Bachar en grande discussion avec les soldats syriens Les troupes syriennes ont été soutenues militairement par les alliés russe et iranien, ainsi que par des combattants du Hezbollah libanais et des miliciens irakiens, iraniens et afghans. Elles ont pu progresser sur le terrain après des bombardements meurtriers mais aussi des accords de capitulation imposés aux rebelles. Le président syrien Bachar al-Assad a affirmé hier dans une lettre ouverte à ses troupes qu'elles étaient près de gagner la guerre, après une série de victoires sur le terrain. «Notre victoire est proche», a-t-il écrit à l'occasion du 73e anniversaire de l'armée syrienne. Plus de sept ans après le début du conflit, les forces du régime ont réussi à reprendre aux rebelles et aux jihadistes des régions entières, contrôlant désormais près des deux-tiers du territoire, y compris une grande partie des villes principales, des axes routiers ainsi que plusieurs points de passage frontaliers. Les troupes syriennes ont été soutenues militairement par les alliés russe et iranien, ainsi que par des combattants du Hezbollah libanais et des miliciens irakiens, iraniens et afghans. Elles ont pu progresser sur le terrain après des bombardements meurtriers mais aussi des accords de capitulation imposés aux rebelles qui ont entraîné le départ de dizaines de milliers de combattants avec leurs proches de secteurs repris par les troupes gouvernementales. Le président syrien a fait allusion hier aux opérations militaires et à ces accords, citant dans sa lettre de nombreux secteurs repris aux rebelles et terroristes. «De Homs et Palmyre à Alep, de Qalamoun et Deir Ezzor à la Ghouta orientale et la Ghouta occidentale, d'autres villes et d'autres campagnes. Ils ont finalement été contraints de partir -humiliés, ils ont reculé- après que vous leur avez donné un avant-goût de la défaite amère», a dit M. Assad dans cette lettre publiée par la présidence. Les forces pro régime tentent actuellement de reprendre la totalité des provinces méridionales de Deraa et Quneitra, contrôlées à plus de 90% par le pouvoir. La semaine dernière, M. Assad a indiqué que la nouvelle priorité de ses forces était de reprendre la province d'Idleb (Nord-Ouest) contrôlée par les terroristes et quelques factions rebelles. Sur un autre plan, quatre militaires syriens, dont des officiers, ont été tués dans une embuscade revendiquée par le groupe jihadiste Etat islamique (EI) à l'est de Damas, a rapporté hier l'ONG syrienne basée à Londres. L'attaque est survenue mardi dans la région de Doumeir à une cinquantaine de kilomètres de la capitale syrienne, a précisé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). «Quatre militaires ont été tués dont trois officiers». Dans un communiqué posté sur ses chaînes de propagande, l'EI a indiqué que «des soldats du califat» avaient tendu une embuscade aux militaires. L'EI maintenait il y a plusieurs années une présence dans la zone industrielle de Doumeir, mais le groupe en avait été chassé par des rebelles à leur tour délogés en avril dernier par le régime de Bachar al-Assad. Les jihadistes, qui contrôlent aujourd'hui moins de 3% du territoire syrien selon l'OSDH, sont toujours présents dans la Badiya (région désertique), dans le centre du pays en guerre depuis 2011. La région attaquée se trouve près de la Badiya, a précisé le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. La semaine dernière, les jihadistes retranchés dans la Badiya ont lancé une série d'attaques coordonnées contre la minorité druze dans la province de Souaïda (sud), tuant plus de 250 personnes, l'un des bilans les plus lourds depuis le début de la guerre. Après la conquête en 2014 de vastes territoires en Syrie et en Irak voisin, l'EI a été laminé par de multiples offensives. En Syrie, outre sa présence dans la Badiya, le groupe jihadiste contrôle d'ultimes réduits dans l'Est, près de la frontière irakienne. Des terroristes affiliés à l'EI sont par ailleurs acculés dans leur dernier carré dans la province de Deraa (sud). Plus de 350 000 personnes ont été tuées depuis 2011 dans le conflit en Syrie qui s'est complexifié avec l'implication de pays étrangers et de groupes terroristes sur un territoire longtemps morcelé mais dont la libération est bien engagée grâce à une offensive de l'armée syrienne présente sur plusieurs fronts.