Des millions d'élèves ont repris le chemin de l'école après près de trois mois de détente. Ils étaient en tout à travers tout le nord du pays 7612.000 élèves à renouer avec les bancs de l'école pour un encadrement de 340.000 enseignants et 153.000 administratifs répartis à travers 22.783 établissements scolaires. Comme chaque année, très tôt dans la matinée, les élèves se sont agglutinés devant leurs écoles accompagnés de leurs parents, attendant la sonnerie pour franchir le pas vers une nouvelle année scolaire. Si pour les anciens élèves ce sont les retrouvailles, après une longue absence, ce n'est pas le cas par contre pour les petits chérubins qui mettent le pied à l'école pour la première fois. Accrochés aux basques de leurs parents, ces nouveaux inscrits vont entamer une autre vie en se levant très tôt tous les jours pour pointer à l'école. Cette année encore, un effort considérable a été consenti par les autorités pour la construction de nouvelles infrastructures. Ainsi, d'après les prévisions, la rentrée 2005-5006 sera caractérisée par la réception de 2495 salles de classe pour le primaire, 137 collèges, 68 lycées, ce qui totalise en tout pas moins de 241.000 places représentant un apport supplémentaire de 100.000 places pédagogiques pour le primaire, 81.000 pour le moyen et 60.400 pour le cycle secondaire. Ces nouvelles infrastructures portent ainsi le nombre d'établissements scolaires dans le pays à 17.307 écoles primaires, 3 981 collèges et 1495 lycées pour un taux national de scolarisation de 96% des enfants âgés de six ans et plus. Il faut noter par ailleurs pour cette année, ils sont 100.000 enfants à être inscrits dans les classes préparatoires relevant du secteur de l'éducation nationale, alors qu'ils n'étaient l'année dernière que 77.000, soit une hausse de 12% des enfants âgés de 5 ans. Cela dénote clairement une prise de conscience de la part des parents. Concernant les nouveaux programmes et les manuels scolaires, l'opération initiée depuis deux ans se poursuivra cette année. Elle sera axée sur 43 nouveaux programmes, tous cycles confondus, avec pour la première fois celui de la langue amazighe qui sera enseignée dès la quatrième année primaire dans nombre d'établissements scolaires, en attendant sa généralisation à tout le pays. Pour ce qui est des manuels scolaires, d'après le département de Benbouzid, ils sont déjà mis à la disposition des établissements scolaires. 68 nouveaux manuels couvrant les années de réforme dans les trois paliers sont édités, parmi lesquels 34 nouveaux titres tirés à 15 millions d'exemplaires concernant les nouveaux programmes de cette année. Côté solidarité, cette année encore, le ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale n'a pas lésiné sur les moyens pour venir en aide aux élèves nécessiteux. Des milliers d'enfants démunis ont bénéficié hier à travers le pays de cartables et de fournitures scolaires pour entamer normalement leur scolarité à l'instar de leurs camarades. A Blida, c'est le chef de l'Etat en personne qui a présidé hier l'ouverture de la rentrée scolaire en compagnie de hauts responsables de l'Etat et membres du gouvernement. Le président de la République, qui a prononcé un discours à cette occasion, a tenu à souligner que cette rentrée scolaire «intervient à quelques jours seulement d'un moment historique que l'Algérie, longtemps meurtrie, s'apprête à vivre dans la communion de tous ses enfants enfin réunis dans une même volonté de paix et de réconciliation nationale». Le chef de l'Etat voulait bien sûr parler du référendum du 29 septembre prochain. A ce sujet, le président de la République soutiendra à partir de la ville des Roses que le 29 septembre est un jour particulièrement décisif pour l'avenir du pays et des nouvelles générations qui s'apprêtent aujourd'hui à faire leur apprentissage de la vie. Le chef de l'Etat a tenu par ailleurs à rappeler «le lourd tribut payé par la famille enseignante pour que l'Algérie n'abdique pas devant les tentatives forcenées de destruction de l'école algérienne», en affirmant que la famille de l'éducation, pour avoir été la cible privilégiée de la violence terroriste, est mieux placée pour mesurer l'importance d'un pacte pour la paix et la réconciliation nationale pour l'avenir du pays.