Cet ambitieux programme est financé entièrement par Sonatrach. Lors de sa visite dans la wilaya de Skikda, le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, a procédé, au cours de l'après-midi d'avant-hier, à la pose de la première pierre pour la réalisation d'une station de dessalement de l'eau de mer située dans la zone industrielle de Skikda. D'un coût de 110 millions de dollars, ce projet, auquel participent plusieurs opérateurs économiques du secteur de l'hydraulique, dont notamment l'Algérienne des eaux (ADE), est appelé à fournir quotidiennement 100.000 mètres cubes d'eau destinés à l'AEP (alimentation en eau potable) des populations de cette wilaya industrielle du nord-est du pays. Dans cette même zone industrielle, le président de la République a également posé la première pierre pour la réalisation d'une usine de condensat. Cette infrastructure d'importance est destinée à traiter annuellement cinq (5) millions de tonnes de condensat au niveau de la zone industrielle. Financée entièrement par Sonatrach, cette usine de condensat devrait être achevée en avril 2008 pour produire 110.000 tonnes de butane, 280.000 tonnes de gasoil léger et 115.000 tonnes de gasoil lourd. Le projet a nécessité un investissement de 28,06 milliards de dinars, dont une grande partie en devises, indique-t-on. L'inauguration des travaux de construction de la station de dessalement de Skikda, ouvrage économique inauguré après ceux du Hamma (Alger) et d'Arzew récemment lancées, confirme, si besoin est, l'option irréversible du pays vers le «dessalement d'eau de mer» devenue impérative et incontournable pour ne pas subir les affres de la décennie sèche qui a sévèrement sévi dernièrement en Algérie. En effet, un programme ambitieux mis en place dans ce sens et dont l'étude date de 2001, commence à être mis en application pour lancer la construction de 63 stations de dessalement d'eau de mer dont la totalité sera opérationnelle d'ici à 2009, date butoir du programme quinquennal de soutien à la relance économique (Psre). Le volume total de production d'eau (1,35 million/m3) de ces 63 stations contribuera à la réalisation d'un programme soutenu du MRE qui porte sur la réalisation de nombreux ouvrages hydrauliques de retenues et de transferts interrégionaux. Une fois réalisés, ces travaux devront porter les capacités actuelles d'approvisionnement en eau, estimées aujourd'hui à 5,7 milliards/m3, à 10 mds/m3 en 2030. Actuellement, 20 stations de dessalement sont opérationnelles, vingt autres sont en cours de réhabilitation alors que le nombre restant (23) est inscrit dans un programme de construction à moyen terme. Ces importantes infrastructures, pour la construction desquelles pas moins de 26 entreprises nationales sont partie prenante, apporteront «un plus» certain à la production d'eau potable non conventionnelle, c'est-à-dire non superficielle, en fournissant un volume appréciable de 1350.000 litres/jour, chiffres confirmés par le premier responsable du secteur lui-même, Abdelmalek Sellal. Cet apport permettra en outre une sensible diminution de «pression» sur la demande à partir des barrages dont les capacités d'approvisionnement seront réorientées vers les régions intérieures du pays où l'on enregistre un manque sérieux d'infrastructures hydrauliques, dû à une topographie non adéquate pour ce genre de réalisations et aussi à une pluviométrie souvent peu généreuse. Cette politique de réorientation des ressources hydrauliques se concrétise progressivement comme l'atteste de nouveau l'inauguration par le président de l'unité de Skikda. Rappelons que l'eau dessalée en Algérie coûtera le prix de 57 DA le mètre cube, l'Etat devant prendre en charge toute différence à travers le Trésor public, a-t-on affirmé auprès du ministère des Ressources en Eau. Au cours de cette visite de travail d'une journée, entamée samedi matin dans la wilaya de Skikda, au cours de laquelle il a inauguré ou lancé les travaux de plusieurs projets, le président Abdelaziz Bouteflika a également assisté, rappelons-le, à l'ouverture d'un colloque national sur l'offensive de l'armée de Libération nationale dans le nord Constantinois, cérémonie au cours de laquelle il a prononcé un important discours sur la Charte de la paix et de la réconciliation nationale.