Le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea), Yukiya Amano, a estimé hier, qu'un échec de l'accord nucléaire iranien représenterait une «grande perte» pour le multilatéralisme. Si l'accord «devait échouer, ce serait une grande perte pour le régime de vérification et pour le multilatéralisme», a déclaré M. Amano à l'ouverture d'une réunion de l'exécutif de l'agence onusienne à Vienne. Cette déclaration intervient alors que le président américain, Donald Trump a menacé de se désengager de l'accord si celui-ci n'était pas amendé d'ici mai, un scénario que Téhéran a formellement exclu. Conclu en juillet 2015 entre l'Iran et les grandes puissances (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne), prévoit l'allègement des sanctions contre Téhéran en échange d'une suspension de son programme nucléaire. M. Amano, dont l'agence mène des inspections poussées sur le terrain, a confirmé hier, que la République islamique d'Iran «remplit ses engagements» et qu'aucun manquement ne peut lui être reproché concernant la mise en oeuvre technique du texte. M. Trump, qui durant sa campagne électorale avait menacé de «déchirer» l'accord au grand dam des alliés des Etats-Unis, estime que celui-ci comporte de «terribles lacunes», auxquelles il a mis Téhéran en demeure de remédier, sous menace d'un désengagement américain en mai. Son administration critique notamment la levée programmée à partir de 2026 de certaines restrictions frappant l'Iran, ainsi que la poursuite par Téhéran d'un programme balistique en violation de la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l'ONU.