Le but des islamistes est de freiner l'élan réformateur de l'école algérienne. La campagne, de plus en plus virulente, menée par les milieux islamistes contre la réforme de l'école, prenant comme motif la suppression de la filière des sciences islamiques au lycée, a amené le département de Benbouzid à clarifier, pour la énième fois la situation. Ainsi, il ressort d'une conférence de presse animée jeudi dernier par le chef du cabinet du ministère de l'Education nationale, M.Brahim Khallaf, que les islamistes disposent de relais au sein de certains journaux. Ces derniers participent sciemment à une large opération d'intox dans le but de freiner l'élan réformateur de l'école algérienne. C'est ainsi que cette presse distille de fausses informations, arguant une volonté de l'Etat de nuire à l'Islam. «De toutes les spécialités différées, les sciences islamiques font l'objet actuellement d'une controverse nourrie et entretenue, consciemment ou inconsciemment, par certaines parties qui ne font pas la distinction entre les sciences islamiques en tant que filière et l'éducation islamique en tant que discipline», a déclaré M.Brahim Khallaf. Ainsi et pour dissiper tout malentendu, le conférencier a entamé le débat par des explications sur cette nouvelle réorganisation du secteur. «L'enseignement secondaire ne constitue plus, actuellement, une étape de spécialisation et ce, dans la majeure partie des systèmes éducatifs», a-t-il expliqué. A cet effet, l'Algérie est engagée dans une dynamique, qui a actuellement cours dans le monde entier, donnant l'opportunité aux élèves d'avoir un enseignement de base approfondi, notamment en langues, en mathématiques, et en informatique. «Notre enseignement secondaire a été restructuré de façon à constituer une étape où seront consolidées les connaissances de base», ajoute M.Khallaf. Ainsi et après concertation intersectorielle, particulièrement avec l'enseignement supérieur, le ministère de l'Education nationale a différé au cycle suivant (l'enseignement supérieur) l'ouverture de huit spécialités sur les quinze qui existaient dans le troisième cycle à savoir technique comptable, lettres et sciences humaines, lettres et sciences islamiques, électronique, électrotechnique, fabrication mécanique, chimie, travaux publics et bâtiment. Toutefois, la suppression de ces filières ne va, rassure le conférencier, provoquer aucune compression des effectifs des enseignants. «Les surnombres qui seront éventuellement enregistrés dans l'une ou l'autre des disciplines contribueront nécessairement à une meilleure prise en charge de l'enseignement et des conditions d'encadrement par, au moins, une réduction automatique du ratio élève/enseignant». Ce n'est pas tout, et du fait que 26% des encadreurs qui enseignent la discipline des sciences islamiques ne sont pas titulaires d'un diplôme dans la matière, ils seront réorientés vers leur véritable vocation puis remplacés par des enseignants sortant des instituts islamiques. Il faut noter, par ailleurs, que pour ses besoins d'encadrement, le secteur envisage de renforcer son effectif, dès la rentrée prochaine, et ce, par le recrutement de pas moins de 3000 enseignants issus de différentes disciplines. «Nous allons récupérer les enseignants qui seront éventuellement en surnombre pour les besoins d'encadrement», explique le chef de cabinet. Par ailleurs, et pour ce qui est de la discipline des sciences islamiques, elle est toujours maintenue, elle est enseignée au cours du premier cycle à raison de 30 à 45 heures par an, puis les heures augmentent au cours du moyen pour arriver à 120 heures de cours/an. Au lycée, le cours des sciences islamiques est dispensé à tous les élèves des troncs communs de la 1re année secondaire et aux élèves de toutes les filières de 2e année à raison de 1 heure hebdomadaire pour les littéraires et de l heure par semaine pour les scientifiques. «Il faut signaler que l'éducation et les sciences islamiques au même titre que la langue d'enseignement, l'histoire et l'instruction civique font partie des disciplines qu'on ne peut occulter dans l'élaboration d'un programme d'enseignement car elles confortent toutes les dimensions constitutives de la personnalité du citoyen», dira enfin le conférencier. C'est dire que ces contestations n'ont pas lieu d'être du moment que le motif de ce report est clair.