Finie donc l'ère de l'acquisition illégale de voitures de prestige, l'heure est venue de rendre des comptes. D'importantes enquêtes diligentées par l'administration fiscale sont en cours pour mettre la lumière sur l'acquisition par les Algériens des véhicules luxueux et des villas haut standing, signe évident de richesse. C'est, en fait, une opération qui tend à déterminer l'origine des fonds des propriétaires mais aussi leur statut. L'Etat a décidé donc de mettre les bouchés doubles et d'aller à la conquête d'un terrain «délaissé» par les contrôleurs et le fisc. Dorénavant, les propriétaires des Touaregs, Mercedes...et autres BMW dernière série, qui, auparavant, circulaient sans trop de problèmes, devront ainsi justifier auprès du fisc leurs statuts et l'origine des fonds qui leur ont permis de faire d'aussi luxueuses acquisitions. Cette action vient compléter d'autres qui ont été déjà mises en oeuvre et qui s'avèrent déjà être un véritable panier à crabes. Il s'agit, rappelons-le, d'une enquête sur les contribuables et importateurs défaillants. Des investigations qui tendent à faire tomber les gros bonnets du transfert illégal des capitaux ont également été lancées. Pour ce qui est des premiers repérages, nos sources indiquent que la Banque d'Algérie sera saisie pour suspension de nombreuses opérations douteuses. En application de cette instruction, une lettre sera adressée au gouverneur de la Banque d'Algérie en septembre pour procéder aux premières interdictions de domiciliation. Elle intervient, il est utile de le rappeler, après celle établie, il y a quelques jours, à l'encontre des importateurs défaillants. Pour revenir à l'enquête devant mettre la lumière sur les signes extérieurs de richesse, il ne s'agit aucunement de traquer les concessionnaires de véhicules légalement installés en Algérie, mais «d'assainir le marché extérieur» et mettre fin à certaines opérations qui se font dans le sens inverse de ce que stipule la loi. Finie donc l'ère de l'acquisition illégale de voitures de prestige, l'heure est venue de rende des comptes aux services du fisc. Récemment relancé, par le gouvernement à la suite d'un conseil interministériel, cette démarche s'inscrit en marge de plusieurs autres appelées à assainir, de fond en comble, le commerce extérieur. Ainsi, compte tenu de la tournure émaillée de doute qu'a pris le phénomène, les investigations seront focalisées sur l'origine des fonds, mais aussi sur la personne physique et morale, propriétaire du véhicule. A la faveur de ce constat qui a dépassé ses justes proportions, les services du fisc ont mis la main sur un dossier qui suscite moult questionnements, mais surtout qui sent la fraude. Même constat pour ce qui est de l'affaire dite «propriété immobilière» qui, sans l'ombre d'un doute, devra à coup sûr faire tomber d'autres têtes qui se trouvent déjà dans l'oeil du cyclone. Au-delà des polémiques stériles, faut-il admettre que les pouvoirs publics ont décidé d'accélérer la cadence en menant une véritable «guerre» contre la fraude et la corruption. Une politique qui prétend faire table rase d'un modèle de contrôle qui, paraît-il, est à l'origine d'une invasion fiscale énorme. En fait, la série d'enquêtes envisagée va sans doute déboucher sur des révélations fracassantes concernant l'acquisition illégale de voitures et de maisons de luxe.