La dégringolade prend fin Après avoir plongé deux séances consécutivement suite aux déclarations russo-saoudiennes qui faisaient état d'une augmentation de la production (Opep-non Opep) les cours de l'or noir se sont finalement ressaisis. L'hémorragie a été stoppée. Les prix du pétrole se sont affichés, de nouveau à la hausse après deux séances consécutives de sévère déprime imputée aux déclarations russo-saoudiennes qui faisaient état d'une augmentation de la production Opep-non Opep. Les pays producteurs auront «bientôt la possibilité de libérer l'offre» avait annoncé vendredi dernier le ministre de l'Energie saoudien lors d'un forum économique qui s'est tenu du 24 au 26 mai à Saint-Pétersbourg. «Comme nous l'avons toujours dit, le retour du pétrole sur le marché doit se faire progressivement. Nous ne le ferons pas rapidement. Cela interviendra probablement au deuxième semestre de cette année», a ajouté Khaled al-Faleh. «Si nous arrivons à l'idée commune qu'il est indispensable d'assouplir le niveau (de production, ndlr), cela doit se faire à partir du troisième trimestre», avait estimé de son côté le ministre russe Alexandre Novak. Le marché a aussitôt répondu. Le baril de Brent de la mer du Nord a dévissé de 2,35 dollars sur l'Intercontinental Exchange de Londres. A New York, le baril de «light sweet crude» cédait 2,83 dollars. La belle envolée du baril qui lorgnait vers les 80 dollars a été stoppée net. La dégringolade s'est poursuivie lundi pour prendre fin hier. Il faut cependant souligner que si pour le Brent de la mer du Nord les choses vont beaucoup mieux ce n'est par contre pas le cas pour le WTI référence du brut américain. Hier vers 14h30 heure algérienne, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 76,03 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 71 cents par rapport à la clôture de lundi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude «pour le contrat de juillet cédait 83 cents à 67,05 dollars. Encore sous le choc des propos des ministres de l'énergie de l'Arabie saoudite et de la Russie, deux poids lourds du marché mondial et surtout acteurs incontournables de l'accord de la baisse de la production de 1,8 million de barils par jour des pays membres de l'Opep et de ses 10 alliés hors cartel. Conclu le 10 décembre 2016 à Vienne ses contours ont été esquissés à Alger le 28 septembre de la même année lors d'un sommet de l'Opep qui s'est tenu en marge du 15ème forum international de l'énergie. Une initiative fruit de l'offensive diplomatique sans précédent, lancée par l'Algérie et initiée par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, pour sensibiliser les pays producteurs (Opep et non Opep) à la dégringolade des prix du pétrole. L'effet a été tout simplement spectaculaire, fabuleux puisque les cours de l'or noir qui évoluaient autour de 27 dollars à la mi-janvier 2016 ont atteint 80 dollars à Londres et évoluaient au-dessus des 70 dollars à New York, il y a à peine quelques jours. Inespéré. Les pronostics les plus optimistes tablaient sur un baril autour des 60 dollars en 2018. Le marché allait toutefois être douché par Moscou et Riyadh qui n'ont pas exclu d'ouvrir les vannes. La décision devrait se prendre lors d'une prochaine réunion qui doit se tiendra à la fin du mois de juin à Vienne. Le Tandem Opep-Russie cédera-t-il devant la mise en garde du président américain. «Les prix du pétrole sont artificiellement très élevés! Ce n'est pas bon et cela ne sera pas accepté! «avait prévenu Donald Trump il y a environ un mois. Le président Russe semble s'être déjà aligné sur la position. Vladimir Poutine a jugé «équilibré» un baril autour de 60 dollars. «Nous n'avons pas intérêt à une hausse des prix sans fin, 60 dollars nous convient», a déclaré Vladimir Poutine lors du Forum économique qui s'est tenu à Saint-Pétersbourg, il y a moins d'une semaine soulignant qu'au-delà de ce niveau cela pourrait «créer des problèmes pour les pays consommateurs» et affecter l'économie mondiale. L'homme fort du Kremlin s'est cependant démarqué du successeur de Barack Obama en indiquant qu'un niveau élevé du prix du baril favoriserait les producteurs de pétrole de schiste aux Etats-Unis. La conjoncture géopolitique et le rééquilibrage du marché laissent penser que le baril n'a pas dit son dernier mot...