Même durant les périodes où les caisses de l'Etat débordaient d'argent frais, le retard est de mise dans la plupart des grandes réalisations du pays. Les conséquences sont désastreuses aussi bien pour l'économie nationale que pour les collectivités. C'est le cas de l'hôpital des grands brûlés d'Oran dont l'inauguration prévue pour le 5 juillet dernier, ne le sera qu'en décembre prochain. C'est ce qu'a indiqué, hier, le wali d'Oran Mouloud Cherifi en marge de la visite d'inspection qu'il a effectuée sur les lieux. «Le retard accusé en la matière ne concerne pas uniquement cet hôpital, mais tous les autres projets liés au secteur de la santé pour des considérations financières», a justifié le wali rassurant que finalement «tout est rentré dans l'ordre depuis l'intervention du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui a ordonné au gouvernement de débloquer les fonds nécessaires pour l'achèvement des chantiers inhérents à trois secteurs, dont celui de la santé», a déclaré le chef de l'exécutif de la capitale de l'Ouest à la presse. Cependant, l'argument financier n'est pas la seule raison qui expliquerait ces retards en Algérie. Même durant les périodes où les caisses de l'Etat débordaient d'argent frais, le retard est de mise dans la plupart des grandes réalisations du pays. Il y a d'une part les insuffisances de l'outil de réalisation national et d'autre part, le manque de management dans la gestion des projets. Car même ceux confiés aux sociétés étrangères n'avancent pas aux rythmes qu'il faut. Qu'en est-il de la Grandes mosquée d'Alger, des stades d'Alger, de Tizi Ouzou, d'Oran? Qu'en est-il des chantiers Aadl, des légendaires logements LSP de Draria qui tardent à voir le jour depuis plus 10 ans? Que dire alors de l'autoroute Est-Ouest, des pénétrantes?...Les exemples pullulent... L'hôpital des grands brûlés, situé à Sidi Chahmi, est un projet d'envergure nationale, d'une capacité de 140 lits. Le chantier, pour lequel 80 millions de dinars ont été mobilisés, a été lancé en 2013. Le maître d'oeuvre s'est fixé initialement un délai de 36 mois quant à sa livraison, rappelle-t-on. Le taux de sa réalisation a atteint actuellement les 75%, selon les explications données au wali par les responsables de la société chargée des travaux. Mouloud Chérifi s'est dit -satisfait- de cette situation. Il trouve même que la cadence est «bien soutenue» par rapport à la dernière visite sur les lieux. Il a ajouté que «ce nouvel hôpital sera un acquis très important non seulement pour la population oranaise, mais aussi pour toute la région Ouest du pays». Dans la foulée, le wali a reconnu que le fonctionnement de cet établissement nécessitera un budget important, d'où sa demande aux services concernés d'établir d'ores et déjà leurs besoins dans ce registre afin de les présenter au ministère de tutelle, de manière à ce que tout soit mis en oeuvre parallèlement à la réception du projet. Non loin de ce chantier d'une superficie de 17000 m2, il a également inspecté le projet de réalisation de l'Institut national de recherche sur le cancer. Là aussi, le même responsable s'est dit «réjoui» de l'avancement des travaux, qui ont connu à leur tour un retard sensible pour les mêmes considérations financières, a-t-il expliqué, annonçant la livraison de cet établissement au début de l'année 2019. Toujours dans le secteur de la santé, le wali a rappelé que pas moins de six établissements hospitaliers sont actuellement en cours de réalisation au niveau des communes de Sidi Chahmi, El Kerma, Oued Tlélat et Gdyel, entre autres. «Toutes ces réalisations vont permettre une meilleure prise en charge des malades au niveau de l'Oranie et permettront ainsi de diminuer la pression pesant actuellement sur les établissements en place», a souligné le même responsable qui a insisté, au passage, sur la nécessité de faire participer les spécialistes dans les opérations d'acquisition des équipements médicaux, en contribuant notamment à l'établissement des cahiers des charges.