Fascinante Casbah! Le fruit de cette manifestation sera une exposition in situ mais aussi la production du livre-catalogue «Mémoires de la casbah d'Alger» avec des artistes locaux et internationaux. Dans le cadre des activités organisées pour le mois du patrimoine algérien, l'association «Sauvons la casbah d'Alger», à travers sa cellule artistique, l'atelier N.A.S. organise en partenariat avec l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc), l'université Paris 1 Panthéon Sorbonne et l'institut Acte, une résidence d'artistes, sur le thème des «Mémoires de la casbah d'Alger». La résidence se déroulera en quatre phases distinctes, et se soldera par la production d'une exposition in situ, suivra un livre et catalogue intitulé «Mémoires de la casbah d'Alger», dans la collection «Créations et patrimoines de l'institut acte». Il s'agira en effet de produire une communication scientifique sur la création et le patrimoine urbain, à l'Unesco (Paris), suite à l'expo photographique sur le thème des «Mémoires de la casbah d'Alger». Pour ce faire, six artistes français seront invités. Ces derniers travailleront sur les thèmes: du patrimoine urbain, des plasticités contemporaines, et de la logique contextuelle. Six jeunes artistes algériens seront également de la partie. «Sauvons la casbah d'Alger» Ces derniers portent chacun un intérêt particulier à la question de l'identité, du patrimoine (matériel et immatériel) algérien et de la mémoire collective. Ils seront en résidence à Dar Abdellatif, du 16 au 21 avril 2018. «Les objectifs de cette résidence sont multiples: d'un part, nous souhaitons aborder les questions de l'art contemporain dans la réhabilitation du patrimoine classé, du rapport de l'oeuvre au lieu d'exposition et de l'art comme vecteur de développement touristique. D'autre part, nous espérons créer un dialogue intergénérationnel sur le thème des «Mémoires de la casbah» et ce afin d'intéresser la jeune génération algérienne à la question de la sauvegarde du patrimoine», affirment les organisateurs. Le commissariat de la résidence sera Richard Conte. Artiste plasticien, chercheur, agrégé et docteur habilité en arts et sciences de l'art, Richard Conte est professeur des universités à Paris 1 Panthéon-Sorbonne. De 2012 à 2018, il a été directeur de l'Institut Acte, membre de l'Aica (Association internationale des critiques d'art). Françoise Docquiert pour sa part, est enseignante à l'université Paris 1 Panthéon, Sorbonne et directrice adjointe du Collège des arts de la Sorbonne. Ses recherches et publications portent sur l'art moderne et contemporain, la photographie et l'esthétique. Elle a dirigé pendant 10 ans le colloque Of Ciel des Rencontres de la photographie d'Arles. Trois femmes sont les coordinatrices de ce projet. On citera en premier lieu Houria Bouhired, née en 1952 à Alger, experte de l'Unesco en monuments arabo-musulmans (1997), fondatrice et présidente de l'association «Sauvons la casbah d'Alger»; elle est diplômée de l'université de Montréal (1978), d'une maîtrise en urbanisme de l'Institut d'urbanisme de Paris (1980) et d'un diplôme d'études approfondies en sciences et techniques du bâtiment à l'Ecole nationale des ponts et chaussées de Paris (1983). Elle a participé à l'élaboration du dossier pour le classement de la casbah d'Alger au patrimoine mondial de l'humanité (Tunis 1990) et au classement de cette dernière à Santa Fe (USA 1992). Elle est l'initiatrice de multiples actions socioculturelles à la casbah d'Alger. Aussi, Myriam Ait el Harra, artiste plasticienne, qui gagnera de nombreux prix et participera également à de nombreuses résidences d'artistes internationales. Myriam Ait el Harra dirigera également de nombreux commissariats. Elle dirige depuis 2014, le département «Patrimoine et arts visuels» à l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel. Sauvegarde du patrimoine Enfin Nahla El Fatiha Naili artiste plasticienne, diplômée de l'Ecole des beaux-arts d'Alger depuis 2016, a participé à plusieurs festivals d'art contemporain. Activiste au sein de l'association «Sauvons la casbah d'Alger», elle a entrepris diverses formations au Maroc et en Tunisie sur la réhabilitation des médinas. Actuellement doctorante à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, elle prépare une thèse sur la «création et le patrimoine urbain: pour la pratique d'un art contemporain à travers la réhabilitation de la casbah d'Alger». Elle dirige depuis décembre 2016 avec son jeune frère et sa cousine, la cellule artistique de l'association «Sauvons la Casbah», l'atelier N.A.S. un carrefour d'art et d'artistes situé au coeur de la Casbah, visant à promouvoir le talent, l'identité et la culture algériennes contemporaines. Une quinzaine d'artistes entre ici et ailleurs prennent part à ce projet, on citera entre autres, Souad Douibi, une artiste activiste et engagée, plasticienne et performeuse formée aux Beaux-Arts d'Alger et Benjamin Sabatier, né en 1977 au Mans. Il vit et active à Paris. Son travail est représenté par de nombreuses galeries. Sadika Keskes, après avoir fait ses études aux Beaux-Arts de Tunis, a été formée au métier du verre à Murano, près de Venise. De retour en Tunisie, elle a construit son propre four et commence à produire ses premiers objets, Sadika a donc cherché à mieux mettre le verre en situation en le confrontant aux éléments naturels. Nachida Souilams est quant à elle peintre et plasticienne, diplômée de l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger. Ses recherches portent sur l'expérience sensible des espaces urbains, sa pratique artistique est éclectique et se déploie à travers de multiples expressions: peinture, graffiti, dessin, performance, installations et gravure. Elle a participé à de nombreuses manifestations artistiques dont Artifariti (2014), Djart (2015), Casbah behind the legacy (2018). Son oeuvre porte sur l'identité, le lien entre tradition et modernité et la spiritualité. Aussi, parmi les autres artistes, on citera également le graffeur Sneak Aitouche, Merine Hadj Abderrahmane dit La main du peuple, le designer, architecte et urbaniste Liess Verges, mais aussi d'autres artistes et photographes algériens et français. Durant quatre jours, le groupe parcoura l'histoire de la Casbah, son patrimoine immatériel et son tissu urbain, à travers des conférences d'historiens, de sociologues et d'architectes, des visites de la Casbah, de ses musées, mais également des voyages gastronomiques, des rencontres avec les artisans et les artistes locaux afin qu'ils s'imprègnent avec les artistes de la résidence, de ce patrimoine universel. Du 16 au 23 septembre 2018, cela correspond à la seconde phase qui durera huit jours. Un projet bien ambitieux Les artistes s'installeront dans des ateliers d'artisans de la médina (partenaires de la résidence) pour produire leurs oeuvres durant six jours. Une exposition urbaine collective sera inaugurée le 7e jour. Les artistes travailleront sur le thème des mémoires inscrites dans le territoire de la casbah d'Alger. Durant cette phase, les trois photographes sélectionnés: Ouadah W. Mustapha, Hichem Turqui dit le Hix, et Adem Yahiaoui couvriront les 12 ateliers, pour produire une exposition photographique intitulée également «Mémoires de la casbah d'Alger», qui sera inaugurée dans la quatrième phase du présent projet. Pour info, la phase 3 sera marquée par l'inauguration du catalogue: «Mémoire de la Casbah (du 16 au 19 janvier 2019» mais aussi l'inauguration du livre- catalogue de l'exposition «Mémoires de la casbah d'Alger» dans la collection Créations et Patrimoines, de l'institut Acte. Enfin, la phase 4 du projet nous apprend-on, aura trait à l'organisation d'une communication à l'Unesco. Celle-ci aura pour thème «Les artistes dans la régénération urbaine, cas d'étude: la casbah d'Alger». Pour la Journée nationale de la casbah d'Alger, les porteurs de projets souhaiteraient organiser au siège de l'Unesco (Paris), une communication scientifique sur le thème «du rôle des artistes dans la revitalisation du patrimoine urbain», avec comme exemple cette expérience à la casbah d'Alger. Sera également inaugurée l'exposition collective des trois photographes, intitulée «Mémoires de la casbah d'Alger». Un projet bien ambitieux. Nous y reviendrons...