Le Conseil dispose aussi de cellules de communication chargées de la coordination entre les Etats arabes, le secrétariat général et ses bureaux et organes. Au vu de la situation sécuritaire dans la région Mena et de l'état des relations des pays qui la composent, il est temps que le Conseil des ministres arabes de l'Intérieur (Cima) se retrouve pour concertations et faire le point sur les menaces que constituent le terrorisme et le crime organisé, ainsi que sur l'immigration clandestine qui a fait de la rive sud et est de la Méditerranée une zone de transit, avant d'en faire une zone d'accueil. Ainsi, ces questions brûlantes sont inscrites à l'ordre du jour de la 35e session du Cmai prévue à Alger les 7 et 8 mars en cours. Organisée au Centre international des conférences (CIC) au Club des Pins à Alger, selon des sources du ministère algérien de l'Intérieur, cette session sera précédée du 5 au 8 mars par une réunion préparatoire. L'ordre du jour de cette session est imposé par la situation prévalant dans la région de la sphère géopolitique arabe et son pourtour sahélo-saharien en Afrique et turco-persique en Eurasie. Le terrorisme, qui constitue la menace majeure dans la région, semble y avoir trouvé un terreau idéologique, culturel et social favorable en plus des manipulations et manoeuvres intérieures et extérieures. S'il n'y a pas une stratégie commune pour tarir ses sources doctrinales, sociales et financières, la menace terroriste risque sérieusement de se transformer en un phénomène endémique difficilement déracinable, d'autant plus qu'une génération entière est née et à grandi dans la violence politique sous couvert du discours religieux. Les ministres arabes de l'Intérieur auront donc, lors de cette session, à aborder ce dossier épineux et complexe du terrorisme, dont les ramifications vont au-delà des frontières régionales, ainsi que son corollaire la coopération sécuritaire. Parallèlement à ce dossier lourd, le Cmai devra discuter des autres menaces comme le crime transnational, l'extrémisme violent, les nouvelles menaces en matière de cyberterrorisme et de cybercriminalité, le phénomène de l'immigration illégale et autres fléaux menaçant les sociétés et les Etats arabes. Depuis le milieu des années quatre-vingt-dix, l'Algérie n'avait de cesse d'attirer l'attention de la communauté internationale sur le caractère transnational du terrorisme et ses connexions logiques avec les différentes formes du crime organisé et le grand banditisme, notamment le trafic de la drogue et des armes. Cette session, sera ainsi, une nouvelle opportunité pour réaffirmer la détermination de l'Algérie à aller de l'avant pour la réactivation de l'action sécuritaire interarabe et faire connaître son expérience pionnière et les bonnes pratiques en matière de lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent, outre la proposition de solutions qualitatives et pratiques au plan arabe et régional. Cette session sera sanctionnée par plusieurs décisions et recommandations à même de contribuer à l'unification des visions arabes concernant les différentes questions sécuritaires. En prévision de cette 35e session, plusieurs visites ont été effectuées en Algérie par le secrétaire général du Cmai, Mohamed Ben Ali Koumane, dont la dernière en décembre dernier, au cours desquelles il a évoqué avec le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Nouredine Bedoui, le rôle actif du Conseil à la lumière des défis sécuritaires de l'heure dans les Etats arabes. Depuis sa création en 1982, l'Algérie a toujours été présente aux sessions du Cmai et a abrité la 32e session en mars 2015 et avant la 17e session en janvier 2000, ce qui démontre son attachement à la pérennité de ses sessions. Le Cmai a pour mission de développer et consolider la coopération interarabe et la conjugaison des efforts en matière de sécurité intérieure et de lutte contre la criminalité sous toutes ses formes. Pour la réalisation de tels objectifs, le Cmai s'emploie à tracer la politique générale visant à promouvoir l'action interarabe et adopter les plans sécuritaires communs, outre la mise en place d'instances et d'organes nécessaires à la réalisation de ses objectifs et de commissions ad hoc et le recours à des experts et des consultants pour formuler des propositions et des recommandations. Il approuve également les plans d'action annuels présentés par le secrétariat général et oeuvre au soutien des organes de sécurité arabe aux moyens limités et à la consolidation des moyens de coopération avec les instances internationales concernées par sa compétence. Le Cmai dispose de plusieurs organes tel le secrétariat général, dont le siège est à Tunis, et qui constitue l'organe exécutif technique et administratif. Il existe cinq bureaux spécialisés dépendant du secrétariat général, à savoir le bureau arabe de lutte contre la criminalité, celui des stupéfiants, celui de la Protection civile, celui de l'information sécuritaire et enfin celui de la lutte contre l'extrémisme et le terrorisme. Le Conseil compte également l'Académie arabe Nayef des sciences sécuritaires, dont le siège est à Riyadh et qui oeuvre à l'enrichissement de la recherche en matière d'études et de recherches sur le terrain, relatives à la prévention et à la lutte contre la criminalité. Dans le domaine des sports, le Conseil compte l'Union sportive arabe de la police, dont le siège est au Caire, et qui vise à promouvoir le sport parmi les rangs des organes de police et de sécurité dans le Monde arabe. Elle veille à organiser des tournois et des compétitions sportifs entre les équipes de polices arabes dans les différentes disciplines. Le Conseil dispose aussi de cellules de communication chargées de la coordination entre les Etats arabes, le secrétariat général et ses bureaux et organes.