Il explique le problème du sucre par le fait de l'augmentation des prix au niveau de la Bourse. Le million de logements, une promesse faite par le chef de l'Etat lors de son élection au second mandat présidentiel, sera livré dans les délais prévus, c'est à dire en 2009. Actuellement 500.000 logements sont en cours de réalisation et 700.000 autres seront lancés d'ici fin 2005. C'est ce qu'a annoncé solennellement le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, qui était, jeudi dernier, l'invité de l'émission télévisée «Rencontre de la rédaction». Faisant le point sur le programme de construction de logementS, ce dernier a laissé entendre que d'ici juillet 2006, le gros chantier de réalisation d'un million de logements sera entamé pour être achevé en 2009. Le premier responsable de l'Exécutif vient, à travers ses déclarations, raffermir l'engagement et la détermination de l'Etat à tenir ses promesses. Une telle nouvelle, soulagera, sans doute, les milliers de familles qui rêvent depuis des années d'avoir un toit. Le chef du gouvernement est allé loin d'ailleurs dans ses allégations pour dire: «Même s'il y a des retards, le million de logements sera prêt pour 2009». De ce fait, il y a lieu de souligner que le gouvernement a bien fait ses calculs pour faire coïncider la livraison des logements avec le prochain scrutin présidentiel. Donc, il est tout à fait normal que le gouvernement mette les bouchées doubles pour accélérer la réalisation de ce lot, un engagement cher sur lequel compte le président pour briguer un troisième mandat. Afin d'écarter toute polémique sur un éventuel retard, M.Ouyahia, d'un air très confiant, a déclaré: «Rien que pour la période 2001- 2004, nous avons pu réaliser 800.000 logements, alors je ne vois pas pourquoi on y arrivera pas cette fois- ci.» Il profitera, dans ce sens, pour parler du cas de l'Aadl et des autres agences pour dire que les promoteurs ont mal estimé le montage financier des chantiers, chose qui a provoqué, selon lui, l'arrêt des chantiers. A ce passage, le chef du gouvernement n'a pas oublié de marquer un point pour évoquer les entreprises qui ne respectent pas les délais en pointant du doigt les entreprises chinoises. «Les entreprises qui n'ont pas respecté leurs engagements ne seront jamais reconduites dans des opérations de construction», a-t-il sérieusement précisé. Dans cette émission, le chef du gouvernement a abordé plusieurs questions économiques qui préoccupent aujourd'hui le citoyens algérien. Parmi ces questions, on trouve en premier lieu l'augmentation des prix du sucre. Contrairement à ce que disent les autres, le chef du gouvernement n'a pas été par trente-six chemins pour expliquer les raisons de cette augmentation. «L'augmentation des prix du sucre est l'effet direct de la hausse des prix au niveau de la Bourse», a-t-il clairement résumé en affirmant par la suite que ce problème n'a aucun lien avec l'entrée en vigueur de l'accord d'association avec l'Union européenne. Concernant le problème des crédits bancaires, un problème épineux qui bloque l'investissement, l'invité de la télévision, avec toute franchise, a reconnu la lenteur du système bancaire et ses lacunes. Cependant, il dira que le nouveau système de paiement des banques sera opérationnel en 2006. «Si les banques publiques n'octroient pas de crédits, pourquoi le citoyen ne solliciterait-il pas alors les banques privées?», s'est-il demandé. Pour démontrer la réalité, le chef du gouvernement a eu recours aux chiffres, comme preuve concrète de la relance économique. «Il y a actuellement 100 milliards de DA dans les banques et près de 2000 milliards de dinars de crédits d'investissements», a-t-il précisé. Le chef du gouvernement a saisi l'occasion pour déclarer qu'il n'y a aucun malentendu entre lui et le ministre de la Participation et de la promotion de l'investissement. «Nous sommes toujours en consultation et nous avons vendu 72 entreprises jusqu´à présent», a-t-il encore affirmé tout en précisant que le Conseil de la participation n'est pas un marché public. Enfin, le chef du gouvernement a également écarté une éventuelle augmentation des salaires et la révision des prix du pétrole dans la loi de finances complémentaire. Ce dernier, qui ne tient pas beaucoup à la hausse des prix du pétrole pour gonfler les salaires, ne veut pas apparemment tomber dans l'erreur des années 80.