La double identité nationale a été mise en avant ainsi que la créativité «Le budget de cette année a encore diminué de 15% par rapport à celui de l'année dernière et il est de l'ordre de 25 milliards de centimes cette année», nous a-t-on appris. Plus de feuilleton arabe ni de programmation étrangère, comme si le DG de L'Eptv s'était donné le mot avec le ministre de la Culture qui a tout récemment déclaré qu'il n'y aura plus d'artiste étranger invité par l'Algérie...Plus d'argent, en somme. En effet, Tewfik Khelladi directeur de l'Eptv l'a bien fait savoir hier matin, lors d'un point de presse animé au siège de la télévision algérienne que le budget alloué cette année pour la grille du Ramadhan a encore baissé de 15% par rapport à celui de l'année dernière, qui était de l'ordre de 30 milliards de centimes. «Pour vous faciliter la tâche et ne pas vous tromper dans le calcul, je vous informe qu' il est de l'ordre de 25 milliards de centimes.» La production nationale, aussi bien interne qu'externe, sera privilégiée, et le moratoire sur les achats de programmes étrangers reconduit pour la troisième année consécutive, ce qui se traduira par des taux d'intégration avoisinant les 100%, voire carrément les 100% sur les chaînes Canal Algérie et Tamazight», a-t-il fait savoir. La double identité nationale a été ainsi mise en avant ainsi que la créativité des productions nationales, déclinée à travers les cinq chaînes du groupe de l'Eptv durant ce mois de Ramadhan. «La double identité réaffirmée du service public, d'une part, qui implique la couverture des différentes activités qui auront lieu durant cette période mais aussi la recherche de la créativité et de la qualité dans les programmes de divertissement et de fiction. L'identité algérienne, d'autre part, qui devra imprégner les contenus des différents programmes aussi bien artistiques, culturels et de divertissement que ceux en rapport avec notre sainte religion en cette période particulièrement chère aux croyants.» Et de renchérir: «D'un autre côté, le groupe de l'Eptv, en dépit de l'inflation et de la surenchère qui caractérisent le marché de la production audiovisuelle nationale, veille à appliquer les instructions du gouvernement de rationalisation de l'utilisation des ressources de l'établissement en maîtrisant les budgets de production à des niveaux raisonnables et en recourant aux apports externes de sponsoring.» Détaillant la grille du programme de Ramadhan, Tewfik Khelladi dira que l'essentiel des programmes et magazines d'information sera maintenu avec cependant des réaménagements d'horaire, comme pour le principal journal télévisé programmé à 19 heures. Aussi, la plupart des programmes de fiction feront l'objet d'une diffusion croisée sur les différentes antennes, de même que la formule de la diffusion en commun sur la chaîne terrestre et A3 de la tranche 17.30-22.15 sera rééditée. Il relèvera le chiffre de 18 programmes de fiction de différents formats, dont 10 sur le mode de la production exécutive, notamment la série comique «Antar Wlid Cheddad»,le feuilleton «Rebiha» en version kabyle et la série en version chaouie«Thakniouine» et six financés par le sponsoring, dont le feuilleton-phare «Ennar El Barda» et les séries comiques «Bab Eddechra» avec la comédienne Beyouna qui fait son grand retour, «Messy» et «BnatEssi», en plus des deux productions réalisées en interne (le feuilleton «Le dernier adieu» de la station de Constantine et la série «El Mizan» de la Chaîne 5, constitueront l'ossature de la programmation de fiction. Elle sera complétée par une panoplie de programmes artistiques et culturels sur les différentes chaînes, comme «Nedjma Oua Hilal», «Noudjoum Khalida», «Qahwa oua Latay», «Ramadhan El Kheir», «Diasporama», «Twahecht Bladi», «Entre-parenthèses», «Ma télé à moi», «KimetYidi», «Imenza», «Achwiq»... Un hommage particulier sera rendu au défunt artiste Blaoui El Houari avec la rediffusion des trois saisons de «Boudhou». Des programmes courts, comme «Chiche Attahaddek»,«Mimi Oua Abir», une série comique produite par la station d'Oran et des caméras cachées agrémenteront les tranches de prime-time. La chaîne poursuivra la production de la huitième saison de «Tedj El Coran» et la quatrième de «Hadi El Arouah», de même qu'elle assurera la retransmission de la prière des «tarawih». Les enfants ne seront pas en reste avec leur rendez-vous hebdomadaire habituel «StudioSighar», des émissions culinaires «Simsim Fi El Matbakh et Couzina Miam Miam» et des dessins animés.Les stations régionales contribueront à l'effort de production interne avec des émissions culturelles et de variétés, comme «Qaâdat El Habab» d'Oran et «Saharat El Djanoub» de Ouargla et Béchar. Et d'indiquer: «L'évolution des modes de consommation des produits audiovisuels, en particulier chez les jeunes, nous commande d'être plus présents avec nos contenus sur les plateformes digitales. Une sélection de nos meilleurs programmes sera donc disponible sur le site officiel de l'Etablissement ainsi que sur Facebook et YouTube». Aussi, le concours traditionnel du mois de Ramadhan sera, cette année, consacré aux plus beaux villages et dechras des différentes régions du pays. «DchourBladi», nous fera visiter 30 villages de l'Algérie profonde avec, à chaque fois, une petite mise en scène de la vie quotidienne rurale, invitant le public à découvrir la wilaya dans laquelle se situe le village du jour. Ainsi Tewfik Khelladi l'a dit et redit: «On ne veut pas coller à une réalité commerciale. Notre objectif est de montrer des bonnes productions, pas de grandes productions. On ne fait pas de cinéma. Notre fil conducteur est de montrer quelque chose de frais et de vrai, des productions qui traitent de la vie quotidienne de l'Algérien, y compris dans l'Algérie profonde et dans laquelle tout le public algérien peut s'identifier et se retrouver. La télé peut produire de temps en temps mais son rôle premier est d'être un diffuseur...». Enfin, s'agissant de la future Coupe du monde de football dont l'Algérie est exempte, le DG de l'Eptv dira être en ce moment «en discussion avec les détenteurs de droits pour l'achat d'éventuel package de quelques matchs destinés aux pays non qualifiés». Enfin, à propos des chaînes TV privées qui diffusent des éléments d'archives de l'Eptv, Tewfik Khelladi a été catégorique: «Cela relève du piratage!».