Le chef de l'Etat a fait valoir le retour de la stabilité sociale, fruit, selon lui, de la réconciliation globale. Il l'a encore une fois répété et avec la même solennité. L'appartenance de la famille révolutionnaire, bien que valeur noble, «ne saurait constituer un privilège social, ni le singularisme d'une catégorie dans la société, encore moins un instrument attribuant à une catégorie une suprématie sur les lois de la nation». Ainsi, dans son récent discours prononcé lors du congrès de l'ONM (Organisation nationale des moudjahidine) annonçant la fin de l'ère de la légitimité révolutionnaire, le président de la République, en remet une couche. Dans un message adressé, jeudi 6 janvier, au conseil national de l'Organisation nationale des enfants de moudjahidine, Abdelaziz Bouteflika, a, en effet, égrené les principales règles du jeu qu'il entend ériger, notamment pour l'exercice citoyen: compétence, culture citoyenne, système républicain mentionné dans la Constitution. Car, en émettant le voeu de restituer, une fois pour toutes, la légitimité au seul peuple, le chef de l'Etat, n'a pas été néanmoins sans rappeler le rétablissement de la stabilité sociale, fruit, dit-il, de la «concorde générale et de la réconciliation globale» qui a rendu possible une telle entreprise et sur laquelle repose, à juste titre, le projet présidentiel et les grands chantiers initiés depuis sa première investiture à la tête de l'Etat. «Un climat qui nous a permis d'initier les réformes dans plusieurs secteurs notamment la justice, l'éducation et l'emploi» a-t-il, en somme, résumé. Cela va sans dire, poursuit le chef de l'Etat, de la promotion de l'économie nationale et le progrès social, deux éléments aptes à accréditer davantage la place de l'Algérie sur la scène internationale «dominée, celle-ci, par les mécanismes de la force, les intérêts...et marquée par les groupes économiques et des cartels contrôlant les économies de plusieurs pays dans le monde». De l'ONM à l'Onem, le chef de l'Etat a mis en relief les réformes - politiques, économiques et sociales - qu'il entend parachever durant sa seconde mandature. Cela apparaît d'autant plus vrai que l'on assiste, depuis la fin de l'année 2004, à un regain d'activité quasi général. L'on susurre et on assure à la fois, dans les milieux politiques, que M.Bouteflika veut aller très vite dans la réalisation des grands axes de son programme. L'entame, récemment, de la privatisation des entreprises publiques, à laquelle s'ajoute, à l'horizon, le projet de l'amnistie générale, sans parler des réformes - déjà engagées - des systèmes éducatif et judiciaire, illustrent, au mieux, cette dynamique. Sur le plan extérieur, l'on lorgne, avec une attention particulière, le «stratégique» traité d'amitié algéro-français que les présidents algérien et français ratifieront au cours de l'année. Bref, les temps, laisse entendre le chef de l'Etat, ont changé et la légitimité révolutionnaire de laquelle s'exerçait, des décennies durant, toute activité, politique notamment, n'est plus cette constante tant promise. Dans sa lettre, M.Bouteflika, a rendu un vibrant hommage à la génération de novembre qui, selon lui est «porteuse, d'un noble message... qui bannit, l'égoïsme, l'individualisme et qui prône le dialogue, la tolérance et la justice» dont le seul et unique souci est de rassembler les Algériens sous la bannière du même combat contre le colonialisme. Il a, pour conclure, rappelé que la préservation de la patrie relève du devoir pour les générations qui se succèdent, et ce, «en dépit des effets néfastes et destructeurs de la décennie noire marquée par un terrorisme aveugle».