Le déplacement du haut responsable du ministère de l'enseignement supérieur n'a pas empêché les quelque 300 étudiants, selon nos estimations, de continuer leur sit-in sous un soleil de plomb. Hier en fin de journée, les portes de l'université des sciences islamiques étaient toujours cadenassées. À l'intérieur et depuis 14 heures, une tripartite se tenait afin de désamorcer la crise. Autour de la table de négociations se sont retrouvés, en plus du représentant du ministre, les représentants de la direction de l'université et les délégués des protestataires. Trois organisations estudiantines étaient représentées, à savoir l'Unea, l'Ugel et la LNEA. Cette présence du conseiller du ministre a été confortée par des déclarations publiques du ministre de l'éducation nationale qui a précisé sur les ondes de la Chaîne I qu'il n'a jamais été question de suppression de la filière des sciences islamiques, mais seulement de report au cycle universitaire, afin de permettre aux élèves du secondaire d'avoir une formation de base d'enseignement général solide. De l'autre côté de la clôture, les étudiants protestataires de la faculté de la charia continuaient leur sit-in, extra muros, après avoir été délogés une première fois, dimanche dernier au soir, par les forces de l'ordre. Les délégués des étudiants que nous avons approchés étaient catégoriques quant à leurs intentions. “Ils n'est pas question de permettre à des casseurs de grève de pénétrer à l'intérieur de l'établissement”, nous préciseront certains d'entre eux. Pour d'autres, “seule l'annulation du décret exécutif portant suppression de la filière charia dans le secondaire nous fera retourner dans les amphis”. La foule des protestataires, en plus des banderoles brandies, scandait de temps à autres des mots d'ordre mobilisateurs tels que “Assa Azeka, Charia Thela Thela” ou encore “Talaba Moussanidoun, bil mousalaha sairoun”. Toujours encerclés par un important dispositif de sécurité prêt à contenir tout débordement, ces étudiants dont la forte présence féminine est apparente, semblaient plus que déterminés à maintenir ce bras de force. Selon le chargé de la communication au niveau de la coordination estudiantine, qu'on a rencontré sur les lieux, “le mouvement est plus que légitime comme l'est la revendication portant annulation du décret ministériel relatif à la suppression de la filière islamique de l'enseignement secondaire”. Il explique davantage, “si la filière est supprimée, nous ne voyons aucun intérêt à poursuivre nos études, puisqu'il n'y aura plus de débouchés relatifs à cette spécialisation”. Sur la suite des événements, il déclara que “la grève continuera et les contrôles seront boycottés jusqu'à satisfaction des revendications”. L. N.