Plus que quelques jours pour la célébration du 38ème anniversaire du Printemps berbère En rectifiant une injustice historique et en réhabilitant l'identité nationale dans sa triple dimension, le président Bouteflika voulait donc couper l'herbe sous le pied de parties malveillantes qui cherchaient à récupérer ou exploiter tamazight. Une cause qui doit demeurer un facteur à même de renforcer la cohésion sociale et surtout l'unité nationale. La célébration cette année du 38ème anniversaire du Printemps berbère (20 avril 1980) aura un goût particulier de grande satisfaction. Car, l'année 2018 peut aisément être qualifiée de «l'année amazighe» en Algérie après la décision historique du président de la République de reconnaître officiellement le Nouvel An berbère Yennayer, lors du dernier Conseil des ministres de l'année 2017. Une année auparavant, Abdelaziz Bouteflika avait inscrit la langue amazighe dans la Constitution et annoncé la création d'une académie qui verra, d'ailleurs, très prochainement le jour. La reconnaissance et la réhabilitation de la dimension amazighe dans l'identité nationale a libéré l'Algérie de ses ambiguïtés et ses hésitations. Elle a également permis la réconciliation des Algériens avec eux-mêmes et avec leur Patrie. Et c'est là le premier objectif du chef de l'Etat qui ne cesse d'appeler à l'unité et la stabilité nationales. Dans son dernier message au peuple, adressé avant-hier à l'occasion de la journée du Savoir, le président Bouteflika a d'ailleurs tenu à souligner l'origine amazighe du cheikh Ben Badis qui «a joué un rôle crucial dans la préservation des composantes de notre personnalité nationale». Un rappel qui sera suivi d'une importante précision du président «c'est dans la sérénité et la stabilité que l'Algérie s'est réapproprié le legs civilisationnel et culturel du cheikh Abdelhamid Ben Badis et dans le cadre du programme de reconstruction nationale, que j'ai veillé à lancer avec le soutien de notre vaillant peuple». En insistant sur la sérénité et la stabilité, le premier magistrat du pays fera part des «manoeuvres politiciennes» dont a fait l'objet la cause amazighe. «En plus de tous ces chantiers, j'ai tenu à apporter une dynamique qui a permis au peuple algérien de s'approprier, dans la sérénité, son amazighité qui, quand bien même défendue par cheikh Abdelhamid Ben Badis, a fait l'objet de dissensions, de la part de certains et de manoeuvres politiciennes, de la part d'autres, à une époque de notre histoire contemporaine». En rectifiant une injustice historique et en réhabilitant l'identité nationale dans sa triple dimension, le président Bouteflika voulait donc couper l'herbe sous le pied des parties malveillantes qui cherchaient à récupérer ou exploiter tamazight. Une cause qui doit demeurer un facteur à même de renforcer la cohésion sociale et surtout l'unité nationale. Il n'est pas question que tamazight soit exploitée à des fins politiciennes par des parties extrémistes ou séparatistes. Car, il ne faut jamais oublier que les acquis arrachés pour cette cause sont l'aboutissement d'un combat de longue haleine ayant marqué des générations de militants intègres et résolument engagés pour une cause juste et noble. L'identité amazighe, revendiquée par une majorité de la population, a fini par être reconnue et c'est le plus important! Car même s'il aura fallu attendre 36 ans après les grandes manifestations du Printemps berbère, qui avaient fait, rappelons-le, plusieurs dizaines de morts et autant de blessés, l'Algérien a fini par affirmer son identité. Il n'est pas question aujourd'hui que cet acquis soit souillé par les agissements de certaines parties malintentionnées. Car, la prise en charge de tamazight par l'Etat n'est pas une vue de l'esprit, mais une réalité qui fait doucement et sûrement son chemin. Il suffit pour y croire de rappeler l'institution du Haut Commissariat à l'amazighité, le lancement en 2009 de la Chaîne 4 en langue amazighe, la diffusion de la Chaîne 2 de la Radio nationale de ses programmes en continu dans les langues kabyle, chenouie, chaouie, targuie et mozabite. Cet effort sera bientôt renforcé avec la mise en place de l'académie de la langue amazighe qui sera placée auprès du président de la République, mais aussi avec la généralisation de l'enseignement de tamazight dans les 48 wilayas du pays alors qu'il a déjà franchi des étapes importantes avec près de 350.000 élèves au niveau de 38 wilayas du pays durant l'année 2017-2018. Autant d'acquis qu'il faut consolider et surtout préserver.