Dans un tweet, avant d'arriver en Corée du Nord, le secrétaire d'Etat a dit que son objectif était «de continuer notre travail jusqu'à une dénucléarisation complète et vérifiée de la RDPC, comme s'y est engagé le président Kim». Washington espère que le processus sera enclenché dans l'année. Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo est arrivé hier à Pyongyang où il compte obtenir de Kim Jong Un des engagements plus précis sur la dénucléarisation après le sommet historique entre le dirigeant nord-coréen et le président américain Donald Trump. Le chef de la diplomatie américaine a été accueilli par son homologue Ri Yong Ho ainsi que par le bras droit du numéro un nord-coréen Kim Yong Chol, selon un pool de journalistes qui l'accompagne. Depuis sa rencontre le 12 juin à Singapour avec Kim Jong Un, Donald Trump s'est montré optimiste sur les chances de paix dans la péninsule divisée depuis la guerre de Corée (1950-53), se vantant que la menace d'une guerre nucléaire était écartée. Mais le communiqué signé par MM. Kim et Trump à l'issue de la rencontre était avare de détails. M. Kim a «réaffirmé son engagement ferme et inébranlable envers la dénucléarisation complète de la péninsule coréenne». Une formulation vague qui a déçu les attentes des experts, d'autant qu'elle ne fait pas mention de la nécessité que ce processus soit aussi «vérifiable et irréversible», comme le réclamaient les Etats-Unis. Pyongyang ne s'est pas engagé publiquement à renoncer à son arsenal nucléaire qui lui a valu de multiples trains de sanctions de l'ONU. Des images satellite ont montré fin juin que des travaux d'amélioration se poursuivaient dans le centre de recherche nucléaire du site de Yongbyon. Le secrétaire d'Etat est chargé de négocier un projet qui, espère Washington, verrait M. Kim déclarer clairement l'étendue et la nature de ses programmes nucléaire et balistique et accepter un calendrier pour le démantèlement de son arsenal. «Nos leaders ont pris des engagements lors du sommet de Singapour sur une dénucléarisation complète de la Corée du Nord», avait déclaré M. Pompeo lors d'une escale sur la base américaine de Yokota au Japon. «Le but de mon déplacement est d'obtenir des détails sur ces engagements et de poursuivre la mise en oeuvre de ce que les deux leaders ont convenu. J'attends la même chose de la République populaire démocratique de Corée (RDPC)», le nom officiel de la Corée du Nord, a ajouté le chef de la diplomatie américaine. Kim Yong Chol a salué l'Américain en relevant qu'il s'agissait de sa troisième visite dans le pays. «Plus nous nous rencontrons, plus j'espère que notre amitié sera profonde», a-t-il dit. «Plus vous viendrez, plus nous pourrons établir de confiance réciproque». Dans un tweet avant d'arriver en Corée du Nord, le secrétaire d'Etat a dit que son objectif était «de continuer notre travail jusqu'à une dénucléarisation complète et vérifiée de la îRDPC, comme s'y est engagé le président Kim». Washington espère que le processus sera enclenché dans l'année, mais beaucoup d'experts et de détracteurs du président Trump estiment que la promesse faite par le dirigeant nord-coréen lors du sommet ne vaut pas le papier sur lequel elle a été écrite et que le processus, même s'il débute, pourrait prendre des années. Dans l'intervalle, l'administration américaine entend bien maintenir en place les sanctions économiques internationales qui, à ses yeux, ont poussé le Nord à la table des négociations. Le secrétaire d'Etat américain a balayé en riant les informations de la presse sud-coréenne selon lesquelles il était venu en Corée du Nord avec en poche un CD du «Rocket man» d'Elton John. Selon le quotidien Chosun Ilblo, citant des sources anonymes à Washington, le disque est un cadeau pour Kim Jong Un, une référence au «petit homme fusée (rocket man)» lancé par le président américain à l'endroit du numéro un nord-coréen, pendant leur combat rhétorique l'année dernière. M. Pompeo va passer pour la première fois la nuit à Pyongyang. Après ses discussions vendredi et samedi, il se rendra à Tokyo où il informera les responsables japonais et sud-coréens. Le secrétaire d'Etat américain ira ensuite au Vietnam, puis à Abou Dhabi avant de rejoindre M. Trump à Bruxelles pour le sommet de l'Otan les 11 et 12 juillet.