«cette énergie ne sera pas exploitable avant 10 ans» L'exploitation de cette énergie ne sera rendue effective qu'à l' horizon 2030, car d'ici là, selon le ministre, les techniques d'extraction seront moins coûteuses et à moindre risque sur l'environnement. Alors que le projet intéressant de produire 4 025 mégawats (MW) à partir de l'énergie solaire tarde à être lancé, voilà que le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, annonce avec force détails que l'option gaz de schiste est incontournable. Et si pour le ministre «cette énergie ne sera pas exploitable avant 10 ans», il n'en demeure pas moins que cela va apporter de l'eau au moulin des opposants à cette alternative, voire une relance du débat sur la question avec plus de mordant. Le ministre qui répondait à la question d'un confrère sur l'abandon ou non de l'exploitation du gaz de schiste lors d'un point de presse organisé en marge de la 3ème édition de l'Atelier des centres nationaux de données qui se tient du 6 au 10 mai 2018 au Centre international des conférences (CIC), a par ailleurs indiqué «contrairement à ce qui ce dit çà et là, le coût d'exploitation de cette énergie est de moins en moins onéreux et le risque de dégradation de l'environnement ambiant sera minime». Et de déclarer que «les études de prospection sont terminées, mais il va falloir reporter à plus tard la phase d'exploitation du fait que les techniques vont évoluer dans le sens de faciliter l'exploitation sans porter atteinte à l'environnement». Interrogé sur la question des investissements à l'étranger de la Sonatrach, Guitouni a tenu à faire savoir que «la compagnie nationale va continuer à développer cette stratégie. Et c'est d'autant plus approprié de par l'expérience acquise par la Sonatrach dans le domaine de l'exploration et de l'exploitation de gisements fossilifères». Et de souligner dans ce sens que c'est aussi un moyen pour la compagnie d'engranger des dividendes et également de se voir hissée dans le tableau des 10 plus importantes compagnies pétrolières au monde». A propos de grandes compagnies pétrolières, un confrère a demandé au ministre pourquoi ce regain subit d'intérêt de compagnies étrangères, à venir travailler en Algérie «ne seraient-elles pas beaucoup plus intéressées par nos grands gisements de gaz de schiste» et de citer en particulier Exxon, lui a lancé le journaliste. Le ministre a répondu tout de go: «En aucune manière. Ce regain d' intérêt relève uniquement du fait que le climat des affaires chez nous s'est grandement amélioré et par voie de conséquence, cela ne peut que susciter de l'engouement chez les grandes compagnies pétrolières pour venir investir dans notre Grand Sud.» Autre question posée, au ministre celle relative à l'intensification de la reconversion des véhicules au GPL, à laquelle il a rétorqué que Naftal et les autorités locales ont été instruites d'accompagner les jeunes qui voudraient créer un atelier de conversion de véhicules au GPL. Et d'ajouter dans ce sens la prochaine prise en charge de 50.000 taxis pour une conversion au Sirghaz. Comme il a annoncé dans la foulée l'objectif d'atteindre à moyen terme les 500.000 véhicules équipés de kits Sirghaz, et non sans revenir sur les deux projets de création de raffineries de pétrole à (Hassi Messaoud et Tiaret) lesquelles, selon le ministre, sont d'un grand intérêt pour le pays, au vu de sa facture élevée d'importation de carburants. Notons qu'à l'entame de ce point de presse, le ministre s'est prononcé sur le thème de l'atelier qu'il avait inauguré auparavant, lequel a été organisé par le secrétariat technique provisoire (STP) de l'Organisation du traité d'interdiction complète des essais nucléaires (Otice) en coopération avec le Commissariat algérien à l'énergie atomique (Comena). Il «déclarera: Je tiens à me féliciter de la large participation à cet atelier d'experts reconnus. C'est une preuve de l'attachement de la communauté internationale et de la communauté scientifique à l'entrée en vigueur du traité Otice et au développement de son régime de vérification.» Et sur ce dernier point, il a annoncé que l'Etat compte sur le nucléaire civil pour ses besoins en énergie. «L'énergie atomique va nous servir à développer les secteurs de l'énergie, la santé, l'agriculture, l'eau et l'environnement», a-t-il rappelé. A propos des centres nucléaires de Djelfa et de Draria (Alger) il affirmera enfin qu'ils seront exploitables à partir de 2025. Rappelons que cet atelier a réuni 62 experts étrangers de 40 pays et une vingtaine d'experts nationaux représentant les centres de recherches nucléaires du Comena. Le ministre a annoncé, à ce propos, qu'une loi devant encadrer les activités relatives à l'énergie nucléaire en Algérie est en cours d'élaboration par son département ministériel afin de mettre en place le cadre légal adéquat fixant les conditions d'exercice des activités nucléaires ainsi que les règles de sécurité et de sûreté nucléaire. Rappelons que cet atelier a réuni 62 experts étrangers de 40 pays et une vingtaine d'experts nationaux représentant les centres de recherches nucléaires du Comena.