Des observateurs de l'ONU surveillent les positions dans le plateau du Golan La rencontre de lundi est intervenue au moment où les troupes gouvernementales syriennes ont repris aux rebelles le contrôle de la majeure partie de deux provinces du sud de la Syrie à proximité du plateau du Golan. Moscou a proposé que les forces iraniennes présentes en Syrie soient maintenues éloignées de la partie du Golan occupée par Israël, a indiqué hier un responsable israélien, réitérant cependant le refus de son pays de toute présence militaire iranienne sur le territoire syrien. Lors d'une rencontre lundi à Jérusalem entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, la Russie a proposé que les forces iraniennes soient maintenus à une distance de 100 km de la ligne de démarcation sur le plateau du Golan, selon ce responsable qui a requis l'anonymat. Mais pour Israël cela n'est pas suffisant. «Nous n'accepterons pas d'une implantation militaire iranienne en Syrie, que cela soit près de la frontière ou au-delà d'une distance de 100 km, évoquée et acceptée par les Russes», a affirmé ce responsable. Le texte adopté jeudi dernier par le Parlement israélien désigne «l'Etat d'Israël comme l'Etat national du peuple juif où celui-ci applique son droit naturel, culturel, religieux, historique», précisant que «le droit d'exercer l'autodétermination au sein de l'Etat d'Israël est réservé uniquement au peuple juif». La rencontre de lundi est intervenue au moment où les troupes gouvernementales syriennes ont repris aux rebelles le contrôle de la majeure partie de deux provinces du sud de la Syrie à proximité du plateau du Golan. L'avancée de l'armée du président Bachar al-Assad a provoqué la fuite de centaines de milliers de personnes vers le sud. Israël avait annoncé dimanche, à grands renforts de tambours médiatiques, l'évacuation vers la Jordanie de centaines de Casques blancs et de membres de leurs familles, à la demande de pays occidentaux prêts à accueillir ces secouristes devenus mondialement célèbres pour leur travail dans les zones rebelles. Finalement, sur les 800 Casques blancs qui devaient transiter par Israël pour passer en Jordanie, seule la moitié, environ 400, ont été acheminés par l'armée israélienne, 442 autres ayant été coincés dans les poches de la ville de Deraa, tombée aux mains de l'armée syrienne. Damas avait dénoncé hier une «action criminelle» qui confirme les liens que les autorités syriennes ont toujours affirmés entre les Casques blancs et les groupes terroristes présents dans le pays, avec le soutien à la fois d'Israël et de la coalition internationale emmenée par les Etats-Unis ainsi que de certains pays de la région. Profitant du conflit ouvert par le président américain avec le retrait unilatéral de l'accord sur le nucléaire iranien, Israël a fait monter les enchères en sonnant l'hallali contre le régime iranien dont il craint la montée en puissance dans la région, d'où les propos et les actes provocateurs du premier ministre Benjamin Netanyahu qui voudrait mobiliser une coalition contre Téhéran pour anéantir ce qu'il considère comme la menace la plus grave pour l'existence même de l'Etat hébreu, tout juste proclamé à la faveur d'une loi raciste et carrément fascisante Etat-nation juif. Le hic, c'est que la proposition russe d'un maintien des forces iraniennes en Syrie «loin du Golan», si elle venait à être confirmée, serait une reconnaissance de facto de l'occupation illégale israélienne du plateau du Golan, au mépris des résolutions de l'ONU et de la légalité internationale. Par ailleurs, une source militaire syrienne a accusé hier Israël d'avoir tiré en direction d'un avion de guerre syrien qui menait des opérations contre les jihadistes en Syrie, l'Etat hébreu affirmant que l'appareil était dans l'espace aérien israélien. Le régime syrien et ses alliés ont lancé le 19 juin une offensive pour reprendre les zones rebelles dans les provinces de Deraa et de Quneitra, dans le sud de la Syrie, des régions qui bordent la partie du plateau du Golan occupée et annexée par Israël. Les forces du régime ont réussi à reprendre la majorité de ces territoires aux rebelles et encerclent désormais un secteur tenu par le groupe Etat islamique (EI) proche du Golan. Le régime de Damas accuse depuis longtemps Israël de soutenir l'EI et d'autres groupes d'opposition. «L'ennemi israélien a confirmé avoir adopté des groupes armés terroristes, et a visé l'un de nos avions qui frappait leurs positions dans la région de Saïda (...) dans l'espace aérien syrien», a affirmé la source militaire syrienne. La source, citée par l'agence syrienne Sana, n'a pas précisé si l'avion avait été touché ou abattu. Plus tôt, l'armée israélienne avait donné une version différente de l'incident.