Les célébrations de la Journée nationale des handicapés correspondant au 14 mars de chaque année se suivent et ne se ressemblent pas en Algérie. Du débat autour de la nécessité de doter cette catégorie de fauteuils roulants et autres accessoires nécessaires, il y a quelques années, on en est maintenant à la nécessité de favoriser ces derniers en termes d'accès au monde de l'entrepreneuriat et au monde professionnel. Que du chemin parcouru! Le résultat est le fruit de plusieurs années de combat et de militance. Un combat mené à la fois par les handicapés eux-mêmes et les autorités en charge du dossier. Si les premiers se sont chargés de montrer, via leur réussite dans tous les domaines, qu'ils sont capables de plusieurs choses et qu'ils sont à ce titre sur le même pied d'égalité avec des personnes dites normales, les autorités se sont occupées de l'amélioration du cadre juridique et la mise en place des conditions favorables à leur épanouissement. La réussite des handicapés lors des Jeux olympiques, lors des examens de fin d'année et dans tous les domaines, ont fini par forcer le respect et l'estime. Leurs exploits ont fini même par imposer à tout le monde l'utilisation du concept «les personnes aux besoins spécifiques». Combien de gens éprouvent de la gêne à qualifier un ingénieur, un médecin, un enseignant, un entrepreneur de personne handicapée? Dieu seul le sait. «Le vrai handicap est l'absence d'ambition et d'orgueil», s'accorde à dire désormais tout le monde. Cette nouvelle conception est d'ailleurs assimilée même par les pouvoirs publics. Le souci pour ces derniers, n'est plus de garantir une prime pour ces personnes-là, mais d'assurer leur intégration dans le domaine professionnel et dans le monde de l'entreupreneuriat. Le ministère de la Solidarité nationale qui prend en charge ce dossier, milite désormais, pour introduire une nouvelle loi à même d'obliger les entreprises à recruter 6% de leur effectif parmi les handicapés au lieu de 1% actuellement. L'ex-ministre de la Solidarité nationale de la Famille et de la Condition de la femme, Mounia Meslem avait indiqué lors de son passage l'année dernière au forum du journal arabophone Echaâb que le texte en question était en voie d'élaboration au niveau de ses services. Le gouvernement lui aurait donné même le feu vert, a-t-elle souligné, ce jour-là pour faire vite. Le département de la solidarité qui s'occupe également du dossier de crédit Angem favorise, avait fait savoir Mounia Messlem, l'octroi de ces crédits pour des personnes aux besoins spécifiques. «Le taux de remboursement du crédit auprès de ces derniers est nettement supérieur à celui des bénéficiaires non-handicapés», a affirmé la ministre. Par ailleurs et dans le but de faciliter l'intégration de cette catégorie dans la vie sociale, l'Etat avait prévu de nombreuses mesures. En effet, toutes les infrastructures publiques et les moyens de transports(tramway et métro entre autres) ont été dotés de rampes pour permettre l'accès des personnes à mobilité réduite. «Cette condition est désormais une clause à part entière dans les cahiers des charges», a-t-on appris. Mieux que cela, l'Etat a prévu même au niveau de certains établissements et institutions (gares routières et hôpitaux) des fauteuils roulants sur place pour permettre aux personnes ne disposant pas ou oubliant leurs chaises d'y accéder. Au sujet des chaises roulantes, il y a lieu de dire que leur acquisition est très facile. Il suffit en effet pour la personne handicapée motrice de faire une demande et de présenter un certificat médical au niveau de la direction de l'action sociale pour l'avoir en un temps record. En outre, l'Office national d'appareillages et d'accessoires pour personnes handicapées (Onaaph) offre toutes sortes d'appareils aux handicapés à titre gracieux. Selon son directeur M.Ouaguenoun interrogé hier, par la Chaîne 3, l'Onaaph a distribué en 2017 quelque 1 673 476 produits (appareillages) aux patients, dont 91 817 appareillages orthopédiques, 13 185 aides techniques à la marche, et 11 380 prothèses auditives.