 2018. L'opposition accuse M.Kabila de chercher à tout faire pour se maintenir au pouvoir le plus longtemps possible. La RDC n'a jamais connu de passation pacifique du pouvoir depuis son accession à l'indépendance en 1960.