L'Allemagne ne défendra pas son titre Du spectacle sur le terrain, un champion du monde déjà au tapis, une ambiance festive dans les rues, pas de hooligans à l'horizon: le premier tour du Mondial-2018 s'est achevé jeudi, et jusqu'ici l'édition russe se passe sans accroc majeur. Les stars sont bien au rendez-vous. Lionel Messi est l'auteur d'un des plus beaux buts du tournoi face au Nigeria, avec un contrôle en deux temps dans la course et un tir croisé. «Je ne pense pas que quelqu'un sur cette terre puisse trouver le remède pour stopper Messi», a commenté Presnel Kimpembe, défenseur de la France, prochain adversaire de l'Argentine. Ce soir-là, le spectacle était aussi en tribunes. Diego Maradona danse avec une VIP nigériane, entre en transe sur le but de Leo, fait un malaise, puis adresse deux doigts d'honneur sur le but de la victoire argentine. La signature de ce Mondial, ce sont les buts dans le temps additionnel, le money time russe. Quand Toni Kroos maintient l'Allemagne en vie, c'est avec une superbe frappe à la 90e+5. Et quand la Corée du Sud humilie cette même Mannschaft, c'est encore sur des buts tardifs, de Kim Young-gwon (90'+2) et Son Heung-min (90'+6). L'Allemagne, championne en titre, déjà éliminée au premier tour, c'est une des surprises de ce tournoi qui n'en manque pas. La Russie, incapable de gagner un match en 2018 avant la compétition, s'est ainsi qualifiée pour les 8es de finale. Pour la première fois en Coupe du monde, l'assistance vidéo à l'arbitrage (VAR) a été utilisée. Il n'y a pas eu d'erreur manifeste avec cette technologie. Mais ceux qui pensaient que sa présence mettrait fin aux contestations et aux polémiques en sont pour leur frais. «La VAR, c'est 'bullshit''!», lâche ainsi devant les caméras l'ailier marocain Noureddine Amrabat. La moyenne de buts (2,54, soit 122 inscrits en 48 matchs) se situe dans la tranche haute. Au Brésil en 2014, elle était de 2,67 sur l'ensemble de la compétition. Il y a eu 24 penalties sifflés, un record, dont 9 après recours à la VAR. Dès les jours précédant le coup d'envoi du Mondial (le 14 juin) les abords de la place Rouge étaient déjà noirs de monde. Plusieurs dizaines de milliers de fans d'Amérique latine défilent depuis dans la capitale russe et l'ont redécorée de leurs drapeaux et maillots bariolés. Quelque 45.000 Péruviens sont venus supporter les Incas pour leur premier Mondial depuis 1982 - 25.000 d'entre eux sont partis du Pérou, et les autres de plusieurs endroits d'Europe - selon le ministère des Transports du pays andin. Nombre de pays latino-américains, comme l'Argentine ou le Pérou, bénéficient d'un régime sans visa pour la Russie. Le tourisme en provenance du continent sud-américain connaît aussi un coup de fouet grâce à l'émergence d'une classe moyenne de plus en plus aisée. Face à cet afflux, les Européens font pâle figure, peu nombreux et bien moins visibles dans les rues de Moscou mais aussi de Kazan ou Sotchi. Tout le monde avait en mémoire les terribles images des hooligans russes s'en prenant à des fans anglais dans les rues de Marseille pendant l'Euro-2016. La peur était grande à l'idée de nouveaux incidents. Le seul dérapage dans cette ville est d'ailleurs venu de trois Britanniques filmés en train d'entonner des chants antisémites dans un bar de la ville, autrefois baptisée Stalingrad, et théâtre d'une terrible bataille durant la Seconde Guerre mondiale. Car côté russe, les autorités ont pris le problème à bras le corps, n'hésitant pas à utiliser la manière forte (carte d'identité pour les supporters, présence discrète mais très efficace de la police) pour dissuader les fauteurs de troubles de s'illustrer pendant le Mondial-2018. Seul autre incident notable, des images filmées par un téléphone portable ont montré deux supporters croates, au sol, roués de coups de poing et de pied par quatre Argentins, dans un couloir d'accès aux tribunes du stade de Nijni Novgorod. Ils ont été identifiés par les autorités argentines. Classement des buteurs Kane devant Ronaldo et Lukaku Il aura suffi de deux matchs en phase de poules au capitaine de l'Angleterre Harry Kane, préservé contre la Belgique jeudi, pour inscrire 5 buts et prendre la tête du classement des buteurs du Mondial-2018 avant les rencontres à élimination directe qui commencent aujourd'hui. Kane et les Trois Lions affrontent la Colombie mardi en 8es de finale. D'ici-là son dauphin portugais Cristiano Ronaldo (4 buts) aura eu l'occasion de le rejoindre, voire de le dépasser, dès aujourd'hui contre l'Uruguay. L'autre artificier à 4 réalisations, le Belge Romelu Lukaku rejoue lundi contre le Japon.