Le drone abattu est un appareil non identifié Moscou a aussitôt assuré que tous ses avions engagés en Syrie avaient regagné leur base et que ses drones y «fonctionnent normalement». L'armée syrienne a lancé hier une vaste offensive contre les rebelles près d'Alep pour reprendre une autoroute reliant les grandes villes du pays, alors que la Turquie voisine annonçait avoir abattu un aéronef pour la première fois depuis l'entrée en guerre de la Russie. Preuve de sa détermination incontournable dans le conflit syrien qui a fait depuis mars 2011 plus de 250.000 morts, la Russie, allié indéfectible du régime de Bachar al-Assad, a annoncé que son aviation avait effectué 600 sorties et mené des raids contre plus de 380 cibles depuis le début de son intervention le 30 septembre dernier. La Russie bombarde différents groupes ́ ́terroristes ́ ́ dont l'organisation jihadiste Etat islamique (EI), mais dans le camp opposé Américains, Européens et Turcs, qui insistent sur un départ de M.Assad, s'obstinent à accuser Moscou de ne pas viser prioritairement l'EI et de cibler des groupes rebelles qu'ils qualifient de ́ ́modérés ́ ́, alors même qu'il s'agit de groupes islamistes terroristes comme celui d'Al Nosra, branche syrienne d'El Qaïda.. La Turquie a annoncé hier matin que ses chasseurs avaient abattu un ́ ́aéronef ́ ́, dont la nationalité n'est pas précisée, engin qui avait violé son espace aérien près de la frontière syrienne, un responsable turc parlant d'un ́ ́drone ́ ́. Mais Moscou a aussitôt assuré que tous ses avions engagés en Syrie avaient regagné leur base et que ses drones y ́ ́fonctionnent normalement ́ ́. Appuyée par l'aviation russe, l'armée syrienne a ouvert un ́ ́nouveau front ́ ́, près d'Alep (nord) et s'est emparée des villages d'Abtine et de Kaddar à 15 km au sud de la ville, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Ces dernières 24 heures, des ́ ́dizaines ́ ́ de frappes russes ont touché ce secteur contrôlé par une mosaïque de groupes rebelles dont le Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, et des groupes islamistes, a-t-il ajouté. Une source militaire a indiqué que ́ ́près de 3.000 combattants prorégime étaient engagés dans les combats d'Alep, dont des centaines d'Iraniens et de miliciens libanais du Hezbollah ainsi que des Irakiens ́ ́. ́ ́Une force militaire massive, soutenue par des véhicules blindés, a avancé vers le sud d'Alep avec une couverture aérienne russe ́ ́, a-t-elle ajouté. Sur le terrain, une source de sécurité a parlé d'une ́ ́opération majeure avec la participation de nos alliés et de nos amis ́ ́. Selon elle, les ́ ́alliés ́ ́ sont les Russes et les ́ ́amis ́ ́ sont ́ ́les Iraniens et le Hezbollah ́ ́. La ville d'Alep est divisée depuis 2012 entre secteurs ouest aux mains du régime et secteurs est sous contrôle du Front Al-Nosra et ses alliés et de groupes insurgés locaux. L'armée du régime contrôle également des zones hors des limites nord de la cité et l'EI se trouve dans le nord de la province éponyme. Revigorée par l'intervention russe, les forces du régime ont lancé des offensives notamment dans les provinces centrale de Homs, Hama et d'Alep. A partir de ces trois axes, l'armée cherche à reprendre des tronçons d'une autoroute de 360 km reliant Damas à la ville d'Alep, construite dans les années 1960 pour relier les principales villes du pays. Si le tronçon Damas-Homs est aux mains du régime, la partie de 185 km entre Homs et Alep est encore partiellement aux mains de groupes terroristes divers et d' Al-Nosra. Après 17 jours de frappes massives russes et l'engagement de dizaines de milliers d'hommes, le régime syrien a entrepris une reconquête du terrain perdu face à une multiplicité de factions terroristes dont un bon nombre bénéficie de la protection de la coalition internationale qui les qualifie de forces «rebelles» à Bachar al Assad.Selon des informations communiquées hier, le dernier bilan de l'OSDH qui dispose d'un large réseau de sources en Syrie, 250.124 personnes ont péri depuis mars 2011, dont 74.426 civils y compris 12.517 enfants. L'OSDH dénombre aussi 43.752 morts parmi les «rebelles» et 37.010 parmi les combattants étrangers. Le conflit a aussi poussé plusieurs millions de Syriens à fuir leur pays.