La fuite en avant du Maroc est donc un signe probant de sa volonté de rester en dehors de la légalité internationale. L'ambassadeur sahraoui à Alger, Abdelkader Taleb Omar, voix autorisée de la République sahraouie, a qualifié la décision marocaine de rompre les relations diplomatiques avec l'Iran de «prétexte fictif était une preuve de son parti pris pour un clan donné en vue de gagner son soutien et une protection face à une éventuelle décision concernant le Sahara occidental». Le propos du diplomate qui s'est exprimé dans le cadre d'un entretien accordé à l'APS, relève que «le Maroc qui avait récemment déclaré que la politique de la chaise vide et la rupture des relations diplomatiques étaient inutiles, prend aujourd'hui une position contraire». Une contradiction mise en exergue par l'ambassadeur sahraoui, histoire de mettre en évidence la duplicité du discours et de l'action diplomatique du royaume. Il relèvera, à ce propos, l'ambivalence du Maroc vis-à-vis de l'Union africaine et de Cuba, avec le jeu malsain qui a été le sien au sein des structures de l'UA. Pour le diplomate sahraoui, il n'y a pas lieu de chercher plus loin les motifs des invraisemblables accusations proférées par le Maroc à l'endroit de l'Iran, du Hizbollah et de l'Algérie. Il en veut pour preuve les derniers développements du dossier du Sahara occidental, dont la très récente résolution du Conseil de sécurité N° 2414 stipule clairement, l'obligation faite au deux parties en conflit, le Maroc et le Polisario, à la poursuite des négociations. Associéee à la réduction à 6 mois du mandat de la Minurso, cette interpellation amène à entrevoir un espoir de règlement du conflit puisque ladite résolution «a opéré une rupture avec les précédentes résolutions». Piégé par une décision onusienne qui l'oblige à appliquer la réglementation internationale en matière de décolonisation, il tente de «faire retarder les négociations de règlement (qui) ont été épuisées», a souligné l'ambassadeur sahraoui. La fuite en avant du Maroc est donc un signe probant de sa volonté de rester en dehors de la légalité internationale, d'autant que l'envoyé personnel du SG des Nations unies au Sahara occidental, Horst Kahler, «s'est distingué par sa méthode de travail en élargissant les concertations à d'autres parties à l'image de l'UE et de l'UA, outre ses efforts visant à repérer les véritables problèmes et les moyens d'influence, tout en insistant sur le soutien au Conseil de sécurité pour qu'il puisse avancer», souligne Taleb Omar.