Un long chemin a été parcouru depuis les premières participations de l'Algérie aux Salons du tourisme internationaux. De timides apparitions du pavillon national sur des espaces réduits avec des équipements modestes, des moyens de fortune, et une présence symbolique de cadres chargés de la promotion, au début des années 90 jusqu'aux architecturales installations de ces quelques dernières années, une évolution sensible est perceptible. Le mérite de cette évolution est d'autant plus grand que les moyens mis à la disposition des promoteurs de la destination, en particulier pendant les premières années, étaient dérisoires. L'image de l'Algérie était, pendant ces années de feu, largement dépréciée. La destination s'écroulait. Les armes, le feu, la mort, tels étaient les caractéristiques de l'image de l'Algérie à son évocation tout au long de ces années 90. Les centres touristiques nationaux étaient désertés, les rues des grandes villes d'Algérie se vidaient et la présence de touristes étrangers se raréfiait jusqu'à disparaître complètement. Concurrence sérieuse des destinations comme le Maroc, la Tunisie et même du Portugal et l'Espagne, pendant les années 70, l'Algérie est inéluctablement effacée des catalogues de voyages des tour-opérateurs du monde et notamment européens. Les conséquences n'ont pas impacté l'image de la destination seulement, mais aussi toutes les composantes du secteur. Les infrastructures, à défaut de touristes, se dégradent. Les professionnels encore en exercice, les étudiants diplômés des Instituts de formation hôtelière s'en vont ailleurs pour la pratique de leur métier. Quand ce n'est pas à l'étranger pour des pays plus cléments et des rémunérations plus avantageuses, ce sera dans le secteur para-hôtelier, comme les bases de vie du Sud algérien, les sociétés pétrolières d'Algérie, du Moyen-Orient ou d'ailleurs. Pis encore. Toute la société est impactée, devenant peu à peu réfractaire au tourisme face à ce qui est considéré, à tort, comme une agression culturelle par et pour des pans importants de la société. Une certaine école, rétrograde, peu ouverte à la modernité, ayant, entre-temps, fait son oeuvre. Face à ces déconvenues inévitables, les initiatives n'ont pas manqué pour désenclaver la destination. Investissement dans la densification du parc hôtelier et actions promotionnelles à l'occasion des plus importants Salons internationaux du tourisme constituaient l'essentiel du menu. En une dizaine d'années seulement, près d'une centaine de participations est enregistrée. Les cadres du ministère en charge du Tourisme et ceux des organismes sous tutelle, des agences de voyages, des hôteliers vont tour à tour sillonner les principales manifestations touristiques. Paris, Milan, Londres, Madrid, Berlin, pour ne citer que celles-là, verront passer le pavillon national valorisant les potentialités touristiques exceptionnelles dont dispose le pays. Visuels, stands personnalisés, participations aux conférences se multiplient et, au gré des années, s'améliorent. Si on devait évaluer l'impact de ces participations en termes d'entrées de touristes étrangers, il est clair que la conclusion est sans appel. L'impact est limité. Les statistiques d'entrées de touristes en Algérie le confirmeront impitoyablement. Et ce n'est pas par faute, pour les acteurs de la promotion touristique d'avoir essayé. D'autres raisons venant empêcher ce flux vers l'Algérie, comme la difficulté d'obtention du visa, les mauvaises qualités des prestations, les limites quantitatives du parc hôtelier national et les positions défavorables à la destination algériennes de certaines chancelleries étrangères. Mais si on devait évaluer l'impact de ces participations sur l'image de la destination, on ne pourrait que s'en satisfaire, même si des efforts plus substantiels devraient être déployés pour en approfondir les acquis. Des supports promotionnels de plus grande envergure, une présence humaine plus performante et surtout des moyens financiers plus conséquents. Au vu des prix pratiqués pour la location des espaces d'exposition, la conception et la construction des stands, les programme de communication, de promotion des régions, de la culture, de la gastronomie, la participation à un seul Salon international ne coûterait pas moins de 120.000 euros, soit quelque 15 millions de dinars, pour une centaine de mètres carrés. Il serait insensé de freiner ce bel élan que connaît la promotion de la destination algérienne et de réduire à néant plus d'une dizaine d'années d'efforts et de persévérance.