La première phase du projet sera opérationnelle dès septembre prochain. La téléphonie fixe en Algérie remonte la pente à pleine vitesse. Personne ne dira le contraire, le pari était difficile à lancer. Pourtant des entreprises ayant du flair ne s'en tiennent qu'à leur but: aller toujours de l'avant. Et c'est en tenant compte de ce credo que Mobilink se lance dans la bataille. Utilisateurs de téléphone, grands ou petits, à partir de la mi-septembre pas moins de 20.000 cabines téléphoniques, réparties sur l'ensemble du territoire national, seront mises à votre service. Mais là, une exception à prendre en considération, ces cabines fonctionnent avec des cartes à puce. Et encore «nul besoin d'avoir un code pour passer un coup de fil à partir de ces cabines. Il suffit de prendre le combiné et de former le numéro de téléphone de votre correspondant. Puis vous n'avez qu'à parler», a expliqué le directeur général de Mobilink, M.Karim Benmançour. Rien de plus simple. D'autant plus que ces cabines seront ouvertes 24h/24. A souligner que cette opération sera réalisée grâce au partenariat signé entre cette jeune entreprise de publiphonie et Algérie Telecom. L'investissement sera réalisé par Mobilink pour un montant de vingt-deux millions d'euros (22.000.000) et contribuera à créer 640 postes d'emploi directs et 1100 emplois indirects partout en Algérie. Concernant justement cet investissement, M.Benmançour a précisé que cela se traduira par «l'achat du matériel, les mécanismes, plus le publiphone, l'appareil, à l'intérieur. nous assurons l'installation, la maintenance et en plus le nettoyage des cabines». Mis à part l'aspect technique, Mobilink s'occupera également du volet commercial. Comment cela va-t-il se faire? «A travers le réseau de distribution», indique notre interlocuteur. Ce dernier a expliqué, en outre, que concernant ce chapitre, un vaste réseau de distribution est mis en place pour mener à bien cette tâche. «Aujourd'hui, souligne M.Benmançour, il y a un certain nombre de spécialistes de la distribution dans le domaine de la téléphonie avec qui nous allons travailler. Donc, l'opérateur travaille avec le distributeur qui, à son tour, travaille avec les points de vente. C'est un mode de distribution indirecte.» Pour ce qui est du rôle d'Algérie Telecom, le DG de Mobilink souligne que sa contribution se traduit par la fourniture et le tirage des lignes téléphoniques. A souligner que la première phase de ce réseau sera déployée dès septembre prochain simultanément dans les wilayas de Blida, Boumerdès, Tipaza, Béjaïa, Oran, Mostaganem, Tlemcen et Chlef. La deuxième phase débutera à partir de décembre 2005 par Sétif, Bouira, Tizi-Ouzou, Constantine, Batna, Annaba et Skikda. Le réseau s'étendra par la suite à l'ensemble du territoire national à partir du deuxième trimestre 2006. En sus, une question que tous les citoyens se posent: combien ça coûte, cette carte à puce? Une question cruciale pour ce jeune chef d'entreprise. «On saura tout, au moment indiqué. C'est-à-dire le jour du lancement technique.» Tout porte à croire ainsi que Mobilink réserve une surprise. Laquelle surprise, on la découvrira tous ensemble le jour du lancement du projet. Néanmoins, M.Benmançour promet que ce projet révolutionnera la publiphonie en Algérie. D'autant plus que Mobilink y introduira les toutes dernières technologies. «C'est-à-dire, explique le DG de cette boîte, à partir de la Centrale on pourra exercer un contrôle sur l'ensemble des appareils, pour savoir par exemple s'ils sont en panne, si ces appareils sont en bon fonctionnement. Aussi, on pourra avoir un certain nombre d'informations et surtout on pourra donner des ser-vices supplémentaires au consommateur.» Mobilink ne compte pas s'arrêter là. Il prévoit l'introduction du Gprs. Ainsi, dans le futur, il est même possible d'envoyer des SMS à partir de ces cabines ou encore d'utiliser sa carte bancaire à l'intérieur de l'appareil. Impressionnant, certes, mais cela relève du ressort du possible. «Je dis bien que c'est possible, mais pour le moment nous devons tout d'abord offrir au citoyen la possibilité d'appeler, convenablement, en utilisant sa carte à puce.» Par ailleurs, ces cabines téléphoniques seront installées dans les lieux publics d'affluence - places, grandes artères des villes - mais aussi à l'intérieur des institutions de l'Etat telles que les hôpitaux, les universités, les écoles... «en somme, explique Benmançour Karim, elles seront installées là où on en éprouve un réel besoin. Il est vrai que dans un hôpital, il n'y a pas une forte densité de la population, mais il y a tout de même un besoin». Toutefois, ces cabines ne risquent-elles pas d'être saccagées ou mises en panne par malveillance? La question est d'autant plus préoccupante qu'elle nous fait rappeler toutes ces cabines qui ont connu le même sort par le passé. En effet, l'incivisme de certains citoyens a fait que des cabines ont été saccagées dans le seul but d'y soustraire quelques sous. Cela fait bien sûr partie de l'égoïsme pathologique de ces gens qui ne pensent qu'à leur petite personne et au simple instant présent, sans se soucier du préjudice que leur acte pourrait porter à leurs semblables. Cependant, le directeur général de Mobilink se dit confiant. «Ces cabines fonctionnent avec des cartes à puce. Donc ceux qui veulent les saccager doivent se mettre dans la tête qu'ils, de par le but de leur acte, ne peuvent obtenir aucune valeur matérielle. Cela veut dire qu'il n'y aura pas d'argent physiquement dans le publiphone. Donc le fait qu'ils n'y trouvent pas d'argent, ils éviteront de saccager.» Il ne va pas sans ajouter que «même les pays développés ont connu de pareils actes de vandalisme. Donc cela n'est pas propre à l'Algérie». Cela dit, M.Benmançour compte aussi sur le civisme des citoyens. Ces derniers seront appelés à contribuer efficacement dans la lutte contre ce genre de pratiques barbares.