Les numéros 4 et 5 mondiaux, qui sont également les numéros un et deux en Chine, à savoir Opoo et Xiaomi, devraient aussi s'installer en Algérie. Assistons-nous à la naissance d'une nouvelle industrie? Après le numéro un, l'Algérie s'offre le numéro 3 du smartphone dans le monde. Le géant chinois Huawei prendra bientôt l'accent algérien. «Huawei envisage de réaliser une usine de montage de smartphones en Algérie durant l'année 2018», a indiqué jeudi dernier le directeur général de sa filiale algérienne, Gao Jia. Il a dans ce sens expliqué que des discussions avec des partenaires économiques algériens «sont en cours». Pour des raisons stratégiques évidentes, Gao Jia a refusé de donner plus de détails sur le projet. «Le choix du partenaire économique et la date de lancement effectif du projet seront annoncés au moment opportun», s'est-il contenté de dire, non sans préciser que ce sera une «très grande» usine de montage de smartphones. Quand on sait que le mastodonte chinois est présent par lui-même en Algérie depuis plus de 10 ans, on peut imaginer la grandeur de ce qui devrait être réalisé à long terme. Dans un premier temps, ce ne sera certes qu'une usine de montage pour smartphones, mais le projet, premier du genre en Afrique pour le géant chinois, est appelé à devenir une grande usine où l'on fabrique des téléphones portables. Surtout que Huawei comme les autres grandes entreprises chinoises, voient l'Afrique comme leur future «grande usine». «L'Afrique pourrait devenir l'usine de la Chine. Mais il faut rester réaliste. Dans un premier temps, la Chine ira sous-traiter certaines de ses productions au Vietnam ou au Bangladesh. Ensuite, elle pourrait regarder vers l'Afrique. Notamment pour servir de pont vers l'Europe et le Moyen-Orient, mais aussi servir la classe moyenne africaine qui consomme de plus en plus», expliquait l'an dernier, au journal Français Le Monde, le chercheur américain David Dollar, du Brookings Institut, et ex-directeur de la Banque mondiale en Chine de 2009 à 2013. L'Algérie semble donc miser sur cette donne en ayant opté pour le blocage des importations de certains produits, tels que les smartphones, afin d'obliger les grandes entreprises, notamment chinoises à passer au «made in bladi». C'est ainsi que cette première usine Huawei de smartphones, qui était promise aux Egyptiens depuis 2015, semble avoir été «chipée» par l'Algérie. Il faut dire que Huawei n'a plus le choix. C'est soit une usine ou rien! Perdre un marché en perpétuelle croissance pour un géant comme Huawei aurait été de la pure folie. Surtout que la concurrence n'a pas hésité un instant à sauter le pas de l'assemblage local. La semaine dernière, la marque qui est numéro deux en France depuis juillet 2013, Wiko, a annoncé qu'elle aussi s'installe en Algérie. Cette marque française qui fabriquait ses téléphones en Chine est passée depuis peu sous pavillon chinois à 100%, à savoir la marque Tinno. En rachetant Wiko pour qui elle fabriquait les téléphones Tinno, elle rêve de conquérir le Moyen-Orient et l'Afrique. De bon augure pour l'Algérie qui aspire à se spécialiser dans un premier temps dans l'assemblage des mobiles, avant de passer à leur fabrication. D'ailleurs, depuis le mois de décembre dernier, la société algérienne spécialisée dans l'importation et la vente de téléphones portables Timecom avait ouvert une unité d'assemblage de téléphones du numéro un mondial Samsung en Algérie. Implantée dans la banlieue algéroise (Rouiba), l'usine Timcom est venue en réponse à son «frère» sud-coréen LG qui a été le premier grand acteur du téléphone mobile à faire de l'assemblage en Algérie. En novembre dernier, alors que les autorités avaient annoncé le blocage de l'importation des téléphones portables pour le début de l'année 2018, LG prend tout le monde de court en indiquant que désormais il y aura des smartphones LG «made in bladi». Cette usine implantée à Birtouta toujours dans la banlieue algéroise, a été ouverte en collaboration avec l'entreprise algérienne BomareCompany. Cette dernière fabrique déjà depuis quelques années des smartphones en Algérie, tout comme bien sûr l'incontournable Condor. L'entreprise nationale de l'industrie électronique Enie a elle aussi tenté l'aventure en début d'année en se lançant dans la fabrication de téléphones portables. Doucement, mais sûrement, un écosystème pour la fabrication de smartphones semble se créer. Surtout que l'on annonce que les numéros quatre et cinq mondiaux, qui sont également les numéros un et deux en Chine à savoir Opoo et Xiaomi vont aussi s'installer en Algérie. Ces usines, sont une première africaine pour toutes ces marques, voire une première mondiale pour certaines d'entre elles. L'Afrique qui, selon les experts mondiaux, est le marché le plus prometteur en matière de téléphones mobiles, pourrait ainsi être conquise à travers l'Algérie. Allons-nous devenir le nouvel eldorado africain des smartphones? Wait and see...