Pour réussir son challenge économique, l'Algérie a besoin de capter les investissements directs étrangers (IDE) et sur cette question, il semble bien que la destination Algérie se «vende» bien. L'Algérie est-elle en passe de réussir son passage d'un pays en voie de développement à un pays émergent? La réponse par l'affirmative ferait, certes, sourire plus d'un. Cependant, même si l'Algérie développée n'est pas pour demain, ce sera sûrement pour après-demain. Car, le pays est sur la bonne voie. Et ce n'est pas que de la causerie. Les chiffres et les indicateurs économiques du pays sont là pour le confirmer. L'Algérie devrait bientôt dépasser ses tourments financiers à la faveur du maintien du prix du baril de pétrole à un bon niveau, ce qui lui permettra un retour à l'équilibre de la balance des paiements dès l'année prochaine. Les autres indicateurs à citer sont la forte réduction du déficit du commerce extérieur qui a enregistré une baisse de près de 6 milliards de dollars en 2017 ou encore le recul de l'inflation à 4,9%. Avec une majorité de voyants au vert, il sera facile au pays de mener ses réformes pour diversifier son économie et sortir de la rente pétrolière, en toute quiétude et loin de la pression sociale. Pour réussir ce challenge économique, l'Algérie a besoin de capter les investissements directs étrangers (IDE) et sur cette question, il semble bien que la destination Algérie se «vende» bien. Là aussi, ce n'est pas que des paroles. Cinq projets d'accords dont plusieurs ont été signés hier avec l'Espagne à l'issue de la 7ème session de la Réunion bilatérale algéro-espagnole de Haut Niveau. En parallèle, un Forum d'affaires algéro-espagnol a regroupé près de 700 participants algériens et espagnols composés de représentants d'organismes institutionnels, d'établissements financiers et d'opérateurs économiques de divers secteurs. L'objectif: renforcer la présence économique espagnole en Algérie, en dehors du secteur des hydrocarbures, qui demeure encore modeste. Ce que l'importante délégation espagnole, conduite par le président du gouvernement espagnol Mariano Rajoy Brey, semble prête à concrétiser, afin de maintenir sa place parmi les premiers partenaires économiques du pays. D'ailleurs, Rajoy n'a pas manqué d'inviter les entreprises de son pays à investir en Algérie, affirmant que «l'Algérie est un partenaire stratégique pour notre pays». Et c'est compréhensible, puisque la concurrence est rude et cela malgré la règle des 51/49% imposée par l'Algérie. La Turquie qui est le premier investisseur en Algérie avec une valeur estimée à 3,5 milliards de dollars, tient à maintenir sa place. L'ambassadeur turc, Mehmet Poroy, qui était hier en visite de courtoisie à L'Expression (lire notre article en page 24), l'a d'ailleurs affirmé en déclarant «nous allons encourager les entreprises à venir investir ici en Algérie». Son président, Recep Tayyip Erdogan, à Alger fin février dernier, avait, lui aussi, été rassurant quant au maintien et au renforcement des investissements de son pays en Algérie. En fait, l'exemple de la société mixte Tayal SPA dont l'investissement turc s'évalue à un milliard de dollars, est une preuve de la volonté de ce pays à garder sa place de premier investisseur en Algérie. Même s'il risque de se voir bousculer par l'arrivée des Américains. Ces derniers font également dans l'appel du «pied» à l'Algérie. Hier, le ministre de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi a reçu l'ambassadeur des Etats-Unis, John Desrocher et ce dernier a clairement fait part de la volonté des compagnies américaines à venir investir en Algérie, notamment dans les domaines de l'industrie automobile, du matériel agricole et des industries manufacturières. Concernant justement l'industrie automobile lancée par l'Algérie afin de diversifier son économie et qui a, déjà, attiré de nombreux partenaires étrangers, ce secteur va permettre, dans les années à venir, non seulement de préserver les réserves de changes, de générer des devises, mais aussi de créer un tissu important de PME-PMI dans la sous-traitance. Ce qui va créer de l'emploi et absorber le chômage et aussi permettre d'assurer l'essor et la croissance des filières mécanique, électrique, électronique et même de la métallurgie. D'ailleurs et concernant le secteur de la «sous-traitance», il y a lieu de signaler qu'en marge du Salon des savoir-faire en sous-traitance industrielle (Midest) qui s'est tenu dernièrement en Ile-de-France et où une vingtaine d'entreprises algériennes activant dans ce secteur ont participé, un rendez-vous d'affaires a été pris pour le 21 juin prochain à Paris entre les opérateurs algériens et français. Ce qui est prometteur pour les entreprises algériennes dont l'objectif principal est de passer à l'international. A voir donc les indicateurs au vert de l'Algérie, ses efforts pour attirer les IDE qui portent leurs fruits avec la concurrence de plusieurs pays pour venir investir en Algérie ainsi que sa nouvelle politique d'industrialisation et les réussites d'autosatisfaction enregistrées dans plusieurs domaines dont à titre d'exemples le ciment, l'électroménager et bientôt la sidérurgie et l'agroalimentaire, il n'est pas faux donc d'affirmer que l'Algérie est en passe de réussir son saut vers l'émergence. Une affirmation qui est soutenue, rappelons-le enfin, par le classement de l'Algérie à la troisième position en termes, d'attractivité d'investissements dans la deuxième édition de l'AII (Africa Investment Index 2018)».