Combien de fois faudra-t-il le répéter? C'est à peu près ce qu'a voulu dire, jeudi dernier, le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense et chef d'état major de l'ANP. «J'avais auparavant souligné et clarifié, avec insistance, à maintes occasions, que l'Armée nationale populaire est une Armée qui connaît ses limites, voire le cadre de ses missions constitutionnelles, qui ne peut en aucun cas être mêlée aux enchevêtrements des partis et des politiques, ou être immiscée dans des conflits qui ne la concernent ni de près ni de loin.» a-t-il notamment déclaré lors de la cérémonie en l'honneur des meilleurs lauréats des Cadets de la Nation au baccalauréat 2018. Tout le monde s'accorde à dire qu'il répondait au leader du MSP, Abderezzak Makri, qui fait le tour des formations politiques pour leur «vendre» son initiative de consensus national dans laquelle il veut impliquer l'ANP. Pour mieux comprendre, il s'agit, pour Makri, du «candidat du consensus» pour la présidentielle de 2019. Tout en jurant, le coeur sur la main, n'avoir «aucune arrière-pensée, politique ou autre». Et d'ajouter avec aplomb, «Nous avons juste donné le profil de celui qui pourrait être le candidat du consensus.» Mais pourquoi, Makri et les autres personnalités de l'opposition,avant lui, pensent à l'armée à l'échéance présidentielle plutôt qu'aux urnes? Gaïd Salah donne sa réponse: «L'une des mauvaises pratiques, voire étranges, irrationnelles et inacceptables, à la veille de chaque rendez-vous électoral, que ce soit pour l'APN, pour les APC et APW, ou même pour les élections présidentielles, je dis, à la veille de ces importants scrutins nationaux, et au lieu d'essayer de s'approcher du citoyen en conférant davantage d'importance à ses préoccupations, quelques personnes et certaines partis s'éloignent volontairement de l'exercice politique.» Il ajoute sans ménagement que «la politique est l'aptitude à s'adapter aux réalités du quotidien...ce qui nécessite un haut niveau de performance politique en toutes conditions et circonstances». Voilà un échantillon de ce haut niveau de performance politique que possède Abderezzak Makri. C'était lors de sa conférence de presse du 14 juillet dernier. «Certes, le pays traverse une situation économique difficile, mais des solutions existent», a-t-il affirmé. Et quelles sont ses solutions? Il n'en cite aucune et change très vite de sujet. Chacun comprendra pourquoi l'opposition est «allergique» au peuple, à l'électorat. Elle n'a rien de concret à lui proposer pour une bonne gestion de la cité. Reste la ruse pour camoufler des intérêts personnels en «transition démocratique» et de «consensus national». D'où cette conclusion fulgurante de Gaïd Salah: «L'Armée nationale populaire ne peut être le souffre-douleur de certains incapables, ni l'arbre qui couvre la forêt de leur impuissance.» Voilà la vérité que le peuple algérien aime entendre!