Cherchant à emboîter le pas aux rebelles de Deraa, au moins cinq localités insurgées dans la province de Kouneitra ont hissé, lundi, le drapeau du régime syrien, «dans l'optique de rejoindre l'accord de réconciliation» ou de bénéficier au moins de l'évacuation vers Idlib. Au moins 15 civils ont été tués hier dans des frappes aériennes visant le sud de la Syrie, secteur sensible où le pouvoir de Bachar al-Assad et son allié russe sont engagés contre des insurgés, a rapporté une ONG. Au moins 15 civils, «dont deux femmes et cinq enfants» ont péri dans des frappes aux abords de la localité de Aïn al-Tina», à Qouneitra, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Des militants des groupes terroristes ont partagé sur les réseaux sociaux des images des victimes, enveloppées dans des couvertures tachées de sang. Il s'agissait de déplacés, qui avaient trouvé refuge dans un immeuble abandonné, après avoir fui des combats ailleurs dans le sud du pays, selon l'OSDH. Par ailleurs, un civil a été tué dans des raids russes aux abords de la localité d'El-Aliyah, dans l'ouest de la province de Deraa, tout près de Qouneitra, toujours selon l'OSDH dont l'unique animateur est basé à Londres «Depuis hier matin, des raids russes intensifs et des barils d'explosifs largués par le régime visent un secteur à cheval entre Qouneitra et Deraa,», a indiqué le responsable de cette ONG, Rami Abdel Rahmane. C'est dans cette région que sont déployés les pseudo jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham, organisation dominée par l'ex-branche d'Al-Qaïda, selon la même source. Ces terroristes ne sont pas concernés par l'accord dit de «réconciliation» négocié le 6 juillet par la Russie, qui de fait a entraîné une capitulation des rebelles dans la province de Deraa, désormais passée quasi-entièrement sous le contrôle du régime. Malgré l'accord et le retour d'un semblant de calme dans cette province, des dizaines de milliers de déplacés ayant fui les hostilités se trouvent toujours dans la région de Qouneitra, certains près du Golan, selon l'ONU. Dimanche et lundi, au moins 43 soldats du régime syrien ont été tués dans les combats dans le Sud. Ces violences ont fait également au moins 48 morts parmi les insurgés, en grande majorité des terroristes de Hayat Tahrir al-Cham, selon l'OSDH. Toutefois, cherchant à emboîter le pas aux rebelles de Deraa, au moins cinq localités insurgées dans la province de Kouneitra ont hissé lundi le drapeau du régime, «dans l'optique de rejoindre l'accord de réconciliation», a précisé M. Abdel Rahmane.» Les factions rebelles dans ces localités ont abandonné les combats contre le régime pour éviter les bombardements et les destructions», a-t-il précisé. Déclenché en 2011, dans le cadre du soi disant printemps arabe, le conflit en Syrie s'est complexifié au fil des ans, avec l'implication de pays étrangers et de plusieurs groupes terroristes, dont certains instrumentalisés par des parties régionales, sur un territoire de plus en plus morcelé. Il a fait plus de 350.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.