Il a souligné que l'Algérie ne pardonnera pas à ceux qui ont commis les massacres. C'est de l'après-réconciliation nationale que le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND) est allé parler au citoyens de la wilaya de Médéa. Ahmed Ouyahia a affirmé que «la fin du terrorisme doit nous préparer à ouvrir un autre front, celui de la lutte contre la corruption, le crime organisé et les fléaux sociaux qui sont en train de menacer notre société» car, a-t-il souligné, «l'Algérie ne sortira pas du terrorisme pour entrer dans la terreur et l'insécurité, cette nouvelle menace doit être combattue et annihilée». Depuis le retour progressif à la stabilité sécuritaire, l'Algérie a connu des problèmes d'insécurité particulièrement dus au banditisme. Ce nouveau drame s'est particulièrement manifesté en milieu urbain. Cambriolages, agressions, vols de portables, et insécurité font légion en Algérie au point qu'il est devenu impossible de circuler sans la peur au ventre. Les chiffres avancés par la Gendarmerie nationale démontrent que le phénomène prend de l'ampleur. Durant le premier semestre de l'année en cours, 6752 affaires ont été traitées par les différentes brigades de la gendarmerie. «Cette situation d'après-terrorisme» puise ses racines dans la misère et les inégalités sociales ainsi que de la montée du chômage. Dans son meeting M.Ouyahia a indiqué que la charte pour la paix et la réconciliation nationale a été accompagnée d'un ambitieux programme de développement, dans lequel la wilaya de Médéa a bénéficié, au titre du prochain quinquennat, d'une enveloppe financière de 44 milliards de dinars, destinés, a-t-il indiqué, à la réalisation notamment de plusieurs lots de logements, 40 établissements scolaires, 20 cantines, 5000 places pédagogiques et 3000 lits pour l'université, 7000 locaux pour les jeunes chômeurs, l'électrification de 10 mille foyers et une subvention de 4500 milliards de centimes pour le secteur de l'agriculture. M.Ouyahia qui a d'emblée rendu hommage aux forces vives de la nation, notamment aux éléments de l'ANP, aux forces de sécurité et aux Patriotes, qui «ont payé un lourd tribut pour sauver l'Algérie», a estimé que «le contexte actuel offre l'opportunité de transcender la crise pour se consacrer à la restauration et à la relance de la vie économique en Algérie». Le patron du RND a indiqué que les initiatives prises par l'Etat, en parallèle au combat mené contre le terrorisme, ont débouché sur la reddition de plusieurs milliers d'éléments armés. Ce rappel est remonté à la période où Zeroual détenait les rênes du pouvoir. «La loi sur la Rahma a permis la reddition de 4000 éléments armés, alors que le référendum sur la concorde civile a permis la reddition de 6000 autres», a indiqué le secrétaire général du RND qui n'a pas manqué de préciser qu'«en 1994 l'Etat luttait contre quelque 20.000 terroristes». Dans ce contexte, le chef du gouvernement a appelé les groupes armés en activité à déposer les armes et à «saisir cette opportunité pour revenir sur le droit chemin», exhortant, à l'occasion, ceux qui se trouvent à l'étranger «à rentrer au pays et ne plus accepter de servir de cartes de pression contre leur propre pays». Cependant, M.Ouyahia a affirmé que «pardonner ne signifie pas oublier» car, a-t-il ajouté, «l'Algérie ne pourra jamais oublier les années de braise». A ce propos, il a souligné que «l'Algérie ne pardonnera pas à ceux qui ont commis les massacres de Raïs, Bentalha, Relizane, encore moins à ceux qui ont attenté à l'honneur de nos filles»