La salle omnisports de Tipasa a vibré hier aux nombreux youyous des femmes, venues assister au meeting du Rassemblement national démocratique (RND). C'est Ahmed Ouyahia en personne qui l'a animé, usant d'un langage d'homme politique en campagne. “Je félicite les citoyens de Tipasa pour les 19 000 logements dont ils vont bénéficier, des 41 milliards de DA réservés à leur wilaya, aux 30 cantines scolaires dans les zones enclavées et aux 2 milliards de DA complémentaires d'aide à l'agriculture, ainsi que les 30 000 locaux pour l'emploi des jeunes”, a déclaré le Chef du gouvernement, également secrétaire général du RND. Ce dernier a même taquiné les jeunes en âge de se marier, en les prévenant de ne pas faire “beaucoup d'enfants”. Il a également défendu le mandat du président de la République, rappelant à l'assistance tous les projets réalisés dans la wilaya et les programmes prochains, y compris dans les domaines de la santé, du réseau routier et de l'enseignement. Selon lui, la paix est indissociable de “la sécurité” et du “développement”. “Nous disons qu'avec la paix, notre pays verra l'avenir avec confiance”, a souligné Ouyahia, en comparant plus loin les terroristes islamistes aux éléments de l'OAS, il a estimé que l'Algérie est sortie “victorieuse”, après la concorde civile et la politique de la rahma et donc après la reddition de 6 000 terroristes. Le leader du RND a en outre invité les Algériens à parler de la nuisance du terrorisme, en précisant : “Le pardon ne sera pas accordé à ceux qui sont à l'origine des massacres et qui ont touché à l'honneur des familles.” Les politiciens qui disent non au référendum du 29 septembre prochain sont qualifiés d'“ours”, parce qu'ils “se réveillent le temps des élections”. Ouyahia croit dur comme fer que les Algériens ne sont plus “des indigènes depuis le 5 Juillet 1962” et qu'ils ne peuvent être plus royalistes que le roi, alors que des pays comme les Etats-Unis ou l'Espagne appellent à la réconciliation avec les rebelles. Il a appelé à “un oui massif” à la charte pour la paix et la réconciliation nationale, pour atteindre un pourcentage égal ou supérieur à celui de la dernière élection présidentielle. “Le 29 septembre, le jeune n'ira pas voter pour le gouvernement ou pour les partis politiques, il ira voter pour son pays”, a-t-il soutenu, avant d'inviter ses militants et sympathisants à “faire la fête”, le 30 septembre, soit le lendemain du référendum. H. AMEYAR