Le chef de l'Etat fera certainement des inaugurations pour marquer son passage dans cette wilaya. Le président de la République M.Abdelaziz Bouteflika se rendra demain à Tizi Ouzou pour animer un meeting dans le cadre de la campagne référendaire pour le projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale. La visite sera la première dans cette région «frondeuse» depuis la réélection du chef de l'Etat à la magistrature suprême en avril 2004. Elle intervient, faut-il le souligner, après tout le travail effectué par le chef du gouvernement avec les archs de Kabylie pour mettre un terme à la situation qui prévalait dans cette région durant un peu plus de 3 années. Entrée en «dissidence» avec le pouvoir central après la mort de dizaines de jeunes lors de manifestations populaires, la Kabylie a vécu de longues années une véritable descente aux enfers à cause de la situation de «ni guerre ni paix» qui a caractérisé le quotidien des citoyens de la région. Depuis, les choses ont changé, la situation en Kabylie semble se normaliser, mais il reste que sur le plan économique, les choses n'évoluent pas rapidement pour faire oublier aux populations locales ce qui s'est passé et reprendre une vie meilleure et en finir avec le deuil et le marasme. Le chef de l'Etat fera certainement des inaugurations pour marquer son passage dans cette wilaya mais cela devrait lui permettre également de constater personnellement sa cote de popularité dans la région après la tempête politique déclenchée par le mouvement citoyen durant les trois dernières années. Le président de la République, dans son discours, abordera sûrement le sujet, d'autant que la «crise de Kabylie» semble indissociable avec la «réconciliation nationale». Le président fera-t-il des annonces spectaculaires au profit de la région? En tout cas l'occasion est toute indiquée pour marquer la «conscience Kabylie». Car en définitive, que demandent réellement les citoyens de cette région dont l'unité nationale est sacrée? Juste un toit, un travail et qu'on respecte leur spécificité et leur langue. Cela dit, les observateurs n'écartent pas l'hypothèse que le chef de l'Etat abordera longuement le traité d'amitié algéro- fraçais d'autant que des «informations» non officielles font état du retardement de la signature du traité, prévu initialement pour cette fin d'année. Les nostalgiques de «l'Algérie française» dans l'Hexagone tentent toujours de saper le travail réalisé jusqu'ici par Bouteflika et Jacques Chirac. A l'origine des «manoeuvres», il y a les harkis et là-dessus, le chef de l'Etat a été clair. Cette catégorie d'Algériens qui ont combattu leurs frères et tuer parmi leur propre famille ne font pas partie de nous. La question a été définitivement tranchée lors des multiples «sorties» du président de la République qui souligne cependant que les enfants de harkis peuvent réintégrer leur pays d'origine quand ils le souhaitent. Enfin, il faut noter qu'en programmant Tizi Ouzou dans son “canevas”, c'est une page douloureuse qui vient d'être tournée. Bouteflika semble entré par la grande porte, encore une fois, dans une région qui a toujours constitué un “casse-tête chinois pour les autorités centrales”. Jusqu'où ira le premier président de la République algérienne après avoir décrété tamazight langue nationale? Le discours de demain dans la ville des Genêts promet en tout cas d'être riche en enseignements.