hamimid« La cnep-Banque a 32 000 logements » 55 000 logements sociaux seront distribués dans un délai maximum d'un mois, nous a affirmé le ministre du secteur, Mohamed Nadir Hamimid, dans un entretien accordé à El Watan. Par ailleurs, la location-vente, les logements inoccupés, les coûts de la construction, etc. sont autant de thèmes sur lesquels est revenu le ministre. La formule location-vente (AADL) sera maintenue avec comme objectif la réalisation de 80 000 logements, dont 65 000 financés par la Cnep-Banque. Au chapitre des logements inoccupés, au nombre de 32 000 unités, le ministre affirme laisser la latitude à la banque de l'immobilier, la CNEP-Banque, de prendre ses responsabilités en matière de leur affectation même s'il laisse entendre, dans le même temps, que l'Etat souhaiterait qu'une partie de ces logements (8000) lui soit affectée tandis que l'autre partie soit mise sur le marché sous la forme de la location-vente. Quel est le nombre des logements sociaux qui seront distribués et quand surtout ? Dans le cadre du programme quinquennal arrêté par le gouvernement pour la période 2004-2009, nous avons fixé l'objectif de réaliser durant cette période 120 000 logements sociaux. Nous avons volontairement réduit la consistance du programme du logement social. L'Etat continuera à soutenir, à aider les catégories défavorisées, mais il ne peut pas offrir cette gamme de produits à l'ensemble des autres couches de la société. Nous avons, depuis au moins quelques années, segmenté ces offres de logement. Nous mettons à la disposition des catégories défavorisées le logement social, mais nous donnons d'autres possibilités aux couches moyennes, celles du LSP (Logement social participatif, ndlr) et de la location-vente. Il est prévu au titre du deuxième quinquennat le lancement de 215 000 logements LSP et 275 000 logements ruraux. Encore une fois M. le ministre, peut-on savoir quand vous allez procéder à la distribution de ces logements ? Cela a déjà démarré, je peux vous citer le cas du wali de Tamanrasset qui m'a annoncé qu'il a procédé à la distribution de 475 logements et qu'il va distribuer dans les prochains mois un quota équivalent avec le lancement du programme de viabilisation. Il y a eu des distributions de logements dans plusieurs wilayas. Donc, les commissions de daïras, qui se substituent aux commissions communales, ont d'abord récupéré les dossiers au niveau des communes. Elles sont en train de les classer pour ensuite délibérer sur le choix des bénéficiaires. C'est une opération qui doit se faire dans la totale transparence et dans la parfaite équité ; je tiens vraiment à ce que le citoyen le sache. On ne peut pas répondre à toute la demande, il est quasiment impossible de le faire au moment où je vous parle, mais il est certain que ceux qui seront désignés et choisis répondront aux critères d'attribution du logement social. Pensez-vous que le transfert de la mission de distribution des logements sociaux aux commissions des daïras donnera les garanties nécessaires pour que le logement social aille réellement aux véritables nécessiteux ? D'abord les listings sont approuvés par le wali. Dès lors que celui-ci donne sa caution à un listing proposé par une commission communale, il a certainement eu des sources d'informations qui lui permettent de filtrer les demandes et toutes celles qui ne répondent pas ou celles qui ont été dénoncées par les citoyens. Les choses sont en train de s'améliorer chaque jour puisque nous voulons la transparence et l'équité. Il y a le recours au niveau des commissions de wilaya. La commission communale propose un listing qui est filtré par une commission de wilaya présidée par l'ancien président de l'APW, avant que n'intervienne l'approbation du wali. En somme, ce sont trois filtres qui permettent d'éliminer ceux qui ne répondent pas aux critères d'attribution prévus par la réglementation. Maintenant, les choses fonctionnent au niveau des commissions de daïra. On n'a pas éliminé les commissions communales d'attribution par le fait qu'on a soupçonné qu'il y avait de la manigance ou de la complaisance mais seulement parce que, politiquement, on avait senti que les communes voulaient plutôt être déchargées de ce lourd fardeau. Beaucoup de présidents d'APC ne voulaient pas assumer la responsabilité de distribution de ces logements du fait que la demande est forte et l'offre insuffisante. Nombreux sont ceux qui sont impatients de connaître la date exacte ou l'échéance de la distribution de ces logements sociaux... Tout le monde sait qu'il y a 55 000 logements non encore attribués. C'est un chiffre que j'ai annoncé. Des commissions sont mises en place, les dossiers ont été récupérés. Je pense que dans un délai d'un mois, on pourra écouler tout le stock des logements sociaux. C'est dans nos possibilités. Il restera certainement la période de recours au niveau des commissions de wilaya. Justement à propos du recours, y a-t-il un délai de réponse ? Bien entendu, ce délai est de 15 jours. On doit d'abord procéder à l'affichage des listes des bénéficiaires de telle manière à ce que nous puissions ouvrir ce délai de recours, et les familles ou les personnes qui s'estiment lésées sont en droit d'introduire un recours au niveau du wali. Une fois les recours examinés, on passe par la suite à l'attribution des logements. Pour revenir au programme quinquennal, peut-on en savoir plus sur sa contenance et sa faisabilité ? Nous avons d'abord un encours qui est actuellement de l'ordre de 385 000 logements répartis en 130 000 logements sociaux locatifs, 40 000 logements sociaux participatifs, 55 000 logements en location-vente, 45 000 logements promotionnels et 115 000 logements ruraux. Nous avons adjoint à cet encours un programme additionnel de 690 000 logements. L'avis d'appel d'offres, selon le chef du gouvernement, devra être lancé durant le premier semestre de l'année en cours... Le cahier des charges type est déjà élaboré et des instructions ont été déjà données pour un lancement prochain des avis d'appels d'offres, notamment pour la tranche 2005. Et il est possible que nous puissions lancer tout le programme dans ces appels d'offres. La formule AADL a suscité un certain espoir parmi la population. Cependant, l'opinion commune a constaté sinon des dysfonctionnements du moins des retards... Des programmes complètement en retard et pour les derniers, on n'en parle quasiment plus. C'est une formule qui a marché et qui va continuer à marcher encore chez nous, par le fait que le gouvernement a annoncé pour le deuxième quinquennat, la construction de 80 000 logements dont 65 000 seront financés par la CNEP-banque. Il y a eu un cas de force majeure dû au manque de la main-d'œuvre qualifiée. Mais je tiens à vous dire que ce programme de location-vente est un engagement du gouvernement que nous tiendrons. Le DG de l'AADL a annoncé qu'au titre de 2005, il y aura une livraison totale de 27 000 logements. C'est un chiffre qu'il a annoncé solennellement. Prenez donc acte de cet engagement. S'agissant de la CNEP-banque dont le projet remonte, faut-il le rappeler, à plus d'une année, il paraît qu'il y a eu un problème d'assiettes de terrain qui a fait retarder le projet. La CNEP-banque est sur le point de faire démarrer un programme de 8200 logements qui fait partie des 65 000 prévus dans le cadre de la location-vente. Les entreprises ont été choisies et les offres ont été également faites. Nous leur avons dégagé d'autres assiettes de terrain pour la réalisation de 34 000 logements supplémentaires. La CNEP exige préalablement la vérification de la « constructibilité » des terrains, elle choisit volontairement ses sites. On a revu également la convention de la CNEP qui avait été initialement approuvée. On l'a corrigée en essayant d'adopter la typologie, les surfaces et un certain nombre de conditions ainsi que le prix du mètre carré. La CNEP va réaliser un peu plus cher que ce qui a été proposé dans le cadre des 55 000 logements (le programme AADL de 2001, ndlr). De combien sera le nouveau prix justement ? Ils ont fait leurs calculs. Et à partir des résultats des avis d'appels d'offres, il me semble que le prix se situe autour des 26 500 DA le mètre carré. Ce prix ne cadre finalement pas avec l'objectif que s'est assigné le gouvernement... Nous sommes dans le cadre d'une opération commerciale, la CNEP finance sur ces crédits. Je dois dire que l'Etat garantit les frais de viabilisation, ainsi que la bonification des taux d'intérêt. Les acquéreurs ne payent que 2% pour le F4, 1% pour le F3 et 0,5% pour le F2. On va introduire des logements de type F2. L'engagement est donc pris par la CNEP pour la réalisation des 65 000 logements... C'est certain. Nous avons prévu 80 000 dont les 65 000 CNEP-banque et pour le reste, soit 15 000 logements, d'autres banques vont intervenir pour leur financement. Nous avons une offre d'ailleurs de la banque El Baraka qui propose de réaliser, sur ces crédits et avec les mêmes conditions que la CNEP, 5000 logements. Toujours à propos de la CNEP-banque, un nombre important de logements réalisés par cette banque demeure inoccupé. Qu'a-t-on prévu de faire ? Nous avons d'abord près de 14 000 logements que le Trésor a acheté au prix forfaitaire de 1 million de dinars et qu'il a transféré comme logements sociaux. Les logements en question ont été déjà distribués. Ensuite, il y a 34 000 logements. Et, au moment où je vous parle, le directeur général de la CNEP vient d'annoncer avoir placé auprès des acquéreurs, plus de 2000 logements de ce programme. Ce qui ramène le chiffre à 32 000 logements. La CNEP a maintenant toute la latitude de trouver des acquéreurs en réduisant par exemple ses taux d'intérêts. Mais si elle ne peut pas le faire, nous lui avons suggéré la reprise par l'Etat de 8000 logements qui seront transformés en logements de fonction. Le listing est arrêté. Pour le reste, la CNEP a également la latitude de les placer sous forme de location-vente. C'est une formule qui a marché mais à condition que la CNEP réduise ses coûts en les alignant sur ceux de l'AADL. Est-ce qu'il y a un délai qui a été accordé à la CNEP pour écouler ce stock de logements inoccupés ? On va laisser le soin à la CNEP d'assumer ses responsabilités. La question demeure la même : quel impact attendez-vous de cette baisse des taux d'intérêt sur les crédits à l'immobilier, décidée tout récemment par les banques publiques ? Il y a deux choses à savoir. Il y a d'abord l'action du promoteur immobilier qui veut obtenir un prix pour financer un programme de logements promotionnels à mettre sur le marché. Moi je le dis, je dois encourager les banques pour donner le maximum à ces promoteurs qui souhaitent offrir un produit au niveau du marché, un produit accessible. Quand il y a une baisse des taux d'intérêt, il y a fatalement une réduction du coût de ce produit sur le marché. Par ailleurs, il y a le problème du coût de la réalisation du projet. Et là je l'ai dit, nous ne sommes plus en situation de prix administrés. Nous laissons le marché agir. Je vous donne des indications. Pour le dernier quinquennat, nous avons fait une étude qui démontre que nous n'avons pas dépassé le prix au mètre carré de 16 500 DA hors VRD. Si j'ajoute les 2000 DA du VRD, cela veut dire que nous avons livré des projets à une moyenne nationale de 18 500 DA le m2. Le marché locatif est un marché hautement spéculatif en Algérie et dont les prix défient tout entendement. Y a-t-il une initiative pour mettre fin à cette situation d'anarchie ? C'est vrai, je reconnais qu'il y a spéculation au niveau du marché locatif. Mais s'il y a des promoteurs qui souhaiteraient réaliser des programmes pour qu'ils soient mis en location, nous les encourageons. Il faut désengager l'Etat progressivement de ce marché locatif. C'est pour cela aussi que nous avons prévu de céder tout le patrimoine appartenant à l'Etat et qui est mis en location (à peu près 500 000 unités). Pour les biens immobiliers appartenant aux particuliers, l'Etat ne peut pas intervenir, il ne peut pas réguler. Le degré de la maîtrise des coûts de logements détermine les prix de cession de ces derniers. Or, d'aucuns affirment une augmentation des prix, en tous cas une volatilité de certains matériaux comme le rond à béton ou parfois même le ciment etc. Je crois que quand vous passez un contrat avec un maître d'ouvrage, vous fixez les conditions de réalisation du projet et, au niveau des commissions de réalisation du projet, vous avez des clauses qui permettent l'actualisation ou la révision des prix du marché. Il est inséré généralement dans tous les marchés qui sont passés avec des entreprises, ce qu'on appelle une clause de révision ou d'actualisation avec les indices. Quand le ministère du Commerce publie ces indices, les entreprises de réalisation présentent des situations de révision ou d'actualisation de leurs prix. C'est de cette manière qu'on fait fluctuer le prix du marché. Les entreprises sont également à l'abri de toutes fluctuations sur les prix des matériaux. Il y a une protection qui est donnée à l'entreprise. Vous parlez de l'augmentation des prix du rond à béton sur le marché mondial, c'est vrai. Au niveau du ministère, nous avons fait une évaluation du coût de l'incidence de cette augmentation des prix : cela représente pas plus de 5%. Au moment où le secteur du logement exprime des besoins énormes, est-ce qu'il y a eu des actions qui ont été menées pour alimenter suffisamment le marché en matériaux de construction ? Nous sommes dans une situation d'économie de marché, et dès lors que le marché est ouvert... il y a des importateurs qui introduisent sur le marché local beaucoup de produits tels le rond à béton, le bois, et même le ciment. Le marché est régulé par cet appoint des importateurs privés. Pour le ciment, vous savez que le prix a baissé du fait d'une production plus importante et d'une importation soutenue. On n'a pas souffert en 2004 d'une pénurie du ciment. Ali Benyahia , Salah Slimani