Les habitants tout comme les estivants venus de divers horizons en cette période estivale vivent comme dans une sorte de dépotoir à ciel ouvert La capitale des Hammadites vit ses plus mauvais moments en matière d'hygiène. Chaque jour que Dieu fait, des amas d'ordures font office de décor et semblent s'éterniser sans inquiéter personne. La gestion et la collecte des ordures ménagères restent la problématique qui se pose avec acuité à Béjaïa. La situation est inquiétante. Depuis la fermeture définitive du CET de Sidi Bouderaham, rien n'est venu redonner, un tant soit peu, espoir quant à l'amélioration de la situation. L'Epic, bien que débloqué, n'est toujours pas opérationnel. Les autorités communales qui ont promis de faire de Béjaïa une ville propre, brillent par leur inertie que rien ne peut expliquer si ce n'est un laxisme délibéré ou une incapacité à faire face à la situation. Une situation qui ne s'améliore pas. Bien au contraire elle empire. La faille apparaît plus nettement, notamment en cette période de saison estivale. La collecte fait défaut. Elle est surtout mal organisée et se fait avec des moyens très insuffisants En un laps de temps, la ville est envahie de détritus sortis l'on ne sait d'où. Aux failles de la collecte, s'ajoute l'incivisme des citoyens pour donner lieu à un décor loin d'honorer la ville et sa réputation. Des tonnes de déchets quittent les ménages quotidiennement et les habitants n'appliquent toujours pas les consignes de respect de l'horaire fixé par la municipalité. Du coup, certaines niches d'ordures sont remplies dès le petit matin alors que les camions de ramassage ne font leur ronde qu'en début de soirée. Face à cette situation, l'APC est appelée à réorganiser les passages, mais pour cela il faudra davantage de moyens. Ceux dont elle dispose pour l'instant permettent tout juste un passage quotidien et là encore, il est rarement réussi. Outre l'option de suppression de certaines décharges sauvages au centre même de la ville comme celle de Targa Ouzemour et la coordination avec les associations de quartiers qui s'organisent et des actions de volontariat initiées par-ci et par-là, la municipalité est en passe d'acquérir d'autres engins pour renforcer le parc existant. L'octroi de la collecte au niveau des quartiers de banlieue aux privés soulagera énormément les équipes communales, dont les engins tournent pratiquement sans arrêt. Depuis la disparition de l'opération «Blanche Algérie», qui employait des centaines de jeunes, répartis en équipes, recrutés par la DAS de Béjaïa dans le cadre de cette opération, la ville sombre de nouveau dans sa saleté. Absentes également dans les 52, que compte la wilaya de Béjaïa, ses équipes ont été d'un apport non négligeable dans l'amélioration de l'hygiène publique, leur absence se fait vraiment sentir de par ce qu'elles apportaient comme contribution à améliorer le cadre de vie des citoyens et la préservation de l'environnement. En attendant, c'est le triste spectacle que celui que vit la capitale des Hammadites. Les artères de la ville croulent indéfiniment et littéralement sous les immondices. Des amas d'ordures s'entassent pour grossir chaque jour un peu plus. Pas une rue ni boulevard, encore moins un quartier n'échappe à ce spectacle de désolation qui s'invite en pleine saison de tourisme pour compléter un tableau des plus sombres en la matière. Béjaïa reste plongée dans une situation inextricable pouvant même engendrer des maladies. Incontestablement, la menace sur la santé publique est réelle. Les habitants tout comme les estivants venus de divers horizons en cette période estivale vivent comme dans une sorte de dépotoir à ciel ouvert. Tout le monde semble se plaire dans ce décor de désolation à faire fuir le plus téméraire. Alors que la saison n'a pas été à la hauteur des attentes, voilà qu'on se laisse aller à une négligence qui laissera à coup sûr des traces.