Le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, a exprimé dimanche son inquiétude quant aux ingérences croissantes de certaines parties non africaines dans les affaires internes de la Somalie. Deux femmes kamikazes ont tué au moins trois personnes dans un double attentat dans le nord-est du Nigeria, en proie à l'insurrection du groupe jihadiste Boko Haram, ont annoncé hier les services de secours. Dimanche soir, les kamikazes ont déclenché leurs explosifs à l'intérieur d'une maison et près d'une mosquée dans la ville de Konduga, à 35 kilomètres au sud-est de Maiduguri, la capitale de l'Etat du Borno, le plus touché par les violences. «Trois personnes ont été tuées dans les deux attentats et sept autres ont été blessées», a déclaré un responsable de l'agence de gestion des urgences de l'Etat du Borno (Sema), Bello Danbatta. «L'une d'entre elles s'est fait exploser près d'une mosquée alors que les habitants se préparaient aux prières du soir et quelques instants plus tard, la deuxième explosion a eu lieu à l'intérieur d'une maison», a déclaré M. Danbatta. Selon un milicien qui combat Boko Haram aux côtés de l'armée, Ibrahim Liman, deux autres victimes sont mortes pendant leur transfert vers l'hôpital de Maiduguri, portant le bilan à «cinq morts». Les services de secours n'ont pas confirmé ce bilan dans l'immédiat. Ce double attentat survient deux semaines après une attaque à Konduga où un kamikaze avait tué cinq miliciens à un poste de contrôle. Le conflit qui dure depuis neuf ans a fait plus de 20.000 morts et environ 2,6 millions de déplacés au Nigeria. Le groupe jihadiste a été largement affaibli par la contre-offensive des armées de la région (Cameroun, Tchad, Niger, Nigeria) depuis trois ans, mais les attaques et attentats contre des cibles militaires et civiles restent récurrentes. Le 1er mai, au moins 86 personnes ont été tuées dans deux attentats-suicides visant une mosquée et un marché dans la ville de Mubi, dans l'Etat voisin de l'Adamawa. Par ailleurs, le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, a exprimé dimanche son inquiétude quant aux ingérences croissantes de certaines parties non africaines dans les affaires internes de la Somalie.»Ces ingérences risquent de perturber les efforts de consolidation de la paix et de construction de l'Etat qui sont actuellement déployés en Somalie», a affirmé M. Faki au cours d'une rencontre avec le Premier ministre somalien Hassan Ali Khaire, au siège de l'UA, dans la capitale éthiopienne, selon un communiqué de l'UA. «Ces ingérences risquent également de réduire à néant les progrès qui ont été accomplis au prix d'importants efforts conjoints de la part de la Mission de l'Union africaine en Somalie (AMISOM) et des forces de sécurité somaliennes», a-t-il déclaré, appelant tous les acteurs extérieurs concernés à s'abstenir de toute action qui pourrait nuire aux progrès enregistrés en Somalie.