La tension persiste à l'université des sciences islamiques. Après leur montée au créneau, à l'issue de la suppression de la filière des sciences islamiques dans le cycle secondaire, les salafistes reprennent du poil de la bête. Ils récidivent, mais cette fois en refusant de se solidariser avec leurs «frères» d'hier, au point d'être accusés de «trahison» En effet, trois étudiants de l'université islamique Emir Abdelakder de Constantine ont été définitivement exclus. C'est la décision prononcée par le conseil de discipline dans la journée de mardi. Le verdict a provoqué, encore une fois, des incidents ayant conduit à l'arrêt des examens. La tension était à son comble, hier et avant-hier, et le pire a été évité de justesse, entre les salafistes et les organisations estudiantines. Pour les premiers, le mouvement de protestation devait prendre fin et les étudiants pénalisés n'avaient que ce qu'ils méritaient, contrairement à ce que pouvaient penser les organisations estudiantines, qui exigeaient sans condition la réintégration des exclus. Des étudiants nous ont même appris que les partisans de la grève et les opposants se sont munis d'armes blanches pour d'éventuels affrontements, comme celui survenu il y a trois jours dans la même enceinte. Les enseignants sont intervenus pour calmer les esprits. Ce n'est qu'après plusieurs heures qu'ils parviendront à apaiser les esprits et ramener les étudiants à la raison. Les salafistes, qui constituent la masse des opposants au mouvement de protestation, ayant pu accéder au campus, ont été traités de traîtres par les initiateurs du mouvement de protestation. Après plusieurs heures de contestation, les étudiants auront droit à un discours d'adieu, prononcé par les trois «exclus», dans un climat de tristesse et de pleurs. Les étudiants se considèrent comme victimes d'une prise de position arbitraire manifestée par 500 de leurs camarades. Une position qualifiée de haute trahison qui ne répond pas aux principes fondamentaux des salafistes. Ils ont été accusés même d'avoir encouragé la «fitna». Les salafistes se sont, par la suite, dirigés au cabinet du wali pour réclamer l'intervention des forces de l'ordre, ce qui a été qualifié par ces organisations estudiantines d'«absurde». Les salafistes ont refusé avant-hier d'accomplir les tarawihs avec les autres étudiants, préférant se démarquer par ce geste en accomplissant la prière dans un stade. La situation semble perdurer dans le temps et dans l'espace, causant des perturbations de plus en plus tendues.